Le badminton dans la presse française (1875-1914)
Le tout premier signalement que nous ayons repéré remonte à 1875. Dans son numéro du 5 mars, La Petite Presse, un quotidien populaire, à la portée de toutes les bourses (vendu 5 centimes, tirant à son apogée à 35 000 exemplaires), présente un Nouveau jeu de raquettes qui «renaît» en Angleterre sous le nom de Badminton.
Le badminton, en tant qu'activité sportive, n’a alors pas encore fait son apparition en France. Il faudra attendre la toute fin du XIXème siècle, pour relever les premières (et éphémères) traces du jeu sur le continent. Selon J. Yeo Thomas, qui en 1911 consacre quelques pages à l'apparition du badminton en France dans un ouvrage pionnier sobrement intitulé Badminton, la première ville à accueillir ce sport aurait été Saint-Servan (Bretagne), en 1898 [1].
Il est intéressant de voir que dès son introduction, le journaliste présente cette «espèce de jeu de raquette» sous l’appellation d’ Indian badminton, soulignant ainsi l’origine indo-britannique d’un sport alors en construction.
En effet, comme l’a montré Jean-Yves Guillain dans son Histoire du badminton, en s’appuyant notamment sur une archive photographique prises en Inde, montrant des colons britanniques s’adonnant au volant en plein air par-dessus un filet : l’Inde serait bien «le pays d’origine du badminton moderne… même si le jeu a été créé par les Britanniques y séjournant dans le quart du XIXème siècle» [2].
Notons que dans son édition du 3 février 1873, le Times of India (édité à Bombay) soulignait combien la société britannique s’enthousiasmait pour le badminton : «Le thé et les bavardages des garden partys sont rendues moins monotones avec ces groupes qui s’éparpillent sur les pelouses pour jouer au pittoresque jeu du Badminton.» [3]
Le journaliste de La Petite Presse déroule ensuite une insolite version des origines du jeu, habituellement présenté, en synthétisant, comme le fruit de l’imagination d’officiers de l’Armée des Indes qui, lors d’un séjour pluvieux à Badminton House (une luxueuse propriété appartenant aux Ducs de Beaufort) auraient empruntés les raquettes et les volants des enfants de la famille et se seraient divertis dans le hall de la vaste demeure en y tendant une ficelle et en s’inspirant des règles du poonaï (un jeu traditionnel indien pratiqué avec des balles de laine par-dessus un filet).
Si la fable énoncée par le rédacteur de La Nouvelle Presse a bien pour cadre Badminton House, elle diffère notablement des récits fictionnels classiquement colportés et n’a, à notre connaissance, jamais été reprise (elle a sans doute été empruntée à l’article précédemment cité du Times of India du 3 février 1873 qui narre un récit similaire [4]) :
«Un des ducs de Beaufort avait un jour un hôte dont il était fort embarrassé. L'étranger, en effet, ne savait ni chasser, ni pêcher, monter à cheval, ni danser, et devenait une véritable charge pour toute la joyeuse compagnie réunie au château. Le duc, en bon Anglais, ne manquait pas de patience, il patienta.
Irrité cependant un jour de voir l'ennui gagner tous ses hôtes un à un, il apostropha vivement l'étranger et le condamna à ne point sortir de sa chambre avant qu'il n'eût trouvé un moyen de divertir toute la société. Celui-ci ne dit mot, s’enferma et sortit quelque temps après avec le projet d’un jeu qui lui concilia les grâces de tout le monde. Il lui donna le nom de la résidence du duc dans le Gloucestershire, Badminton. L’épithète indian est due à la circonstance que le jeu fut transporté aux Indes, où on le joua avec beaucoup de succès, tandis qu’en Angleterre – on n’est jamais prophète dans son pays, – l’auteur mourut ignoré et inconnu.»
Dans sa conclusion, pour décrire elliptiquement ce qu’est le Badminton, le commentateur le rapproche du traditionnel et ancien jeu du volant : «C’est une peu de notre jeu de raquettes, orné d’une foule de règles fort compliquées […] qui, une fois comprises et bien étudiées, ne manquent pas de donner “ l’attraction” voulue».
Cette filiation, avec le «volant» (ou «la raquette»), qui était encore au XIXème siècle un passe-temps populaire pratiqué tant par les enfants que par les jeunes gens et des adultes, va être reprise à l’envie par tous les chroniqueurs qui mentionneront l’arrivée balbutiante du badminton en France.
Que ce soit dans des journaux, des magazines ou des dictionnaires, le badminton sera présenté comme un «jeu du volant» modifié, mis à la sauce anglaise (ou une déclinaison simplifiée du lawn-tennis, une autre invention britannique, simplification du, bien français et plus complexe, jeu de Paume).
