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Publié par Frédéric Baillette

    Le badminton serait d’origine Indienne et sa paternité anglaise. Ce serait un « anglo-Indian game » [1].
    Durant leurs séjours dans les Indes-britanniques, des officiers de l’Armée de Sa Majesté et leurs épouses, mais aussi nombre de membres de l'élite de la communauté anglaise, se sont adonnés et ont pris goût à un jeu traditionnel (le poonai), un jeu de volant compétitif joué par-dessus un filet. Un accessoire cardinal qui, comme le souligne Jean-Yves Guillain, permettra « assurément de distinguer le nouveau jeu de badminton du jeu de volant traditionnel » ! [2]
    L’auteur publie ainsi une photo datant de 1867 et un dessin de 1874 montrant « plusieurs Anglais jouant au volant en plein air […] séparés par un filet » [3], et mettant, peut-être, en place, élaborant, les toutes premières règles du futur badminton.

« Des joueurs de badminton en Inde vers 1912 » — © Photo Getty Images
Source : Gilles Dhers, « Badminton : quand la France prenait le volant »
Libération.fr, 15 février 2020


    Tous et toutes prenaient d’autant plus plaisir à ce convivial passe-temps qu’enfants ils s’étaient, sans doute, exercés au « Battledore and shuttlecock » (jeu de volant récréatif fort prisé par l’aristocratie britannique).
    À leur retour en Angleterre, des militaires (en permission ou à la retraite) y importèrent cette pratique [4]. Selon la légende, ce serait dans la propriété des Ducs De Beaufort (à « Badminton House »), que, lors d’un séjour pluvieux, des officiers de l’armée des Indes auraient tendu un filet (ou une simple corde) dans le hall de la vaste demeure et auraient disputé une partie, « en utilisant un bouchon de champagne dans lequel ils fixèrent quelques plumes. [Le jeu] pris donc par onomastique le nom de badminton » [5].

    Un nouveau passe-temps sportif était né. Il allait progressivement uniformiser, affiner et codifier son règlement, se structurer en s’institutionnalisant (création de clubs, d’associations, d’instances fédérales) pour se diffuser mondialement, sous forme de tournois et de championnats programmés, obéissant à un calendrier et emplissant un temps libre en expansion (comme tous les sports dits « modernes » [6]).

    L’invention du badminton, ou tout au moins sa mise en forme sportive, serait donc anglaise…
    Quoique…


Les Parties de volant, du badminton d'avant le Badminton !

    On trouve pourtant dans un ouvrage de 1767, consacré à la l’Art du Paumier-Raquetier (artisan confectionneur de raquettes, balles et volants [7]), des informations sur l’organisation d’une Partie de Volant qui possède plusieurs similarités avec une rencontre contemporaine de badminton ! [8]
    Comme le rappelle dans son avant-propos François de Garsault, l’auteur de ce traité, les Maîtres Paumiers-Raquetiers étaient alors les seuls à avoir « le droit tenir un jeu de Paume, et de construire les raquettes et balles qui servent à ce Jeu, ou au Jeu du Volant » (c’est nous qui soulignons, p. iij).

    Plusieurs rois, par ailleurs grands amateurs de Parties de courte paume [9], auraient « imaginé de se servir du Volant au lieu de balles » et se montraient, selon Garsault, tout aussi passionnés, si ce n’est plus, par des Parties de volant qui prenaient la forme de matchs acharnés.
    Parmi les rois « fous de volant », on citera François 1er qui, note Étienne Chilot, «joue aussi bien à la courte paume qu’au volant » [10], Louis XIV qui y jouait passionnément, ou encore la Reine Christine de Suède qui « se fit bâtir un court et pris comme partenaire les plus grands de la cour » et surtout Mgr le Duc d’Orléans, Régent du Royaume, dont c’était le « jeu favori » [11] et au temps duquel il « a été principalement en vogue ». Un « temps » qui peut donc être situé au début du XVIIIème siècle, lorsque Philippe Duc d’Orléans (1674-1723), fils du frère cadet de Louis XIV (donc son neveu), assura la Régence au décès du « Roi soleil ». L'héritier désigné, Louis XV, étant alors âgé de 5 ans et 9 mois.

 

La Raquette — Louis XIV
Chomo édité par les Biscuits Pernot — Fin XIXème — 9,8 x 6,3 cm — Collection particulière


    Ces Parties de volant s’« exécutaient dans un jeu de paume en place du véritable jeu », précise Garsault. C’est d’ailleurs essentiellement pour cela que ce botaniste, zoologiste et dessinateur, membre éminent de l'Académie des Sciences, se sent obligé d’en faire « mention », y consacrant une longue page dans sa description de l’Art de la Paume et de la fabrication des Raquettes et des Balles (voir la reproduction de l’intégralité de ce document en fin d’article).

