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Publié par Frédéric Baillette

    Vers 1790, le jeune Kenneth Dixon, un angélique blondinet, né en 1782 (et décédé en 1814, d’un accident de transport), est portraituré par Sir William Beechey, jouant au « volant » dans un décor champêtre. Une campagne anglaise où coule une douce rivière, paysage peut-être typique du Hertfordshire, compté situé au Nord de Londres où réside sa noble famille.
 

Kenneth Dixon playing with a shuttlecock, Portrait réalisé par William Beechey, vers 1790

Kenneth Dixon playing with a shuttlecock,
Portrait réalisé par William Beechey, vers 1790
Huile sur toile, 135 x 100 cm, Estimée à 40,000/50,000 €
Exposée au Musée National d’Art de Copenhague (Danemark)


    L’abondamment frisé, aux longues bouclettes dorées, est campé en pleine action, saisi dans une attitude dynamique et concentrée. Une posture qui tranche avec les habituelles représentations de jeunes enfants souvent passifs, atones, alanguis, engoncés dans des vêtements contraignants, posant avec une raquette ballante et un volant inerte ou tombé au sol (nous y reviendrons dans un prochain texte).
    C’est un joueur d’une huitaine d’années, concentré et appliqué, qui tient correctement sa raquette, a bien orienté son « pied-raquette », s’est positionné de profil et prend solidement appui sur sa jambe arrière, tout en armant son bras afin d'ajuster sa frappe ! Quasiment une belle attitude de badiste contemporain s’apprêtant à effectuer un dégagé ! Le smash et l’amorti n’étaient pas encore au programme, puisque lejeu de volant (in french), ou le Battledore and shuttlecock (en anglais), qui, à partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, connaît un engouement européen, consistait avant tout à faire durer les échanges, ou encore à maintenir le plus longtemps possible deux volants en l’air (une variante), voire à multiplier les jongles en solitaire.

 

Shuttlecock, England, 1800-1825

Shuttlecock, England, 1800-1825
Material : Feathers, Cork, Leather, Cotton, Arsenic
Dimension : 4,62 inches (11, 75cm)
Winterthur Museum, Garden & Library 5105 Kennett Pike (Route 52)


    Ce passe-temps récréatif se jouait sur l’herbe, ou dans les vastes halls des riches demeures et manoirs, avec de petites raquettes (battledore), tendues de parchemins (des peaux tannées) ou «de rangées de boyaux étirés sur des cadres en bois ». Le volant ( shuttlecock) était composé de plumes coupées, fixées autour d’un matériau léger (comme du liège). Le but de ce divertissement était de maintenir en l’air l' « oiseau » le plus longtemps possible, sur le mode du « à toi – à moi », peut-être, avec quelques fantaisies, comme le faire virevolter en lui faisant décrire d’originales ou d' « élégantes » trajectoires, ou de l’envoyer les plus haut possible, mais aussi le plus loin.
    Ces échanges étaient parfois accompagnés de comptines mnémotechniques scandées au rythme des frappes. Le jeu n’était toutefois pas exempt d’une certaine recherche de performance. Le challenge, ou le défi, consistant à réaliser le maximum d’échanges, à les comptabiliser et ainsi battre, par exemple, un record familial. C’est ainsi qu’en 1830, les enfants de la famille Somerset (de la lignée des Ducs de Beaufort) accomplirent, au château de « Badminton House » (dans le Gloucestershire), l’exploit de réaliser 2117 échanges. Une perf inscrite, pour la postérité, sur le parchemin du battoir des jeunes champions [1] ! Des prémisses de compétition/élimination étaient également perceptibles. Le jeu, lorsqu’il rassemblait plusieurs « compétiteurs » pouvait se jouer à « coup faillant ». Celui qui loupait le volant (celui qui faillait) cédait sa place et était, en quelque sorte, (temporairement) éliminé. Celui ou celle qui remportait le dernier duel était, de fait, déclaré vainqueur de la partie !

