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Publié par Frédéric Baillette

    En 1776, sous le pseudo de Richard Sneer, Richard Brinsley Sheridan (poète, dramaturge et homme politique britannique), ridiculise, en la croquant sous la forme d’un volant, une lady, affublée d’une gigantesque perruque magistralement emplumée, portant large robe et « croupe de liège ». Un Shuttle-Cock que s’échangent deux gentlemen, l’un à forte bedaine, l’autre à la sveltesse surlignée par le port d’une redingote ajustée et d'une fine tresse, « a long pigtail queue » (ou queue de cochon).

 

MISS.. SHUTTLE—COCK « R. S. » [Monogramme, i.e. « Richard Sneer »], 1776
« Pubd by M Darly Decr 6 1776 (59) Strand »
Estampe attribuée à Richard Brinsley Sheridan
« Ladie likes Shuttle-Cocks are now array 'd, — The tail is Cork'd and feather'd is the head. »
© The British Museum. Consultable Ici.

 

     La panse proéminente du fat man fait écho à la protubérance (un « faux postérieur », comme nous le verrons plus loin) qui fait office de bouchon et que les deux Messieurs, raquette levée, se plaisent à frapper. Une correction soutenue qui d’ailleurs finit par épuiser le plus pansu qui en perd sa perruque et s’éponge le crâne. Il existe, en effet, une version non colorisée (voir ci-dessous), également attribuée à Sheridan, et publiée à la même date, où la position aérienne de Miss Shuttle-Cock est légèrement modifiée de sorte que son « postérieur » s’offre d’évidence à la frappe du plus jeune et décontracté de ses tourmenteurs.

MISS.. SHUTTLE—COCK —© Library of Congress

    Les deux personnages qui s’apprêtent à, tour à tour, claquer le « cul » qui se présente, ne punissent-ils pas la coquette, ne lui infligent-ils pas une fessée, qui réjouit les mâles, tout en réaffirmant l’autorité patriarcale ? Les raquettes brandies par ces aristocrates ne font-elles pas office de fouets ou de ceinturons, à l’instar de la lanière de cuir avec laquelle le cordonnier, homme du peuple représenté dans une lithographie datant également de 1777, s’apprête à battre sa femme, pour lui faire passer l’envie d'imiter les modes des riches courtisanes et autres prétentieuses mondaines : coiffure imposante, jupon matelassé et gonflé (inflated petitcoat) et laçage serré (tight lacing)… 

 

TIGHT LACING, or the COBLER'S WIFE in the FASHION, by William Hitchcock, 1777

« The Hoity head & Toighty waist
As now they're all the
ton,
Ma'am Nell the cobler's wife, in taste
By none will be outdone,
But, Ah ! when set alost her cap,
Her Boddice while she's bracing,

Jobl'on comes in & with his trap,

Gives her, a good tight lacing. »

© Yale Library University Ici

 

    L’arrière est en liège, la tête en plume (« That ail is Cork’d nd feather’d is the head »), est-il précisé sous la lithographie de Sheridan, soulignant le pourquoi de l’analogie entre cette Miss, bouchonnée et empanachée, et un volant. Si la Belle est ainsi réifiée en un trivial objet d’amusement, soumise à de pirouettant va-et-vient, c’est que deux Modes particulièrement sujettes à moqueries (l’une touchant à la coiffure, l’autre d’ordre vestimentaire) auraient, selon Sheridan, transformé et chosifié sa silhouette, d’où la comique ressemblance avec l’objet récréatif que font aller et venir deux mâles pour leur plaisir, et la jouissance d'un public avide de caricatures caustiques… ?
    Le titre de cette estampe, en introduisant une coupure entre Shuttle et Cock, par le bias d’un tiret (Shuttle—Cock), ne renferme-t-il pas une allusion grivoise, un clin d’œil graveleux à destination d’un public populaire (particulièrement friand des lithographies satiriques qui emplissaient alors les vitrines des librairies londoniennes et réjouissaient les badauds). Si Shuttlecock est habituellement et justement traduit par volant, on peut se demander si Sheridan n’a pas délibérément placé ce trait d’union (qui, en fait, induit une séparation) pour glisser un jeu de mot tendancieux. Car si Shuttle introduit l’idée de « navette » (sa traduction littérale) et donc d’un mouvement d’aller et venues (ce qui correspond bien aux tribulations d’un volant, mais pas uniquement), Cock possède deux sens. Couramment, le terme se rapporte à un oiseau mâle (en Angleterre les volants étaient, et sont encore, appelés birdy), mais désigne aussi trivialement, en argot populaire, un pénis… (d’où ce jeu de mot des plus douteux, actuellement imprimé Outre-Manche sur différents accessoires, sacs de plage, t-shirts, notebooks, etc. : « Shuttlecock beause Rocket Penis was already Taken » ! La formule fait également l'objet d'un comic strip, largement partagés sur le Web, où une balle de tennis et une ping-pong ball chambrent un shuttlecock à la mine déconfite :