Le 26 août 1875, quelques mois après l'article de La Petite Presse, La Vie Parisienne, magasine hebdomadaire à l'orientation résolument mondaine, consacré aux «mœurs élégantes» et aux « choses du jour», signale l'apparition d'un nouveau jeu sur les plages de Dinard : le Badminton. L'engouement pour les bains de mer attire, en effet, dans ce petit port de pêche une forte colonie anglaise, conquise notamment par son climat, ses paysages côtiers et ses belles plages. Dans ce lieu de villégiature pour classes (très) aisées, qualifié par les guides touristiques de «Perle de la Côte d'Émeraude» ou encore de «Nice du Nord», la communauté anglo-saxonne importe ses nouveaux divertissements sportifs, régates, golf, lawn-tennis et... Badminton. Une pratique en voie de supplanter le croquet, selon Richard O'Monroy, auteur du texte («En flânant à Dinard»), pour qui ce nouveau jeu encore inconnu en France n'est autre que «le vulgaire [sic] jeu de volants et de raquettes». Jeu ancien, jeu populaire (voire populacier), revisité et rendu plus compliqué par le seul ajout d'un filet par-dessus lequel «lancer ses volants avec assez d'adresse» pour qu'ils ne se prennent pas dans ses mailles. Un jeu qui fait «fureur en Angleterre» et dont il faut s'attendre à voir rapidement mis en vente des coffrets...
Le Badminton sera encore mentionné l'année suivante à deux reprises dans La Vie Parisienne.
Le 12 février 1876, «X», de retour d'un «Hivernage anglais», qualifie de fashionable ce jeu qui, avec le football, le cricket et le croquet, occupe une «grande place dans l'éducation anglaise» (p. 98).
Puis le 29 juillet, le même X le signale dans «Choses et autres» sur les plages du Nord, à D... (peut-être à nouveau Dinard ?). Le Badminton n'est plus ici présenté comme un jeu élégant, à la mode dans le beau monde, mais aussi comme un délassement auquel font joujou, de «vieux Anglais, en petite culotte courtes et bas de laine de couleur» :
Quatre ans plus tard, on découvre dans le recoin d’une fresque (intitulée «au château»), publiée sur une double page de La Vie Parisienne, une «partie de Badminton» entre deux jeunes filles, croquées dans l’allée d’un parc où un imposant filet a été tendu entre deux buissons.
La légende lapidaire renvoie explicitement, et sans plus de précision, au «cher jeu du volant de notre enfance qui a émigré en Angleterre et qui nous revient sous ce nom pompeux». Même si cette vignette paraît insignifiante, c’est là une des toutes premières figurations du Badminton, perçu et exposé comme une partie de volant bucolique, entre deux délicates demoiselles, deux jeunes châtelaines, échangeant par-dessus un filet.
Un « Jeu de Pelouse […] inconnu chez nous » !
En 1888, La Grande Encyclopédie Méthodique, Universelle, Illustrée, des Jeux et des divertissements de l’esprit et du corps, caractérise le badminton, comme un jeu de pelouse encore «inconnu chez nous» [5].
Le badminton serait «une modification du jeu de volant et un diminutif du lawn tennis», dont l’origine reste indéterminée («indoue, suivant les uns ; anglaise selon les autres»).
Le «filet vertical», dont les dimensions sont précisées et qui paraît bien haut sur l’illustration accompagnant le texte, est analysé comme un obstacle qui «force les adversaires à lancer le volant à bonne hauteur». Une contrainte intéressante, selon l’auteur, car elle permet d’éviter les récurrents désaccords et embrouilles entre joueurs… de volant.
Le jeu du volant se jouait souvent à «coup faillant». Celui ou celle qui manquait le volant pouvait ainsi écoper d’un gage, céder (temporairement) sa place à un autre participant, ou encore marquer un point (de pénalité) (nous reviendrons dans un prochain article sur les différentes manières de jouer au volant). Le joueur qui loupait le volant, pouvait toujours accuser son adversaire de le lui avoir mal retourné (notamment, envoyé trop bas). Le filet supprimait ce type de contestation :
«Dans le jeu ordinaire de volant, tel que nous le pratiquons, lorsque l’un des joueurs vient à manque le projectile, il accuse presque toujours son adversaire de l’avoir mal lancé. Le filet n’a d’autre but que de prévenir toute discussion.»
Après avoir souligné cet intérêt, l’encyclopédiste formule deux critiques, l’une constituant un «grave défaut du badminton» porte sur une incompréhension des règles du service (voir ci-dessous, son biscornu raisonnement).
L’autre «principal reproche» étant l’impossibilité de pratiquer «sur la pelouse dès qu’il fait du vent ; on est alors obligé de se renfermer dans une grande salle.»
À l’inverse de la précédente illustration, où deux jeunes filles faisaient virevolter un volant remarquablement emplumé, le jeu met ici en scène deux garçons activement impliqués, l’un deux engagé dans une frappe au filet.
Le badminton, sport naissant, est ici résolument masculinisé.