 

The Fashionable English Game of Battledore and Shuttlecock

The Fashionable English Game of Battledore and Shuttlecock
Published by Parker Brothers, Salem Mass (USA)


S’égayer au grand air

    Les joues pleines, teintées de rose, le jabot largement échancré, libérant la gorge, signent la fraîcheur d’un enfant qui s’active dans une pleine nature désormais perçue comme vivifiante et bénéfique pour sa croissance, mais aussi protectrice de redoutées perversions et autres funestes dépravations...
    Ce portrait s’inscrit, en effet, dans un mouvement d’idées qui, à la suite des Pensées éducatives de John Locke (publiées en 1692) et surtout du (futur) best-seller de Jean-Jacques Rousseau, Émile ou De l'éducation (paru en 1762 et rapidement traduit en anglais), confère une spécificité à l’enfance et à sa mentalité, tout en mettant l'accent sur le jeu et le mouvement.
    Cette attribution d’un plein statut s’accompagne de l’affirmation de la nécessité de laisser les enfants se mouvoir librement afin de développer leur « être physique ». Pédagogie, basée sur un « principe actif », qui exalte les vertus éducatives du jeu et de l’exercice au grand air, « au milieu des champs ». La formation d’un être humain libre qui souligne les bienfaits des activités spontanées et des expériences personnelles sur le développement corporel et la formation du caractère.
    Rousseau, après Locke, met en avant le primat de la nature, la précellence d’une vie rurale aux effets intrinsèquement bénéfiques. Une éducation éloignée des dépravations et dégénérescences de la vie citadine, aux densités dangereuses et miasmatiques [2]. Aussi conseille-t-il d’« élever Émile à la campagne, loin de la canaille […], loin des noires mœurs des villes [ce]gouffre de l’espèce humaine [où]les races périssent ou dégénèrent […]. Envoyez donc vos enfants […] reprendre, au milieu des champs, la vigueur qu’on perd dans l’air malsain des lieux trop peuplés » (p. 75-76 et 183) [3].
    L’éducation prônée par Rousseau prend ainsi le contre-pied des pédagogies traditionnellement correctrices, rigoristes et coercitives, où l’enfant était appréhendé comme un objet à modeler et à discipliner, son corps comme une anatomie « fragile et malléable » [4], défaillante, demandant à être nécessairement protégée, soutenue, corrigée, rectifié et redressée [5], par l’emmaillotement, le corsetage, le maintien, l’enfermement dans des habits comprimant.
    Une formation sclérosante, quasi orthopédique, qui entravait sa liberté de mouvement, l’appareillait pour lui apprendre à marcher sans risque. Émile, lui, « n’aura ni bourlets [coiffure à bandeau protégeant des chocs la tête des jeunes enfants], ni paniers-roulants [l’ancêtre du Youpala], ni chariots, ni lisières [cordons autrefois attachés par derrière aux vêtements des petits enfants pour les soutenir dans leurs premiers pas] » (pp. 128-129) (voir illustration ci-dessous). Il connaîtra le déséquilibre, la chute et l’écorchure ! Soit les prémisses d’une pédagogie par essais-erreurs. « Tout progrès est erreur rectifiée », écrira Gaston Bachelard, en 1932 [6]. Ce à quoi Molière avait déjà répondu en 1655 (dansL’Estourdy ou les contre-temps) : « Les plus courtes erreurs sont toujours les meilleures » ! À méditer donc…

 

« Jeune gouvernante d'enfant aidant à marcher un enfant fort jeune
il est vêtu d'un petit habit de Matelot mais il est muni d'un Bourlet
et porte encore des lisières
»
Galerie des Modes et Costumes Français, 32e
Cahier de Costumes Français, 25e
Suite d'Habillements à la mode en 1780
Gravure colorée à la main sur papier vergé
Dimensions : 32,7 x 22,2 cm
Provenance : The Elizabeyh Day McCormick Collection