    Or, dans leur finalité, leur esprit, leurs règles et leur intensité, ces Parties de volant paraissent, à différents égards, proche du sport que nous connaissons aujourd’hui.
    Autour du XVIIIème siècle aurait ainsi existé une pratique de « jeu de volant » quasi-sportive, présentant plusieurs caractéristiques du badminton, une logique et des stratégies similaires. On découvre même, dans l’ouvrage de Garsault, la description d’une originale machine à envoyer les volants du service. Un étonnant propulseur qui laisse à penser que ces Parties ne furent pas qu’une insignifiante et très ponctuelle variante du jeu de paume, ce « jeux des rois et roi des jeux », mais du « badminton » avant l’heure !

    Comme pour la paume, et comme au « jeu de volant » alors pratiqué par les jeunes enfants, les joueurs pouvaient « se renvoyer simplement la balle », la pelote ou le volant. Ce qui s’appelait balloter ou « peloter ».
    Mais échanger sans aucun autre but que de maintenir la balle (ou le volant) en l’air, « ce n’est pas, comme le souligne Garsault, jouer sérieusement ». Ce n’est qu’amusement, échauffement et mise en train. Les choses deviennent sérieuses dès lors qu’il s’agit de « jouer partie ». « La Partie est le jeu même » ! (p. 20) On pelotait donc « en attendant partie ». L'on s'amusait « à quelque badinage, en attendant un meilleur », pour patienter jusqu'à l'arrivée d'un adversaire à la hauteur et pouvoir engager une confrontation équilibrée [12].

 

Estampe Jeu du volant Badminton gentilhommes XVIIIème siècle

« Lorsque nous jouons au volant ,
Nous goustons des plaisirs sans nombre :
Vous, qui avez un autre attachement,

Pour le soleil vous prenez l'ombre »

Estampe, 17.. — © Gallica-BnF - Voir Ici.

 

    Si, comme le note Garsault, les Parties de volant « suivent les règles de la Paume », avec quelques aménagements liés à la spécificité du volant (qui ne peut ni rouler, ni rebondir comme une balle ou un éteuf), il est possible d’en repérer, d’en déduite et d’en esquisser les règles, ainsi que d'en imaginer le déroulement.

    1- Ces Parties pouvaient opposer «jusqu’à huit personnes, observe Garsault . Bien que le beau jeu est de quatre ou six Joueurs ». Donc pas de confrontation à un contre un (la taille du terrain rendant impossible ce type d’affrontement. Un terrain de courte-paume faisait entre 25 et 30 mètres de long et 8 à 10 m de large… soit 11,5 toises de long sur 4 de large), ni très certainement de dames...? Les jeux compétitifs, tel celui de la paume, étant jugés inconvenant et malséants (messéants disait-on alors) pour les femmes et les filles.

    2- Les Parties, ou tout au moins celles que dépeint Garsault, se disputaient par-dessus deux filets successifs écartés d’un mètre. Le filet qui habituellement scindait en deux le jeu de paume dans sa largueur et dont il était possible de régler la hauteur, en l’élevant « suivant l’idée des Joueurs » à l’aide d’un « cric » (p. 3), et un second filet installé pour l’occasion. Pour ce faire, «on tend […] une seconde corde avec son filet, à trois pieds [soit un peu plus de 90 centimètres] de la véritable, et qui lui est parallèle »… Les volants tombants entre les deux filets étaient d’évidence comptés faute. À ce sujet, Garsault note lapidairement que, contrairement à la Paume, « on ne doit point toucher les murs avec le volant, ni rester entre les deux cordes ». À défaut de traçage, les murs – surtout latéraux (ceux du fond devant être bien difficiles à atteindre...) –, délimitaient alors de l'espace de jeu.

    3- L’espace matérialisé par les deux filets permettait à la fois de réduire légèrement la profondeur des terrains, mais surtout d’allonger les trajectoires des volants courts. Les filets de paume, bien que fixés à 1,50 m sur les côtés, étaient bas en leur centre (environ 90 cm), nous pouvons faire l’hypothèse que, sans la mise en place de l’astuce du deuxième filet, les « amortis » auraient été bien difficile à rattraper, abrégeant trop vite l’échange et rendant la confrontation peu intéressante.

    4- Le volant, tout comme la balle (l’esteuf ou éteuf) qui « ne passe pas par-dessus la corde, et s’arrête dans le filet » était d'évidence faute ­– « ce qui [en paume] s’appelle mettre dessous ».

    5- On peut supposer que le volant devait être nécessairement repris «de volée, c’est-à-dire en l’air » avant qu’il « ait touché le carreau » (le sol) [13]. Il ne devait pouvoir être repris après un premier rebond, comme pour la Paume (cet ancêtre du tennis). Certes Garsault ne le précise pas, il se contente d’indiquer que « le volant n’a pas, à beaucoup près, tant d’élasticité que la balle : ses bonds ne se dirigent pas du même sens, et ne vont pas si hauts » et donc, comme il l'écrit plus loin : « il n’y a point de chasse », comme en paume [14]. Soit pour faire condensé, de « point de second rebond » [15]. Le « point » était marqué dès le premier contact avec le sol (un sol qui devenait nécessairement une cible à atteindre – et à défendre collectivement – tout au moins à deux partenaires).