Quasiment trente ans après, cet article sera publié à l’identique dans un petit ouvrage de 32 pages, rédigé par Jean Perrot (principalement consacré aux règles du Croquet), dans une collection intitulée «Tous les jeux et leurs règles».
Si la date de la première édition n’est pas précisée (sans doute aux alentours de 1927), l’ouvrage sera encore réédité en 1966, accompagné des mêmes lignes, datant de 1888 ! (voir reproduction de cette page en annexes).
Pour l’anecdote, le 16 novembre 1889, La Revue des Sports publie un encart d’un des plus importants vendeurs de matériel de sport d’alors (Williams and Co), qui propose entre autres à la vente du matériel de «Badmindton». Cet ajout d’un «d» est pour Julie Grall l’indication d’ «une faible connaissance de l’activité de la part du commerçant, malgré ses origines anglaise» [6]. Cette erreur, qui, comme nous le verrons plus loin, n’est pas la seule à venir donner du piquant au mot ne sera corrigée que dans le numéro du 12 décembre 1891.
En 1895, on trouve dans une revue catholique bi-mensuelle, Musée des Enfants, une reprise allégée de l’article de l’Encyclopédie cité plus haut.
Bien que très condensée, la description du jeu et de ses règles devait être parlante pour des enfants habitués à jouer au jeu du volant. Un jeu réduit, dans nos représentations contemporaines, à un simple, si ce n’est stupide, jeu de va-et-vient… ce qui était loin d’être le cas.
24 janvier 1897, la Pau-Gazette. Journal des étrangers, un hebdomadaire alternant articles en français et en anglais, à destination de la société étrangère qui a élu domicile à Pau, attirée par son climat et les nombreux nouveaux sports offerts pour combler les loisirs [7].
Dans cette ville de villégiature où nombre de Britanniques se sont installés (une colonie « aux moyens inouïs pour les Béarnais de l’époque »), les sports mondains sont privilégiés, golf, courses de chevaux, lawn-tennis, croquet, polo, automobile…, l’apparition du badminton, pris en charge par un «Comité organisé», est signalée début 1897.
Il est présenté comme «un jeu de salon très amusant : un jeu anglais très agréable surtout pendant les jours de pluie», les touristes ayant bien d’autres excusions et passe-temps à disposition dès que le soleil sort.
Le dimanche, le 31 janvier, suivant ce communiqué, Pau-Gazette publiera une annonce invitant les « Ladies and Gentlemen » souhaitant rejoindre le «badminton club», un cercle restreint et élitiste, de se rapprocher des administrateurs afin de souscrire à un abonnement pour la saison, ou la semaine [8].
Des parties et sans doute des «concours» et «tournois» de badminton seront très certainement régulièrement organisés à l’intérieur de Jeu de Paume de Pau. Une manchette, publié dans la Pau-Gazette en fait encore état en janvier 1914 («Tennis et Croquet», Pau-Gazette, 18 janvier 1914).
Mais à Pau, le badminton pouvait également se jouer en extérieur, en «absence de vent» sur un terrain (sans doute pelousé) aménagé «en face de la porte du jeu de Paume», et ceci même en novembre (Pau-Gazette du 10 novembre 1912) :
Le 7 août 1905, Le Gaulois. Le plus grand journal du matin, présente ce «nouveau jeu» comme un concurrent direct du lawn-tennis qu’il pourrait bien rapidement détrôner («Pauvre tennis, peut-être va-t-il subir la triste destinée du crocket ?»).
Si l’auteur de l’entrefilet perçoit le badminton comme susceptible de faire de l’ombre au tennis, c’est que ce jeu «qui commence à être très répandu en France dans les châteaux» exige bien moins de place et peut donc être aisément installé :
«Un des grands avantages qu’offre ce jeu, c’est qu’on peut y jouer presque partout : sur une pelouse, dans une allée, sur une plage et même dans une salle d’armes, un manège ou dans une très grande antichambre».
Tout comme le «jeu du volant», le badminton peut se pratiquer à la fois en plein-air et en intérieur (abrité des intempéries). Une modeste superficie suffit, pour peu que l’on dispose d’une hauteur de plafond convenable. D’autant qu’il est toujours possible de réduire les dimensions réglementaires (bien sûr hors de tout cadre compétitif) «sans nuire le moins du monde à l’attrait du jeu» !
Cette possibilité de tracer et d’installer un terrain de badminton (pas nécessairement aux normes) dans des espaces réduits (le jardinet d’un pavillon, une cour, un hall, etc.) sera régulièrement mise en avant pour souligner la facilité de mise en place d’une jeu que l’ «on peut jouer presque partout» !