    L’Émile de Rousseau, lui, mettra son corps, ses sens, à l’épreuve de la nature. L’enfant ne doit pas croupir dans sa chambre, maissortir, pour aller respirer l’air pur et s’égayer « journellement au milieu d’un pré ». Là, il se confrontera (progressivement) aux « éléments », aux « intempéries », au froid, à la fatigue, à la soif, à la faim, au risque de la blessure, de la douleur, de la mort même. Pour Rousseau, « il s’agit moins de l’empêcher de mourir, que de le faire vivre. […] Vivre est le métier que je veux lui apprendre. [Or] Vivre ce n’est pas respirer, c’est agir, c’est faire usage de nos organes, de nos sens, de nos facultés » (p. 19 et 20).
    L’objectif est de former un homme complet, robuste de corps et libre d’esprit. Capable de se déplacer aisément en milieu naturel, tout en exerçant ses sens, ces « instruments de notre intelligence ». Car la confrontation avec une Nature, bonne par essence, quasi célestement non-corrompue et non-corruptrice, s’adresse à la totalité de l’être. Antienne revisitée du Mens sana in corpore sano, de la recherche d’une perfection mâle, du fantasme d’un homme idéal, inspiré du kalos kagathos de la Grèce antique : l’homme beau et bon, le guerrier courageux et vertueux, l’athlète grec, le chevalier, le gentleman et bientôt le sportman... Autant de figures exaltant la perfection au masculin !
    « Mon élève ou plutôt celui de la nature, écrit encore Rousseau,prend ses leçons de la nature et non pas des hommes […] son corps et son esprit s’exercent à la fois […] , il unit continuellement deux opérations ; plus il se rend fort et robuste, plus il devient sensé et judicieux. C’est le moyen d’avoir un jour ce qu’on croit incompatible […] la force du corps et celle de l’âme, la raison d’un sage et la vigueur d’un athlète . » (p. 264)
    Pour obtenir ce corps vigoureux, endurci et alerte, il faut dès l’enfance l’exercer (naturellement), nager, courir, « lancer des pierres », « sauter en éloignement, en hauteur, grimper sur un arbre » (p. 328). Être « l’émule d’un chevreuil, plutôt qu’un danseur de l’Opéra » (p. 330).


Jeu de volant ou jeu de paume ?
    Intrépidité, aisance, mais aussi maîtrise gestuelle que le jeu de volant permet tout particulièrement de travailler. Dans Émile, Rousseau mentionne rapidement cette activité d’adresse : «Quand un enfant joue au volant, écrit-il, il s’exerce l’œil et le bras à la justesse » (p. 352) Toutefois le philosophe préfère « à ce jeu de femmes » (dont les « blanches peaux ne doivent pas s’endurcir aux meurtrissures »), à ce jeu qui « fatigue moins et […] est sans danger », le jeu de paume, avec des raquettes adaptées aux forces naissantes et des « balles molles » ! Car, comme il l’écrit : « On joue toujours lâchement les jeux où l’on peut être maladroit sans risque ; un volant qui ne tombe ne fait de mal à personne ». Ce qui n’est nullement le cas de la « paume », plus apte à rendre les hommes « vigoureux » et rapides à se protéger pour parer aux blessures : « Rien ne dégourdit les bras comme d’avoir à couvrir la tête, rien ne rend le coup d’œil si juste que d’avoir à garantir les yeux » (p. 353).
 

« Vue d'un jeu de paume », Voderf sculps

« Vue d'un jeu de paume », Voderf sculps., 1757
Source Gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France, Cabinet des Estampes
Auteur : Jean-Martial Fredou (1710-1795), dit Voderf (pseudonyme, par anagramme - le u s'écrivant alors v)
Gravure sur cuivre, eau forte - Dimensions : 27,5 x 19,5 cm


    Cette recherche d'un corps réactif, athlétique et résistant, s'effectue au service de la morale et de l'intelligence. Il s'agit de rendre le corps « robuste et sain pour le rendre sage et raisonnable » (de l'entraîner pour le maîtriser, le discipliner), d'«être homme par la vigueur » pour l'être « bientôt [...] par la raison » (Rousseau).
    Au travers d'une forme d' « intelligence corporelle », c'est une élévation des qualités morales et une rectitude d'âme qui est visée. L'éducation prônée par Rousseau est à la fois, une « pédagogie d[8]e la main » (de l'exercice physique et de l'apprentissage manuel), une « pédagogie de la tête » (des leçons apprises de la confrontation avec une Nature idéalisée) et « pédagogie du cœur » (à la fois importance de la relation affective enfant-éducateur, prise en compte des désirs de l'enfant, mais aussi pureté des sentiments et pacification des sens) [7].