    6- Avant la Partie, « on tire le service avec la raquette comme à la Paume », indique Garsault. Donc, soit « en jetant une raquette » ou, plus certainement, en la faisant « tourner » au sol, tête en bas. Tandis que la raquette pirouettait, un joueur annonçait : droit ou nœud ! Droit correspondait au « côté des cordes qui est à plat, c’est-à-dire sur lequel il n’y a point de nœuds », l’autre côté « où les nœuds paraissent, se dit le nœud » ! (Garsault, p. 23) « Et suivant que la raquette lui donne raison ou non, il a le choix du côté ou doit le laisser à son adversaire, en général le gagnant choisit le service mais ce n’est pas obligatoire . » (Cf. Yves Carlier)

    7- Dans les Parties de volant, le service se « donn[ait] de deux manières : soit le Garçon [chargé de l’arbitrage] jetait en l’air le volant avec la main à celui qui donne le service, ou il se [servait] de la manivelle ». Une sorte de catapulte à volant, «un bâtis de bois établi sur un chassis quarré [...] qui lui sert de pied », dont Garsault fournit un dessin détaillé, indiquant pas la même que les Parties de volant n’était pas qu’anecdotiques. La « manivelle » (nom de l'appareil) est placée par le Garçon du Jeu « dans la porte devers le jeu [et dirigée]vers le Joueur » (le serveur). Le volant est posé dans « un enfoncement en forme de cuilleron » à l’extrémité d’une tringle de bois (notée IV sur le plan de construction) qui est « tendue » par une double corde (III). Lorsque le Garçon manœuvre la «tringle mobile » (V) avec le pied, « la corde en se débandant amène subitement la tringle du volant [IV] contre le morceau de liège [VI – qui absorbe l’impact] ; ce coup sec envoie sur le champ le volant à celui qui donne le service » !
    La « manivelle » : première génération des lanceurs de volants, ne délivrant de volant qu'à l’unité ! Depuis l’archaïque, mais nonobstant ingénieuse mécanique, a été nettement améliorée !

 

Planche I (détail) — La Manivelle pour servir le Volant
« I, I, Le pied — II,II, Les montants — III, La corde tordue — IV, la cuillere — V, La bascule
VI, La traverse d'en-haut, au milieu de laquelle est le morceau de liège
»
Art du Paumier-Raquetier et de la Paume , Par M. De Garsault, M. DCC. LXVII.


    8- Toujours concernant le service, on peut imaginer, par analogie avec le jeu de paume que, lorsque le receveur n’était pas prêt, il pouvait le refuser et demander à ce qu’il soit remis, en annonçant : « pournéant » [16].
    Si « Le 1er coup de service, est le coup de Dieu que l’on dit de présent des Dames ou Damoiselles », comme l’écrivait en 1559 le « maistre paulmier » Forbet l'aîné [17], il n’était toutefois pas vraiment offert.
En paume, il devait être « délivré » selon des règles bien précises, ce qui n’empêchait pas les joueurs de disposer d’une variété « infinie » de services [18].

    9- Si une Partie de volant se disputait selon les mêmes principes que la paume, elle devait pouvoir compter entre 6 ou 8 jeux (en cas d’égalité, deux jeux d’écart étaient nécessaires pour emporter la Partie). Le service ne changeant de camp que lorsqu’un jeu était terminé, les joueurs changeant alors également de côté. Le comptage des points reste mystérieux, car s’il suit celui de la paume – soit des jeux de 60 points, avec 15 points par coup gagnant, ce qui offre la possibilité de conclure en 4 coups –, la durée du jeu devait être bien courte… Or, comme nous le verrons plus loin, Garsault souligne que les Parties de volant étaient physiquement éprouvantes.

    10- Un des « Garçons du Jeu » faisait office d’arbitre et de Marqueur. Il envoie le volant de service, et, on peut penser que comme en paume, il compte les points (les marque) et « prononce à haute voix la perte ou le gain », mais aussi lève le filet lorsque les Joueurs passent « réciproquement d’un côté de Jeu à l’autre ») (Garsault, p. 22).