(le même article paraîtra le mois suivant, le 11 août, dans La Mayenne, sous le titre «Le Badminton»)
1er Novembre 1907 – La Vigie de Dieppe
Reliée à l’Angleterre par une ligne maritime régulière, Dieppe dont les atours (Casino, cures marines, golf, régates) attirent la belle société britannique peut être considérée comme le «berceau du badminton en France» (Jean-Jacques Bergeret) ou encore la «ville-phare du badminton d’Europe continentale» (Jean-Yves Guillain) [9].
Une brève parue dans le quotidien local, La Vigie de Dieppe du 1er novembre 1907, se fait l’écho de la création d’une «nouvelle société sportive […] avec le concours de la colonie anglaise» (fortement implantée dans cette ville sportive). Un club disposant d’une installation couverte, un « magnifique garage » où sont installés un «jeu de tennis […] et deux jeux de Badminton (le Volant)», comme le précise le journal.
Si selon J. Yeo Thomas, la première trace de badminton à Dieppe remonterait à 1900, là aussi dans un garage (où un seul terrain aurait été tracé), elle n’aurait été qu’éphémère, le propriétaire du local trouvant plus lucratif d’y ranger des voitures [10].
Il est fort probable que des résidents britanniques et français continuèrent à s’y adonner sur les plages en périodes estivales, voire dans des espaces improvisés (couverts ou non). Ce n’est toutefois qu’en 1907 que le propriétaire d’un Grand Garage nouvellement construit (Charles Meyer, passionné de sports et dont les deux filles, tout comme lui, participeront à des tournois de badminton) y autorisa le tracé de terrains de tennis et de badminton (le tennis cédant la place au badminton l’année suivante, avec 5 courts [11]).
La pratique du badminton, «un élément de distraction qui sera le bienvenu dans la société dieppoise» se révèle ici, de fait, élitiste, réservée à la haute société. L’inauguration, parfaitement organisée, se faisant «en présence d’une assistance très élégante».
Le chroniqueur mentionne tout l’intérêt de cet espace abrité («covered») des humeurs du temps pour les amateurs qui «pourront tout l’hiver se livrer à leurs sports favoris sans s’inquiéter du temps [et qui] pourront même jouer le soir car le vaste hall est éclairé à l’électricité».
Le quotidien national L’Auto-Vélo du 26 octobre 1908 qui annonce la naissance du club Dieppois, insiste sur la qualité des équipements mis à disposition par M. Meyer : cinq courts, disposant d’un éclairage impressionnant pour l’époque et offrant des conditions optimales de jeu : murs «tendus d’une étoffe verte […] sur laquelle les volants se voient très bien» et tentures de séparation afin que «la lumière d’un jeu ne gêne pas les autres» !
En 1910, le ciment du sol sera même remplacé par l’installation de «planchers en bois [avec] pour but de permettre à nos champions de se perfectionner […] en évitant la fatigue que provoque un sol trop dur» [12] ! Ce plancher de cinq cents mètres de superficie, «dernier mot du confort en matière de sport [rencontrera] un véritable enthousiasme chez tous les joueurs» [13]. Ce que l’on comprend aisément.
À l’automne 1908, La Liberté. Journal de Paris, consacrera un article de circonstance au badminton, considéré comme «un sport de saison» (hivernale) importé d’Angleterre.
Un sport qui ne fait plus ici figure de rival du tennis «puisqu’il ne se joue que l’hiver et un lieu clos», mais plutôt de complément. Une modification de perception, qui envisage déjà le badminton comme une solution de replis pour les joueurs de tennis.
Une autre vision du jeu fait également son apparition. S’il est qualifié de «jeu de volant au filet» (une formule qui sera régulièrement utilisée), G. de Lafreté, auteur de l’article, le distingue radicalement du «“volant des demoiselles”, qui n’exige que de la grâce et de l’adresse», alors que le badminton, tout au contraire, «met à contribution les qualités physiques de ses pratiquants et [...] nécessite également du jugement ; car il comporte une tactique».
Le journaliste met ici l’accent, certes de façon anecdotique (et un brin sexiste), sur les exigences énergétiques d’une activité physique. Une intensité qui surprendra les tennismen qui s’y essaieront, et qu’ils ne manqueront pas de relever.
Outre son intérêt pour passer l’hiver au chaud une raquette à la main, le Badminton apparaît alors comme une pratique peu onéreuse (comparée au tennis, sport élitiste, alors réservé à la haute société) [14] : «Ce qui fera peut-être le succès du Badminton, c’est qu’il n’exigera pas une installation coûteuse. Il suffira pour jouer, de tracer des lignes dans une salle ayant les dimensions voulues, d’acheter un filet de six francs et des poteaux. Les salles de fêtes ou de gymnases permettent d’installer un court de Badminton.» (Les premières démonstrations et matchs de badminton se déroulaient sur un unique court, autour duquel prenait place un dense public)
Cette notion d’activité abordable, financièrement accessible, est à souligner. À la différence du tennis, le badminton fait ici figure de sport non élitiste, de pratique de loisir non distinctive, pouvant s’ouvrir au plus grand nombre.