Un ange d’or bien emplumé
    L’adorable et élégant angelot est habillé à la mode française (caractéristique de la fin du XVIIIème siècle), à l’exception du grand chapeau à plume, à la « touche » plus anglaise.
    Un couvre-chef qui rappelle d’ailleurs les chapeaux féminins dits à la Devonshire (un accessoire abondamment emplumé, porté par les élites et mis la mode par Georgina Cavendisch, Duchess of Devonshire).
    Une composition confectionnée par un « plumassier », nom donné à partir du XVème siècle aux chapeliers qui travaillent la plume et excellent dans l’art de la « plumasserie » (ou « art d’utiliser des plumes pour se parer ») ! Ces artisans-artistes décoraient leurs créations de « plumes naturelles ou teintes [provenant] de la basse-cour [coqs, oies, paons],d’oiseaux sauvages [hérons, faisans, vautours], voire d’oiseaux exotiques comme l’autruche » [8]. Ce qui semble être le cas du dense panache noir qui orne le chapeau du charmant chérubin qui, malgré son luxuriant « galurin » et ses bouclettes quelque peu efféminées, n'en reste pas moins un garçon et un homme en devenir. Certes le damoiseau pratique une activité alors plutôt réservée fillettes et aux dames, mais les « armes » en bois, le sabre et le mousquet, déposées à ses pieds indiquent qu’il s’exerce aussi à leur maniement et qu’en bon petit militaire et futur patriote, il « fait l’exercice » !

Un costume libérateur, adapté au mouvement !
    Pour s’adapter à cette nouvelle conception plus dynamique et aérée de l’enfance, le vêtement se fait moins raide, moins comprimant, hermétique et entravant. Il se desserre, devient plus décontracté (dirions-nous aujourd'hui) et libérateur.
    Le jeune Kenneth Dixon porte sans doute un costume dit « à la matelote », tel que décrit dans sa thèse par Julie Allard : « bien adapté aux besoins des garçons en âge de se déplacer, [il] est constitué d’un pantalon à pont long, boutonné sur une veste courte et agrémenté d’une large ceinture nouée à la taille et d’un col rond. Souple il procure une entière liberté de mouvement à l’enfant et ne tient pas chaud. […] Ce sont d’abord les garçons des milieux aisés, éclairés et sensibles à la mode, qui à partir des années 1770, adoptent le costume à la matelote » qui deviendra « la grande mode pour les petits garçons » [9].
    Le pantalon était un vêtement pratique déjà porté depuis plusieurs années par les marins et les ouvriers – bien plus « confortable que la culotte moulante et les bas blancs – vite salis » des aristocrates et des bourgeois. Si les enfants de la bonne société furent les premiers à les porter, ils ne tarderont pas à être adoptés par les « sans-culottes » [10].

    Ainsi, à la fin du XVIIIème siècle, sous l’influence des idées rousseauistes, les portraits des enfants deviennent de plus en plus populaires et s’attardent sur leurs centres d’intérêt. Leurs représentations se font moins infantilisantes. Les enfants sont vus et peints comme des êtres à part entière, exerçant des activités de leur âge. Ce regard nouveau répond à cette exhortation de Rousseau : « Aimez l’enfance ; favorisez ses jeux, ses plaisirs » (p. 132). Une recommandation qui n’est pas sans arrière-pensées prophylactiques, s’inscrivant dans la lutte qui, à la suite du médecin Suisse Samuel Auguste Tissot [11], se met en place contre l’Onanisme [12]. Ce « vice solitaire », cette «funeste habitude », ce « dangereux supplément qui trompe la nature » (pour Rousseau, qui le « confessera ») [13] et précipite la faillite de la jeunesse, la détruit dans ses fonctions génésiques, et in fine menace l’espèce humaine même !