    11- En paume, les joueurs frappaient en coup « d’avant-main » (notre coup droit, qui d'ailleurs trouve certainement ici l'origine de son appellation [19]), en coup « d’arrière-main » (un revers, donné avec le côté de la raquette où figuraient les nœuds d’arrêt du cordage) et à la « volée » (smash ?). Or, il semble que ce dernier geste d’attaque était plus utilisé par les joueurs de volant. On trouve ainsi dans un Traité sur la connaissance du royal jeu de paume, de 1783, destiné à son altesse royale le Compte d’Artois (Charles X), quelques lignes qui tendraient à montrer que ceux qui étaient habitués à jouer au volant (à en disputer des Parties ?) développaient une plus grande puissance de frappe. De Mannevieux, son « anonyme » auteur (il signe Man***eux et se définit comme un amateur), cite ainsi un certain « M. Tourneporte, comme le joueur qui avait la volée en secondant la plus foudroyante, il tenait la raquette comme au jeu de volant » [20]. Dans un précédent passage, discutant des « tours de poignet » ordinairement employés, il observait que des joueurs qui tenaient «leur raquette à peu-près comme au jeu de volant [donnaient ]de cette façon, surtout de volée, des coups imprenables » [21].


Du matériel (et un lieu) adapté :

Art du Paumier-Raquetier [...]

    Des volants spécialement conçus pour cette pratique intensive étaient fabriqués à la pièce par les maîtres paumiers-raquetiers. Même s’ils étaient un peu plus gros que nos actuels volants, ils en avaient déjà la forme et la consistance (voir les deux planches sur lesquelles Garsault les représente : Manivelle et, ci-contre, instruments fabriqués par les paumiers-raquetiers). Ces volants paraissent très différents de ceux habituellement représentés dans les tableaux qui mettent en scène des enfants jouant au volant et dans les portraits d’adolescent-e-s peints avec des raquettes et des volants de simple amusement.
    Leur « cul [a] deux pouces de diamètre [soit 5,08 cm], et les plumes deux pouces et demi de haut », soit 6,35 cm. Ce qui n’est finalement pas si éloignée des dimensions de l’actuel plumage – 62 à 70 mm –, le diamètre du bouchon variant entre 25 et 28mm. C'étaient donc effectivement de « gros volants », par la dimension du bouchon dont le diamètre n'était pas très éloigné de celui des balles utilisées en Paume, qui oscillait entre 62 et 65 cm.

    Les compétiteurs utilisaient également des raquettes plus « légères », nommées « demi-paumes ». Le matériel s’adaptait partiellement à cette nouvelle forme de pratique. « La demi-paume, indique Garsault, n’est autre chose qu’une raquette, dont le bois est moins épais, ce qui la rend plus légère . » (p. 6) Une raquette ordinaire pesait alors entre 400 et 430 gr… La demi-paume devait donc rester bien lourde… d’un poids très éloigné des 80 gr des raquettes ultra-légères contemporaines !

    La courte paume se jouait dans un lieu clôt de la forme d’un « carré long » (un rectangle) constituant une première salle de sport, une préfiguration de « gymnase » (avec ses « tribunes » – des galeries d’où regarder les Parties et encourager les joueurs –, et des salles annexes dédiées à la mise en tenue et aux réconforts d’après-Parties). Tout était pensé pour satisfaire les compétiteurs et éviter qu’ils ne soient perturbés lorsqu’ils jouaient, jusqu’à la couleur des murs, noirs « afin que les Joueurs puissent distinguer la balle qui est blanche, et la suivre de l’œil » (p. 5). Lorsqu'il faisait soleil, des « rideaux de toile » étaient tirés, « pour empêcher la réverbération dans le jeu » (p. 4). Un « luxe » dont peu d’installations actuelles disposent.

    Avant de pratiquer, les Joueurs passaient au vestiaire pour enfiler une tenue adaptée à l’effort. Il se changeaient, se dépouillaient de leurs vêtements de cour (d’où le nom donné à ces vestiaires : despouille ou dépouille), enfilaient une chemise, un caleçon, des bas et des chaussons qui « sont des souliers sans talons ou à talons très bas […] dont le dessous de la semelle a trois coutures apparentes […]pour empêcher de glisser en jouant » (p. 19). (Voir Planche III, le dessin de cette semelle antidérapante)


Des Parties intenses, grandes consommatrices de volants !

    Enfin, notons que les Parties de volant étaient d’une intensité physique supérieure à la Paume. On jouait pour la gagne et sans doute (comme en paume) pour de l’argent. Jeux et paris allaient alors de pair. L’enjeu du Jeu était principalement pécuniaire.
Georges Vigarello souligne cette présence incessante du pari dans les jeux anciens On ne jouait pour la gloire et pour défendre son honneur que par ricochet. Le gagnant qui empochait les gains démontrait sa force, son habileté et sa ruse (son « intelligence tactique », dirions-nous). Il confortait ou se bâtissait une réputation, et était reconnu par ses pairs comme un redoutable adversaire.

    On jouait donc avec sérieux et passion à des Parties qui relevaient du défi et suscitaient des désirs de revanche. « Le pari assure une gravité minimale. Il entretient un risque et crée une tension. Il fait exister le sérieux », analyse Georges Vigarello [22], qui rappelle qu’au début des Parties de Paume, la «mise d’argent était déposée au pied du filet » [23].