    Quoi qu'il en soit, l'estampe de Sheridan tourne en ridicule, dénigre et humilie, les « modernes élégantes » qui ont cédé aux caprices du goût du jour, entre 1770 et 1780, l’une haussant et surchargeant les coiffures jusqu’à l’invraisemblable, l’autre bombant artificiellement les croupes des « vaniteuses ». Deux innovations « esthétiques », jugées excentriques et aussi déraisonnables que saugrenues, qui provoquèrent le déchaînement caustique des caricaturistes, tant anglais que français, prompts à dénoncer « avec joie des pratiques qu’ils jugent inutiles ou superflues, critiquant [leur] frivolité et [leur] superficialité » [1].
    En une image, Sheridan se raille d’un corps féminin théâtralement emplumé et singulièrement fessu, qui, par l'emboîtement de ces enjolivures, prend la forme conique, moqueuse et dépréciative d’un volant. Shéridan se rit simultanément de la mode du « pouf », une coiffure démesurée qui s’orne alors de plumes parfois gigantesques, et de celle dite de la « croupe de liège », un postiche glissé et fixé sous les robes, destiné à amplifier le postérieur des dames. Il dénonce également le port de corsets très ajustés, alors accusés de comprimer les tailles féminines jusqu’à la déformation et l'asphyxie (voir illustration, en annexe).


    Une coiffure à pouffer de rire !

   La coiffure dite en pouf a été impulsée et popularisée à la Cour de Versailles, par la reine Marie-Antoinette (épouse de Louis XVI). Elle sera rapidement adoptée et introduite en Angleterre par Georgina Cavendish, Duchess of Devonshire, et amie de Marie-Antoinette, « influençant toutes les femmes du pays » et suscitant les sarcasmes.
 

« And catch the living manners as they rise »
« Pubd May 7th 1796. by H. Humphrey
No 18 Old Bond Street »

Londres, James Gillray, 1796
© The British Museum. Consultable Ici


 
    À ses débuts, le pouf « consiste en un échafaudage de fil de fer, de gaze, de tissus et de crin, ces éléments s’entremêlant avec les cheveux de la femme. Ces derniers sont ainsi relevés, crêpés, tordus et frisés. On y appose alors des postiches, c’est-à-dire de faux cheveux, eux-mêmes crêpés ou bouclés, afin d’étoffer d’avantage la coiffe. » [2]
    L'édifice va très rapidement prendre des dimensions ubuesques et des formes architecturales surprenantes, voire abracadabrantesques !
    La coiffure suscite, en effet, « rapidement un engouement auprès des femmes de la Cour et de la noblesse lesquelles [s’empressèrent] toutes [d’]imiter la Reine », rivalisant d’une inventivité aussi inépuisable que désopilante, pour ses détracteurs. La course aux coiffures monumentales et extravagantes était lancée. Elle allait attendre des sommets de loufoquerie et d’outrances délirantes. « Ces coiffures colorées [pouvaient] s’élever à plus d’un mètre et atteindre un poids de cinq kilos », être ornées, de rubans, de dentelles, de fleurs, de plumes et « parfois d’objets étonnants […] des colliers de perles, des pierreries, des bijoux en or ou en argent et même des miroirs ». Des éléments de plus en plus incongrus vinrent s’enchevêtrer à cette « folie » et proposer un bric-à-brac des plus farfelus : animaux en bois peints, oiseaux empaillés articulés sur des ressorts, bibelots et figurines diverses, guirlandes de fleurs naturelles (« pouf à la belle saison »), ou encore empilement de fruits et de légumes, artichauts, carottes, betteraves (« pouf à la jardinière ») !
 