    La dégénérescence de la « race » (dépérissement physique et débilité mentale) deviendra la grande peur de cette fin de siècle et du suivant [14]. L’inquiétude taraude une bourgeoisie qui se constitue, et fonde ses espérances, place son avenir et son économie florissante, dans sa mâle progéniture.
    Bouger, jouer, se fatiguer, tout en se distrayant, prendre une dose de plaisir homologuée par des adultes (fournie par des précepteurs attentifs) écarte des mauvaises pensées qui viennent aux inactifs. Plus que jamais l''oisiveté est mère de tous les vices. Les néfastes habitudes résultent de fatales solitudes, de l'ennui, propice aux imaginations vagabondent. Pour lutter contre ces « rêveries » délétères, il faut occuper sainement les esprits. L’exercice physique au grand air (qui fatigue les corps), le jeu (qui divertit), puis le sport avec son lot de compétitions (qui épuisent tout en passionnant) seront, tour à tour, conseillées par les médecins, les éducateurs, et tous les chantres de l’activité physique (puis sportive), pour leurs vertus (soit-disant) préventives et curatives, dans la lutte contre le péché d'Onan, un péril, une malédiction, qui mine la santé de la jeunesse et, plus largement, pour retarder les sexualités juvéniles.

 

Onania ; or, the Heinous sin of Self-PollutionLondres 1716 Dr. Balthazar Bekker

Onania ; or, the Heinous sin of Self-Pollution
Pamphlet distribué à Londres en 1716
Attribué au théologien allemand Dr. Balthazar Bekker


    Il n’est peut-être pas anodin que, sur ce portrait, le jeune Kenneth Dixon fasse figure d’angelot, qu’il soit ainsi, d’une certaine manière, asexué. (« Les anges n’ont pas de sexe, puisqu’ils sont éternels », notera Auguste Comte [15]). Les imitations d’armes posées à terre, donc des simulacres, des « miniatures », pas encore pour-de-vrai, ne sont-elles pas les ersatz d’un phallus au repos ? Des substituts d'un pénis qui pour l’instant ne fonctionne que pour de faux ?


Focus sur l’artiste

    Sir Henry William Beechey (1753-1839) est considéré comme l’un des portraitistes majeurs de l’âge d’or de la peinture britannique. Dès le début de sa carrière, il se spécialise dans des portraits en pied de petites dimensions. Ces portraits « pleins de sensibilité et parfois empreints de romantisme, lui procurent rapidement une réputation considérable » [16]. Repéré par la reine Charlotte (« Princess Royal ») [17], dont il réalise le portrait en 1793, il est élevé au rang de portraitiste officiel de la famille royale [18] et, la même année, est élu membre de la Royal Académie.
Dans un style sobre et conventionnel, il réalisera les portraits de presque toutes les célébrités de son époque, personnalités politiques ou à la mode (gouverneurs, hommes d’état, maréchaux, amiraux, mais aussi acteurs, artistes, chirurgiens, évêques, etc.).
Ses tableaux sont typiques du Néoclassicime pictural (1770-1820) qui s’intéresse à la représentation de sujets contemporains. « Les néoclassiques veulent redonner la première place aux héros et aux grands hommes porteurs d’idéaux moraux et de vertus ». « Les compositions sont claires, très lisibles […]. La perspective frontale est privilégiée, les artifices comme le trompe-l’œil sont exclues. » [19]
    Le style est rigoureux, solennel et moral. Il est caractérisé par la recherche d’une perfection qui s’inspire des codes esthétiques de l’Antiquité gréco-romaine. Un retour au « beau idéal », associant le beau et le bien, à l’opposé du style rococo perçu comme moralement décadent, un foisonnement alambiqué de sujets frivoles, voire fripons et débauchés, à visée décorative.
    À partir des années 1825 le Néoclassissisme sera peu à peu abandonné pour le Romantisme.

Illustration : Sir Henry William Beechey, ca. 1793 Self-portrait, vers 1800 - Huile sur toile Collection Royal Academy of Arts.


NOTES
[1] Cf. Jean-Yves Guillain, Histoire du badminton. Du jeu de volant au sport olympique, Paris, Éditions Publibook, 2002, p. 47. Voir également de Christian Crémet, « La préhistoire du badminton », in France Badminton, n° 19, mars-avril 1998.
[2] Voir, par exemple, d’Alain Corbin, Le Miasme et la jonquille. L’odorat et l’imaginaire social au XVIIIe et XIXe siècles , Paris, Robert Laffont, 1982.
[3] Les numéros de page figurant entre parenthèses à la fin des cotations renvoient à l’édition de l’Émile de 1820, réalisée par Mme la Comtesse de Genlis, et disponible sur le site de la BnF, Galica en cliquant Ici.
[4] Voir, par exemple, Georges Vigarello, Le Corps redressé. Histoire d'un pouvoir pédagogique, Paris, Jean-Pierre Delarge, 1978.