    Tout comme aujourd’hui, ce « badminton » d’avant le badminton était physiquement très exigeant (d’autant que les dimensions du terrain de jeu de paume étaient plus importantes et les raquettes, même dites de demi-paume, fort lourdes). Garsault observe ainsi qu’« il est même fort rare qu’il se trouve des Joueurs qui le préfèrent à la Paume ; car il fatigue extrêmement, et est de grande dépense » (p. 27). Toutefois, cette « grande dépense » n’est sans doute pas ici à prendre comme relative à une dépense physique, mais plutôt comme le coût important d’une pratique dispendieuse, grande consommatrice de volants.

    Cette dépense en « petit-matériel », que chiffre Garsault (voir ci-dessous), s’ajoutait aux nombreux frais qui le plus souvent étaient intégralement réglés par le perdant, qui, outre les gains du pari, devait s’acquitter du prix de la réservation du court [24], de celui des repas, rafraîchissements (bière et vin !), voire des repas et éventuellement des frais de chambres, « où on trouve un bon feu, devant lequel on se fait frotter à nud & essuyer par les Garçons de Jeu » (p. 19).

    Les volants étaient tout aussi « maltraités » qu’aujourd’hui, aussi devaient-ils être régulièrement remplacés. « Il faut au moins trois douzaines de volants pour jouer un temps raisonnable », précise Garsault, car ceux-ci « se gâtent bien vite, et ne peuvent plus servir ». Cette consommation avait un coût non négligeable, même pour des nobles (ce qui n’était pas le cas des balles de paume, plus solides et réparables). Garsault calcule l’importance de cette dépense, indiquant qu’« à vingt sols la pièce, les trois douzaines font trente-six livres » ! [25] Ce qui en valeur contemporaine correspondrait, selon certains convertisseurs, entre 550 et quasiment 900 euros... Vers la fin du XVIème siècle, le salaire d’un ouvrier agricole était de 9 sols - ou sous - par jour (soit de l'ordre d'un demi-volant !).
Le prix des volants n’était-il pas déjà (même pour des gentilshommes) un frein important au développement de ces Parties ?

 

Florentin Damoiselet, « Le volant et les jonchets », vers 1720
Tapisserie - Laine et Soie - 291,5 cm x 196 cm
© Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais


    Ainsi, en France, on a joué au « bad » dès le XVIIIème siècle, ou tout au moins à un jeu de volant compétitif qui par différents aspects (notamment la présence d’un « filet » séparant deux camps opposés), par sa logique interne (comme disent les didacticiens de l’EPS), s’apparente fortement au Badminton. Comme le notait déjà, en 2002, Jean-Yves Guillain qui avait repéré tout l'intérêt heuristique du Traité de Garsault : « Plus d'un siècle avant l'invention du jeu de badminton, il apparait clairement que le jeu de volant avait intégré au XVIIIème siècle le filet comme accessoire » [26].

    Sur le site de la FFBaD on trouve ainsi condensée une définition de la «logique interne » du badminton qui correspond à celle des Parties de volant telles que disputées, au moins au XVIIIème siècle, par le Duc d’Orléans : « Sport duel dans lequel le volant, frappé par une raquette après avoir franchi un filet, doit toucher le sol dans le camp adverse ou ne pas être renvoyé par l’adversaire ».

    La « logique d’affrontement » autour de laquelle se structure le badminton est bien présente : un espace délimité (certes par des murs latéraux), une opposition duelle, entre deux camps séparés par un filet-obstacle (ici deux filets), avec des joueurs ayant pour objectif de ne pas perdre le point en laissant tomber un volant dans leur camp et de le renvoyer sans commettre de faute.

    Tout comme lorsqu’ils jouaient à la Paume, les joueurs avaient de fait comme intention, outre de défendre leur terrain, de retourner le volant en poussant leurs adversaires à la faute, en «renvoyant un coup difficile » (De Mannevieux), en « forçant » leur service de telle manière à ce que le receveur ne puisse « donner le coup qu’il peut craindre ». Aussi, comme pour la paume, les joueurs employaient nécessairement «la ruse et l’adresse pour se tromper mutuellement », tachant de « tirer […] dans les endroits du jeu où il croit son adversaire moins expérimenté pour relever la balle ».
    L’intention (en paume) était de jouer sur les points faibles, de « prendre le défaut de son adversaire », comme l’écrit encore M. de Mannevieux, par exemple, en « l’attaquant du côté de ses moyens les plus faibles » [27].

    Certes tous ces conseils tactiques sont extraits d’un traité exclusivement consacré au jeu de paume, mais il y a fort à parier que les joueurs de paume qui troquèrent l’éteuf pour le volant, habitués à les mettre en œuvre, les appliquèrent tout autant lorsqu'ils jouaient des Parties de volant, avec pour but, comme aujourd’hui, de pousser leurs adversaires à la faute et de rompre l’échange !
 