18 novembre 1908, La Tribune de l’Aube, « Le “Badminton” », p. 1
Le 7 mars 1909, dans Le Sport Universel Illustré (n° 656, pp. 157-159), J. Yeo Thomas, consacre 3 pages explicitant les règles du badminton, dont une avec plusieurs photos des différentes frappes utilisées.
Ce n’est plus ici un banal journaliste ou un plumitif qui rend compte du badminton, mais un joueur qui connaît bien l’activité pour la pratiquer régulièrement et travailler tant à son implantation qu’à sa diffusion (parisienne).
John Yeo Thomas (un Gallois commerçant de charbon à Dieppe) fut, en effet, l’un des pionniers du développement du badminton à Dieppe (dont il fut trésorier en 1908) et travailla à son introduction à Paris, où il déménagea. L’Auto-Vélo du 1er septembre 1910, le présente comme fondateur du premier club parisien (il en fut plutôt l’initiateur, œuvrant à sa constitution).
Il est connu des spécialistes pour avoir rédigé, en 1911, un texte de 3 pages consacré au développement du badminton en France, dans un des premiers livres traitant exclusivement du badminton, publié en Angleterre par S.M. Massey (également badminton player) [15].
Après-guerre, Yeo Thomas deviendra secrétaire de la Fédération Française de Badminton (FFB) (1939).
C’est donc un expert qui prend la plume pour décrire et promouvoir son sport en commençant par le singulariser et le différencier du «jeu du volant», une pesante représentation qui fausse la perception de ce qu’est réellement le badminton.
Le badminton est ainsi d’emblée présenté comme un «jeu de volant scientifique» [16]. Une formule qui sera ensuite souvent reprise par les promoteurs de la discipline [17]. Cette caractéristique le masculinise en le distinguant formellement du banal « jeu du volant » (ce ne sont d'ailleurs que des hommes qui apparaissent sur les photos montrant les divers « coups » utilisés).
La formule « jeu scientifique » est alors régulièrement employée dans les comptes-rendus sportifs (principalement football et rugby) pour insister sur la rationalité, la méthode, le surplus de tactique, développés par une équipe où une ligne de joueurs qui « pratiquent un jeu scientifique », savamment pensé.
Le terme « scientifique » transforme ici le futile « jeu du volant » en une activité complexe, construite, réfléchie. L’adjectif métamorphose le jeu en un véritable sport, un sport fait pour les hommes, car outre des qualités physiques il fait appel à l’ « intelligence » :
« Ce jeu de “volant au filet” que certains seraient tentés de qualifier de “jeu de jeunes filles” est en réalité un jeu permettant à un homme, au mieux de sa condition de s’employer à fond physiquement, tout en nécessitant de sa part du coup d’œil, de la vitesse, de la légèreté de touche, de la précision, et surtout, une compréhension intelligente de la tactique à adopter pour triompher de l’adversaire. » (p. 157)
Dans cette présentation qui insiste sur les qualités requises, les femmes n'apparaissent nullement :
« Il faut voir la vitesse avec laquelle le petit projectile de plumes et de liège bondit [...] sous l'impulsion de raquettes expertes, pour apprécier la finesse, la précision, la souplesse, les ruses que nécessitent le jeu qui caractérisent les bons joueurs » (p. 158)
Dans sa promotion du badminton, J. Yeo Thomas insiste, lui aussi, sur la facilité d’implantation d’un jeu nécessitant bien moins d’espace que le tennis, un jeu « accessible à toutes les bourses » et permettant, durant la mauvaise saison, de continuer à s’exercer (« tous les soirs ») à l’abri du froid :
« Un des grands avantages du jeu c’est d’être accessible à toutes les bourses et de permettre au joueur de classe comme au novice de prendre en hiver un exercice fortifiant et une récréation délicieusement salutaire. En effet, le jeu se pratique sur un court couvert, afin d’être à l’abri du vent […] , il est facile de trouver des salles presque partout, et les garages des villes d’eaux, généralement déserts en hiver, se prêtent admirablement à l’établissement des courts.
Sur un court de tennis couvert, comportant un peu de recul, il est possible d’établir quatre courts de badminton ou seize personnes pourront jouer alors que le même espace n’accommode que quatre joueurs de tennis . […] Le Parisien, occupé par ses affaires toute la journée, ne peut pas jouer au Tennis que le dimanche, le Badminton lui sera possible tous les soirs. » (pp. 157-158)
La pratique serait bénéfique pour les joueurs de Lawn Tennis (tennisman). Elle leur permettrait, l'hiver venu, d'entretenir leur forme physique mais aussi d'améliorer leur jeu « surtout les rabattus, les revers, les coups de volée et les "cross court drives" » (p. 158)
Même accent mis sur l’intérêt de de ce «nouveau jeu de plein air» dans le Journal de Saint-Denis du 25 août 1910 : le badminton, qui «est le jeu de volant au filet », y est présenté comme «une variété de tennis. Sa nouveauté est qu’il se joue en hiver en lieu clos. Voilà pour la mauvaise saison qui s’approche, un divertissement dont pourront bénéficier les dionysiens qui ont du temps à perdre…» [18]
L’Auto-Vélo du 1er octobre 1910, signale un jeu «qui ne demande qu’à être présenté aux Parisiens pour faire fureur».