[5] Voir Anne Sanciaud-Azanza, « L’évolution du costume enfantin au XVIIIe siècle : un enjeu politique et social », in Revue d’Histoire Moderne et contemporaine, tome 46, n° 4, 1999, pp. 770-783. Téléchargeable Ici.
[6] In Le Pluralisme cohérent de la chimie moderne, Paris, Vrin.

[7] Cf. Michel Soëtard, « La pensée éducative de Rousseau », in Perspectives, Revue trimestrielle d'Éducation Comparée, Paris, UNESCO, vol. XXIV, n° 3/4, 1994, pp. 443-456. Disponible Ici.
Voir également, « L'éducation physique et la nature (1750-1815) », in Nicolas Bancel et Jean-Marc Gayman, Du Guerrier à l'athlète. Éléments d'histoire des pratiques corporelles , Paris, PUF, 2002, pp. 114-136.
[8] Cf. « La mode à la Renaissance », en cliquant Ici.
[9] Cf. Thèse de Julie Allard, « Nous faisons chaque jour quelques pas vers le beau simple»: transformations de la mode française, 1770-1790 , M.A, Montréal , Université McGill, 2002, pp. 16 et 17.
[10] Voir Anne Sanciaud-Azanza, « L’évolution du costume enfantin au XVIIIe siècle : un enjeu politique et social », in Revue d’Histoire Moderne et Contemporaine, tome 46, n° 4, 1999, pp. 770-783. Disponible Ici.
[11] Dr Tissot, L’Onanisme. Dissertation sur les maladies produites par la masturbation , 1760. Réédité, par exemple, en 1980 (Paris, Éditions Le Sycomore) avec une préface de Théodore Tarczylo. Et, en 1991, aux Éditions De La Différence (Paris), avec une préface de Christophe Calame.
[12] Philippe Lejeune observe que si, lorsqu’il a écrit l’Émile Rousseau ne connaissait pas encore l’ouvrage de Tissot (qui lui en enverra un exemplaire et avec qui il conversera ensuite à diverses reprises), cependant, il avait certainement pris connaissances des théories avancées par le Dr Balthazar Bekker, un théologien hollandais, qui avait publié en 1710 à Londres, une brochure (qui devait devenir un livre) traduite sous le titre : Onania, ou le péché affreux d’onanisme. Titre original : Onania, or the Heinous Sin of self-Pollution, And All Its Frightful Consequences, In Both Sexes, Considered: With Spiritual and Physical Advice To Those Who Have Already Injured Themselves By This Abominable Practice.
[13] Dans le Livre III de la 1ère partie de des Confessions, publiées en 1782. Voir à ce sujet de Philippe Lejeune, « Le “dangereux supplément” : lecture d’un aveu de Rousseau », in Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 29e année, n°4, 1974, pp. 1009-1022. Et aussi de Jean-Claude Coste, « Les “suppléments” de Jean-Jacques Rousseau », in L’en-je Lacanien, 2005/1 (n° 4), pp. 35-35. Disponible Ici.
[14] Voir, par exemple, Jean Stengers et Anne Van Neck, Histoire d’une grande peur, la masturbation, Paris, Institut Synthélabo, 1998 (1ère édition, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1984).
[15] In Catéchisme positiviste, Paris, 1852. Téléchargeable sur Gallica-BnF en cliquant Ici.
[16] Cf. Ici.
[17] Cf. « Charlotte, fille aînée du roi fou Georges III ». Voir Ici.
[18] En 1830, il deviendra officiellement le portraitiste principal du roi Guillaume IV.
[19] Cf. « Le néoclassicisme en 3 minutes », en cliquant Ici.


À lire également sur ce blog :

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On trouve dans un ouvrage de 1767, consacré à la l’ Art des Paumiers-Raquetiers (artisans confectionneurs de raquettes, balles et volants), des informations sur l’organisation d’une Partie de Volant qui possède plusieurs similarités avec une rencontre contemporaine de badminton ! [...] Lire la Suite

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