Portrait de Charles IX, âgé de deux ans,
Une raquette de paume à la main gauche et derrière un Volant tenu de la main droite
Dessin attribué à Jean Clouet, 1552, Musée de Chantilly


Conclusion provisoire :

    Si le jeu de paume est l’ancêtre reconnu du tennis, les Parties de volant disputées au XVIIIème siècle dans les « Tripots » (de « triper » qui signifiait bondir), en lieu et place du jeu de courte paume, paraissent bien constituer du badminton avant l’heure !
    Certes cette pratique était confidentielle, jouée par une élite qui l’appréhendait comme un dérivatif au jeu de courte paume qui restait le jeu dominant (même si, dans son ouvrage consacré au Jeu de paume, Yves Carlier note que « pendant la Régence, la paume est délaissée ; on se met à jouer au volant, jeu que pratique le duc d’Orléans et qui se jouait d’ailleurs dans les Jeux de paume »).
    À notre connaissance, mis à part les « précisions » lapidaires fournies par Garsault, aucun autre de ses contemporains n’en a donné de description, chroniqué une Partie, ou formulé les règles… Les traces écrites, mêmes minimes, de cette façon de disputer Partie avec un Volant restent encore à trouver… (s’il en existe).
    Cette manière compétitive de jouer au volant, ce jeu de défi physique, aurait pu rester totalement inconnue, si Garsault, dans un souci d’exhaustivité, n’en avait fait état. Nous n’aurions alors vu l’ancien « jeu de volant » que comme un agréable passe-temps, un amusement pour jeunes enfants et demoiselles (nous reviendrons sur ce sujet dans un prochain texte).

    Ces Parties de volant s’éteignirent conjointement la disparition du jeu de paume et des salles où il se pratiquait (détruites, transformées en cabarets ou en « tripots » !). Vers la fin du XVIIème siècle, «le goût des Français pour la paume décline irrémédiablement » [28]. La société de cour lui préfère des jeux plus doux (bilboquet, billard, pallemail – l’ancêtre du croquet).
    Le volant redeviendra un simple jeu d’échange sur le mode du « à toi à moi », je te le lance, tu me le relances avec courtoisie. Un «gracieux » et anodin divertissement, auquel s’adonnent avec «délices » jeunes filles et enfants sages. Une activité qui «exerce l’adresse sans produire de fatigue » [29], convenant donc aussi aux convalescents !

    Un siècle plus tard, ces Parties de volant, tant prisées par Philippe d’Orléans, apparaîtront en Angleterre sous une forme plus sophistiquée (et sans lien direct), qui gagnera puis s’implantera très progressivement en France sous la forme sportive du Badminton, ou du Badmington (avec un g, une « faute » qui se retrouvera tout au long du XXème siècle), voire du Babinton !
    Dans les années 1900, le Badminton, cette nouvelle manière de jouer au traditionnel « Volant », sera présentée par divers chroniqueurs comme du « Volant au filet » ou encore un « Jeu de volant scientifique » !

    Il sera longtemps perçu comme « un jeu facile », ne nécessitant pas de force, un loisir de plein-air, à partager entre amis, les dimanches à la campagne, et l’été sur la plage. Une représentation bien ancrée qui freinera sa prise au sérieux et son développement. Dans les années 1990, la plupart des enseignants d’EPS considéraient encore le badminton comme « une douce plaisanterie », avant de changer radicalement d’opinion ! À partir du tournant du siècle, des nouvelles générations de Capepsiens l’investiront, faisant de cette activité un incontournable des programmations d’EPS et le sport désormais le plus pratiqué dans les Associations Sportives Scolaires (UNSS) ! [30]

    Que de chemin parcouru depuis les Parties de volant de Philippe d’Orléans, Régent du royaume de France et premier homo badistus !
 

Philippe II, Duc d'Orléans , 1715-1716
par Jean-Baptiste Santerre
Huile sur toile, 140 x 104 cm
Musée du Prado, Madrid

 

«Du Volant»
Art du Paumier-Raquetier et de la Paume
Par M. De Garsault, M. DCC. LXVII, p. 27