«Le badminton qui constitue un excellent entraînement pour le tennis est plus facile à apprendre, les raquettes étant plus légères et les volants remplaçant les balles de tennis l’effort musculaire est moins grand par contre le maniement de la raquette demande plus de vitesse et permet plus de précision.»
L’article insiste sur le peu d’espace nécessité, précisant qu’un que «sur un tennis réglementaire l’on peut installer quatre courts de badminton, c’est-à-dire permettre à 16 joueurs au lieu de 4 de jouer en même temps».
En 1913, La Vie heureuse s’intéresse au «badmington», avec un «g» ! C’est là une des premières apparitions du «g» qui vient se glisser entre deux syllabes et introduire une consonance plus britannique au nom originel, comme l’avance Julie Grall dans sa thèse [19], par analogie sonore avec, par exemple, Washington ou encore Arlington et Remington !
Cette fantaisie tiendra longtemps au corps du mot, puisqu’on la retrouve en 1988 dans un rapport de L’INSEE (consacré à l’Évolution de la pratique sportive des Français de 1967 à 1984) et surtout en janvier 1989 en page de couverture de UNSS, la revue de l’Union Nationale du Sport Scolaire ! Il n’est pas rare qu’aujourd’hui encore des personnes prononcent (et écrivent) badmington…
L’illustration qui accompagne le «gentil jeu» que serait donc le «badmington» donne, dans cette presse non-spécialisée, une image bucolique et toute féminine d’un amusement «auquel on peut se livrer dans une cour sablée, ou sur un gazon», pour peu que l’on puisse accrocher «un filet un peu haut», et que l’on dispose de «ruban plat» pour en marquer les limites.
En dehors de la presse ou des rubriques sportives, le badminton est toujours abordé comme un jeu de faible intensité, un «jeu de volant au filet», un «jeu de pelouse […] exigeant moins de force que le tennis, [du fait du moindre poids des raquettes et des volants, convenant] donc particulièrement aux jeunes filles et aux dames», comme noté dans le Catalogue de la Manufacture Française d'Armes et Cycles de Saint-Étienne, dès 1906 et jusqu’en 1913 :
Le 1er février 1913, La Vie au Grand Air. Revue illustrée de tous les sports, publie «Le badminton. [...] Un sport appelé à prendre un grand développement en France».
L’article fort bien renseigné est signé de Sam Holl, alors Président du Badminton Club de Dieppe.
À aucun moment n’est fait référence au jeu du volant, même pour l'auréoler du terme de scientifique. C’est une nouvelle fois un adepte du jeu, un pratiquant averti, qui brosse un panorama de son jeu de prédilection (le terme badiste n’existe pas encore, il n’apparaîtra qu’en 1994, comme proposition, dans l’éditorial du n° 5 de France Badminton [20] ).
Sam Holl, d’évidence inspiré par les écrits de John Yeo Thomas (voir ci-dessus), situe l’apparition (éphémère) du badminton en France à Saint-Servan (1898), puis son implantation (en 1900) à Dieppe et son développement à partir de 1907. Rappelant que c’est dans ce «berceau du badminton, en France» que le 1er tournoi International vit le jour en 1908.
À noter l'apparition d'une dame (effectuant un «drop») pour égayer la première page de cet article, qui rappelle que, lors du 1er tournoi international (Dieppe, 1908), si le club local a connu la défaite (face aux 12 joueurs de «l'un des meilleurs clubs de Londres»), le double dames avait sauvé l'honneur !
7 mars 1913, dans un article publié par le journal Gil Blass : «À quoi jouera-t-on cet été ?», Max Goth voit dans «ce nouveau tennis» une activité estivale physiquement exigeante qui devrait plaire aux jeunes :
«Les jeunes gens et les jeunes filles joueront beaucoup au “badminton”. Un club s’est déjà formé, à Dunkerque, pour ce nouveau tennis. Car le “badminton” pourrait aussi bien s’appeler – si la langue française était à la mode -, le volant au filet. […] Ainsi, sur un terrain restreint un plus grand nombre de joueurs qui prennent beaucoup plus d’exercice qu’au tennis…» Une occupation estivale à laquelle « de souples adolescents se livrer[ont] frénétiquement. »
Badmintonez-vous ?
19 juillet 1913, La Vie Parisienne (hebdomadaire s’intéressant aux «mœurs élégantes» et aux «choses du jour» (modes, théâtres, voyages, etc.) publie quelques lignes dans sa rubrique «On dit… on dit…».