Notes

[1] Cf. Julie Grall, Histoire du badminton en France (fin XIXe siècle – 1979). Pratiques et représentations, Université Rennes 2, STAPS, 2018, p. 13, note 34.
[2] Jean-Yves Guillain, Histoire du badminton. Du jeu de volant au sport olympique, Paris, Éditions Publibook, 2002, p. 43.
[3] Ibidem, respectivement p. 43 et 45.
[4] Ibidem, p. 47.
[5] Étienne Chilot, « Sports de Balle. De la paume à la raquette », Histoire Point de Vue, p. 30. Selon d’autres sources, ce sont les enfants du Duc de Beaufort qui, en tendant une ficelle pour contraindre à des lancer plus hauts, seraient à son origine… Ce qui est sûr, c’est qu’au château de « Badminton House », les enfants, générations après générations, s’adonnaient avec entrain au « jeu de volant ». Deux d’entre eux n’avaient-ils pas, en 1830, établit un record, réalisant quelques 2117 échanges ! Voir « “Air Shuttlecock“ : en plein l’Émile (de Rousseau) » .
[6] Cf. Georges Vigarello, Du Jeu Ancien au show sportif. La naissance d’un mythe, Paris, Seuil, 2002. Bernard During, Du Jeu au sport, 1986 et Pierre Parlebas, « Du jeu traditionnel au sport : l’irrésistible mondialisation du jeu sportif », Vers l’Éducation Nouvelle, n° 496 (« Jeux et sports »), septembre 2000.
[7] François-Alexandre-Pierre de Garsault, Art du paumier-raquetier et de la paume, Paris, Chez Saillant et Desaint, 1767. Et plus spécifiquement : «Du Volant», p. 27. Source : Gallica-BnF.
Raquettes et volants étaient également confectionnés par les fabricants de brosses et de vergettes (brosses à habits et à étoffes) : les brossetiers-vergetiers, qui les vendaient dans la rue (Cf. Yves Carlier et Thierry Bernard-Tambour, Jeu des rois, Roi des jeux. Le jeu de paume en France, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, 2001).
[8] Tout au long de ce texte, nous conserverons le P majuscule qu’utilise François Garsault, pour souligner qu’il ne s’agit pas de simples parties, d’un amusement ou de batifolages, mais bien d’un match, d’un affrontement compétitif, d’un duel, entre joueurs.
[9] La paume dont les premières traces écrites, sous le nom de ludus pilae, remontent au XIIème siècle se jouait alors en plein air. Elle fut ensuite appelée « longue paume » pour la distinguer de la version en intérieur, la « courte paume », pratiquée dans des salles dédiées, appelées « Jeu de paume ».
[10] Étienne Chilot, op. cit., p. 29. Consultable ICI .
[11] François-Alexandre-Pierre de Garsault, op. cit., p. 27.
[12] Dans son Traité sur la connaissance du royal Jeu de Paume, publié en 1783, M. De Mannevieux écrit ainsi : « L’on dit que deux joueurs pelotent quand ils se renvoient des balles, pour seulement s’exercer sans faire de partie , et l’on dit figurément, qu’une personne pelote, en attendant partie, quand il s’amuse à quelque léger badinage, en attendant un meilleur », p. 13. Source Gallica-BnF.
[13] À l’origine, le sol des jeux de paume était pavé de carreaux d’un pied de côté (environ 30 cm).
[14] Les « chasses » constituaient un système complexe, utilisé dans nombre de jeux de balles ou de ballons de l’époque. Par certains aspects, elle peut être considéré comme une sorte de gagne-terrain. Une chasse faisait l’objet d’un marquage au sol qui s’effectuait au second rebond (soit au point d’impact, soit là où s’arrêtait la balle). Les chasses ne donnaient pas de 15 points, toutefois, si un joueur remportait deux chasses, les joueurs changeaient de côté et ce joueur prenait alors le service. Celui qui perdait la chasse, quittait une place favorable, d'où l'expression « qui va à la chasse perd sa place ».
[15] Cf. « Le jeu de paume, ancêtre du tennis », 1993.
[16] « Un joueur [de paume] peut refuser de prendre un service, pourvu qu’avant d’avertir qu’il n’y est pas , il n’ait fait aucun mouvement pour aller à la balle ; mais il ne peut en refuser deux de suite. » De Mannevieux, op. cit, p. 23.
[17] Forbet l'aisné [l'aîné], « Maistre en cest exercice », a rédigé en 1559 les premières règles du jeu de paume destinées à l'ensemble du royaume. Elles ne sont publiées qu'en 1599 puis rééditées en 1632 sous le titre de L'Ordonnance du Royal et Honorable Jeu de Paume dans L'Utilité qui provient du Jeu de la Paume au corps et à l'esprit. Source : Gallica-BnF.
[18] Cf. Yves Carlier et Thierry Bernard-Tambour, op.cit. Mais aussi Élisabeth Belmas, Jouer autrefois. Essai sur le jeu dans la France Moderne (XVIème-XVIIIème siècle), Paris, Champ Vallon, 2006, p. 164.
[19] L’origine du « coup droit » trouve très certainement là son origine. Le coup « d’avant-main » était donné avec le côté dit « Droit » de la raquette, soit la face ne comportant pas de nœuds – ceux qui étaient réalisés pour arrêter les boyaux constituant le cordage (une vingtaine pour les « montants » - les « rangs qui vont de haut en bas » -, et plus d’une trentaine pour les « travers »). Cf. le passage que Garsault, consacre à la manière de « Corder la raquette », op. cit., pp. 14-17.
[20] De Mannevieux, op. cit., p. 150.
[21] Ibidem, p. 36-37.
[22] Georges Vigarello, op. cit., p. 38-42.
[23] On retrouve encore cette manière de parier dans certains clubs de badminton des USA, les joueurs déposant un billet à côté des poteaux avant de jouer une partie (info fournie par un badiste ayant séjourné aux States).
Aujourd’hui, le fait de régler des frais d’inscription (somme toute élevés) peut se lire comme une manière d’investir, de mettre en jeu une somme (une mise), en escomptant emporter le Prix, un bon d’achat, une « enveloppe » ou un cash price !
[24] Élisabeth Belmas, note qu’ « une partie coûte 11 sols 5 deniers, soit l’équivalent du salaire journalier d’un compagnon maçon et un tiers de plus que celui d’un manœuvre ». Op. cit., p. 128-129.
[25] Une livre valant 20 sols (ou sous).
[26] Jean-Yves Guillain, op. cit., p. 36.
[27] Citation extraite de Mannevieux, op. cit., respectivement pp. 20-21, pp. 40-41 et p. 44.
[28] Elisabeth Belmas, op. cit., p. 229.
[29] Th. De Moulidars, La Grande Encyclopédie, Universelle, Illustrée des Jeux et des Divertissements de l'Esprit et du Corps , « Le Volant », p. 320.
[30] Cf. Julie Grall, op. cit, pp. 10-16.