Ce «badmintonez-vous ?» a quelque chose de de léger, de charmant et de distingué.
La dernière ligne fait référence au grand champion de tennis que fut, avant-guerre, Max Decugis (huit fois champion de France en simple, et triple médaillé olympique).
Pierre Verviers répondra à cette brève le mois suivant (le 2 août 1913) par un «Badmintonons !...», publié en Une de l’hebdomadaire La Vie Sportive du Nord et du Pas-de-Calais, une région, comme le note Julie Grall «propice à l’implantation des pratiques étrangères du fait de sa proximité avec les côtes anglaises».
L’article, mis à part son texte d’accroche (en italique) est l’exacte copie, à un détail près (dans sa dernière ligne), de celui publié quelques mois au paravent dans La Vie au Grand Air. Il est fort possible qu’il soit donc de la plume de Sam Holl (utilisant un pseudonyme)…
Dans son introduction, l’auteur rebondit d’évidence sur l’article publié dans La Vie Parisienne, dont il reprend le ton badin et la définition succincte du badminton (leitmotiv du jeu ancien remis à la mode), avant d’en prendre le contre-pied en détaillant au lecteur «les arcanes [d’un] jeu passionnant qui, depuis quelques semaines, se propage avec rapidité sur les plages du Nord».
Des constats géographiques qui permettent à Julie Grall d’avancer l’hypothèse que : «Le badminton paraît se diffuser en tant que pratique de loisir essentiellement dans les villes côtières de l’Atlantique. […] Elles sont le siège d’une culture anglo-saxonne et se situent à proximité des ports et des lieux de villégiatures.» [21]
Ainsi, le badminton a-t-il été dès ses premières «descriptions» associé à l'ancien «jeu du volant». Le rapprochement permettait d'immédiatement orienter les esprits vers un divertissement connu de tous et toutes et pratiqué par nombre d'enfants disposant de raquettes et de volants. Cette généalogie minimisait l'originalité d'une nouveauté débarquant d'Outre-Manche. Ce Badminton n'était qu'un jeu du volant remanié, complexifié. La sportivisation d'un passe-temps familier et enfantin inscrit dans le patrimoine français que, tout comme la Paume, les Anglais nous auraient emprunté, si ce n'est accaparé, avant de le transfigurer en le dotant d'un règlement.
Les premiers sporstmen qui pratiquèrent le badminton, fondèrent des clubs et cherchèrent à diffuser leur pratique, eurent à cœur de se démarquer de cette image de jeu d'enfant, de jeu de fillettes, qui collait à l'image de leur pratique et faussait sa perception en occupant et structurant les imaginaires.
En prenant la parole par le canal de la presse sportive (alors en pleine expansion), ils cherchèrent à prendre leurs distances, à rompre, avec cette représentation, insistant, dans un premier temps, sur l'aspect «scientifique» du jeu qui par son intensité, ses tactiques, ses ruses, ses maîtrises techniques, ne saurait être comparé au mièvre jeu du volant, puis en n'y faisant plus du tout référence. Le badminton devait être considéré comme un sport à par entière, neuf, sans rapport avec le jeu du volant, même s'il recours à des instruments ressemblant aux jouets alors utilisés par les jeunes enfants pour se divertir.
Ainsi, tandis qu'une poignée de compétiteurs tentait de promouvoir leur passion, certes dans un entre-soi mondain et élitiste, les gens du peuple, ignorants du badminton, continuaient à offrir de banales raquettes à leurs enfants pour qu'ils s'amusent tout simplement à jongler ou à se renvoyer une balle ou un volant.
La Guerre de 14-18 va mettre un bémol à cette invitation à «badmintonner», la presse devenant muette à son sujet.
Nous verrons dans un prochain chapitre, sous quelles formes le badminton réapparaîtra dans la presse aux lendemains de la Grande Guerre.
Annexe :
Jean Perrot, Le Croquet, le Badminton, le Billard de pelouse, Paris, S. Bornemann Éditeur, édition non datée, très certainement paru en 1927, date à laquelle ce livret est signalé dans le journal L'Ouest-Éclair du 13 juin (p. 3). Il sera notamment réédition en 1955 et 1966. Le texte reprend au mot près la présentation publiée en 1888 dans La Grande Encyclopédie Méthodique, Universelle, Illustrée, des Jeux et des divertissements de l’esprit et du corps.
[1] «En 1898 M. J. E. Jones, qui avait une grande école, et entraînait aussi de jeunes hommes pour l’armée, fit construire 4 courts couverts de badminton pour ses élèves. En s’acquittant d’une cotisation, ses amis de Paramé et de Saint-Servan furent aussi autorisés à s’inscrire au club. Le club a prospéré pendant 6 ans ; mais quand M.Jones mit fin à son école, les résidents ne sont pas parvenus à continuer de faire fonctionner la salle. Plusieurs courts privés cependant existent encore, et quelques enthousiastes se rencontrent une fois par semaine dans la salle de restaurant d’un hôtel de Paramé et jouent malgré la présence gênante d’un candélabre au milieu de la pièce !» J. Yeo Thomas, «The Game in France», in S. M. Massey, Badminton, chapitre XVII, 1911, pp. 111-113 (traduction Jean-Jacques Bergeret).
[2] Cf. Jean-Yves Guillain, «Création. Naissance indo-britannique du badminton», in Histoire du badminton. Du jeu du volant au sport olympique , Paris, Publibook, 2002, p. 43.
[3] «The tea and talk of garden parties are relieved by groups scattered over the lawn playing the truly picturesque game of Badminton», in «Badminton», The Times of India, Bombay, 3 février 1873, p. 3. Traduction Jean-Jacques Bergeret.
[4] « he story runs that a guest of the Duke of Beaufort, who neither rode or shot, fished or danced, was condemned by His Grace to invent some game for the amusement of the company. Shutting himself in his room he designed the game, and called it after the place – “Badminton”. Its merits were quickly perceived, and the inventor covered kudos.» («On raconte qu’un invité du Duc de Beaufort qui ne montait pas à cheval, ne chassait pas, ne pêchait pas ni ne dansait, fut condamné par son Excellence à inventer un jeu pour amuser la compagnie. Il s’enferma dans sa chambre, inventa le jeu et lui donna le nom de l’endroit, “Badminton. On reconnut rapidement sa qualité, et l’inventeur fut couvert de louanges.» («Badminton», The Times of India, Bombay, 3 février 1873, p. 3. Traduction Jean-Jacques Bergeret)
[5] T. de Moulidars, La Grande Encyclopédie Méthodique, Universelle, Illustrée, des Jeux et des divertissements de l’esprit et du corps, Paris, Librairie Illustrée, 1888, pp. 227-228.
L’article se retrouve quasiment à l’identique, dans le Nouveau Dictionnaire Encyclopédique Universel Illustré, réalisé sous la direction de Jules Trousset, supplément au Sixième Volume, Paris, Librairie Illustrée, 1886-1891, p. 34.
[6] Op. cit, p. 74.
[7] Pireneas Bibliothèque Numérique, «À la Belle époque, Pau reine des sports».
[8] Voir ce qu’en dit Julie Grall, op. cit., pp. 59-60.
[9] Cf. Jean-Jacques Bergeret, «Dieppe, berceau du badminton en France», in Les Amis du vieux Dieppe, fascicule CXXV, 2014, pp. 103-108. Jean-Yves Guillain, «Dieppe : ville-phare du badminton d’Europe continentale (1898-1910)», in Annales de Normandie, 53ème année, n° 2, 2003, pp. 147-148.
Voir également, A. Frandebœuf, « Du côté de Dieppe… », p. 31.
Et le chapitre que Julie Grall consacre dans sa thèse au «Badminton Club de Dieppe : un espace de définition et de visibilité du badminton en tant que sport ?», in Histoire du badminton en France (fin XIXe siècle – 1979) : Pratiques et représentations, Thèse de doctorat STAPS, Université de Rennes 2, 2018, p. 63 et suivantes.
[10] J. Yeo Thomas, «The Game in France», in S. M. Massey, Badminton, chapitre XVII, 1911, pp. 111-113 (traduction Jean-Jacques Bergeret).
[11] Ibidem .
[12] La Vigie de Dieppe, 25 octobre 1910, p. 2. Bibliothèque numérique du fond ancien et local de Dieppe.
[13] La Vigie de Dieppe, 1er novembre 1910, p. 2.
[14] Voir à ce sujet, le chapitre que consacrent Françoise Rollan et Martine Reneaud, aux «débuts peu démocratiques» de ce «sport noble» (quasi exclusivement aristocratique), dans leur ouvrage : Tennis. Pratiques et société, Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, 1995, p. 55-66.
[15] S.M. Massey, Badminton, 1911.
[16] Yeo Thomas avait déjà consacré un article au «jeu de volant scientifique» dans L’Impartial du 30 septembre 1908 (source Christian Crémet) : «Le Badminton ou Jeu de Volant scientifique est autant pratiqué en Angleterre l'hiver, que le tennis l'été. Il est l'ainé du tennis qui lui doit son origine.»
[17] Voir, par exemple, le compte-rendu d’une exhibition de badminton réalisée à Paris par des joueurs venus de Dieppe, dans Le Journal du 5 février 1909, p. 6.
[18] «Un nouveau jeu», Journal de Saint-Denis, 25 août 1910, p. 2.
[19] Julie Grall, op. cit., p. 58.
[20] Olivier Bime, «Badiste : joueur (euse) de badminton», France Badminton, n° 5
[21] Julie Grall, op. cit., p. 62.