Bibliographie :

- Belmas Élisabeth, Jouer autrefois. Essai sur le jeu dans la France Moderne (XVIème-XVIIIème siècle) , Paris, Champ Vallon, 2006.
- Carlier Yves et Bernard-Tambour Thierry, Jeu des rois, Roi des jeux. Le jeu de paume en France, Paris, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, 2001.
- Chilot Étienne, « Sports de Balle. De la paume à la raquette », Histoire Point de Vue, pp. 26-31.
- De Mannevieux, Traité sur la connaissance du royal Jeu de Paume, et des principes qui sont relatifs aux différentes Parties qu'on y joue, 1783.

- Garsault François-Alexandre-Pierre de, Art du paumier-raquetier et de la paume, Paris, Chez Saillant et Desaint, 1767. Source : Gallica-BnF.
- Grall Julie, Histoire du badminton en France (fin XIXe siècle – 1979). Pratiques et représentations, Université Rennes 2, STAPS, 2018.
- Guillain Jean-Yves, Histoire du badminton. Du jeu de volant au sport olympique, Paris, Éditions Publibook, 2002.
- Fenech Kroke Antonella, « Culture visuelle du jeu sportif dans la première modernité », Perspective. Actualité en histoire de l’art, n°1, 2018, pp. 109-128.
- Luze Albert de, La Magnifique histoire du Jeu de paume, Bordeaux, Éditions Delmas, Paris, Editions Bossard, 1933.
- Vigarello Georges , Du Jeu ancien au show sportif. La naissance d’un mythe, Paris, Seuil, 2002.

 

Planche I
Cette planche contient le plan des deux sortes de Jeux de Paume ;
le Jeu Quarré & le Jeu à Dedans [...]
Elle contient encore le dessin de la Manivelle avec laquelle on sert le volant.
Art du paumier-Raquetier et de la Paume
Par M. de Garsault, M. DCC. LXVII.

 

« Air Shuttlecock » : En plein dans l'Émile (de Rousseau)
Vers 1790, le jeune Kenneth Dixon, un angélique blondinet, né en 1782 (et décédé en 1814, d’un accident de transport), est portraituré par Sir William Beechey, jouant au « volant » dans un décor champêtre. Une campagne anglaise où coule une douce rivière, paysage peut-être typique du Hertfordshire, compté situé au Nord de Londres où réside sa noble famille. L’abondamment frisé, aux longues bouclettes dorées, est campé en pleine action, saisi dans une attitude dynamique et concentrée. Une posture qui tranche avec les habituelles représentations de jeunes enfants souvent passifs,
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M
Votre article m'a beaucoup plu, j'y ai découvert pas mal de chose. Initialement, je cherchais à savoir si Philippe II d'Orléans jouait au billard.<br /> Il y a cependant une erreur : vous écrivez "Philippe Duc d’Orléans (1674-1723), frère de Louis XIV" or, le Régent était le neveu de Louis XIV !
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Merci beaucoup pour cette correction qui avait été repérée et rectifiée dans une version de cet article ultérieurement publiée sur le site du Musée des Sports de Nice (Stadium : https://stadium.museedusport.fr/stadium/fr/content/la-pre-histoire-royale-du-badminton).<br /> J'avais omis de corriger l'article du blog, ce que je vais m'empresser de faire !<br /> Encore un grand merci pour votre lecture avisée.