 

A Modern Belle going to the Rooms at Bath
« Pubd Jany 13th 1796. by H. Humphrey,
New Bond Street »

Londres, James Gillray, 1796
© The British Museum. Consultable Ici


    Dans son Histoire de la coiffure féminine (publiée en 1892), la comtesse Marie de Villermont rapporte que les cheveux se couvrirent « de bottes de pailles, […] de branches entières de pommiers ou de cerisiers, de véritables boutiques de maraîchers » [3].
    La « folie des plumes », d’autruche, de paon, d’aigrettes, vint se greffer et amplifier cet échafaudage au-delà du concevable, assurant, par ricochet, la fortune des ateliers de Plumassiers Panachiers, spécialistes dans leur confection et leur coloration.
    Les plumes d’autruche jouèrent alors « un rôle important [...] tant dans l’élégance d’une mode capillaire sophistiquée que pour asseoir le prestige de l’aristocratie, qui en fit un réel symbole de pouvoir » [4].
    Les emplumées deviennent un sujet de ricanements et d'hilarité, d’autant que pour se moquer de ces «victimes de la mode », les caricaturistes exagèrent ces coiffures vertigineuses » jusqu’à l’« invraisemblable », dans des mises en scène burlesques.

 

Fesses en lièges et tailles de guêpes
    À cette critique des vertigineuses perruques, vint s’ajouter celle de la mode anglaise, dite de « la croupe de liège » (Cork-Rump). Cet entichement pour le gonflement factice des croupes féminines (leur backside, ou circumference of bottom), refait son apparition dans les années 1870. Il consiste alors « à porter un rembourrage en liège sous sa robe afin de rendre cette dernière bouffante par l’arrière et d’accentuer le postérieur ». Les coussinets, constituant ces « fausses fesses » (False Rumps), étaient composés de deux gros morceaux de liège, une matière choisie pour sa malléabilité et sa grande légèreté. Ces « flotteurs » [voir illustration ci-dessous] étaient glissés dans des poches en tissus, fixées sous d'amples robes. La callipygie étaient, illusoirement, accentuée par le port d'un bustier ou d'un corset au laçage très serré qui comprimait la taille, la rendant plus mince et fuselée.

[Dans la lithographie, ci-dessous, « The cork-rump the support of life », une dame, tombée dans la Tamise, doit son salut à la flottabilité de sa Cork-Rump. Le texte qui accompagne l'image fait d'ailleurs référence à ceux qui se moquaient lorsque la dame ressemblait à un Shuttle-Cock, renvoyant ainsi à la lithographie de Sheridan.]

 

The CORK-RUMP the SUPPORT of LIFE, Anonyme, 1776, © The British Museum, Consultable Ici
« You smil'd when like a Shuttle-cock I flew,
The scene is chang'd, and mine's the Triumph now.
Despair ye Clods, behold the distant Shore,
And for
Cork-Rumps in vain the Gods implore !
»

 

TIGHT LACING, William Humphrey, Londres, 1777, © The British Museum, Consultable Ici
« Pubd 5 Marh 1777 by W. Humphrey Gerrard Street Soho who has great variety of humorous Prints »
« Price One Shilling »

 

    Au milieu du XVIIIème siècle, les caricaturistes s’attaquaient également au « grand corps, un corset très serré et rigide de forme conique et étroite », aujourd'hui considéré comme « le corset le plus contraignant à avoir jamais été porté ».  Le grand corps comprimait « la taille par un laçage serré dans le but de rendre le dos le plus droit possible afin que la femme obtienne un beau port de tête et la taille la plus fine qui soit […]. Cette compression excessive et la recherche de ces courbes surréalistes sont tournées en ridicules par [des] caricatures montrant le supplice que s’infligent volontairement les femmes adeptes de cette mode. » [5]

 

A Correct view of the new Machine for winding up the ladies
Thomas Mclean, Londres, 1830-1840 — © Science Museum, Londres, Consultable Ici

 

    L’assimilation du bombé de ces « faux derrières » en liège, prolongés par une taille conique, couronnée de plumes surdimensionnées, à un volant, était une évidence pour Sheridan. « Son apparence pouvait effectivement s’apparenter à la forme de cet objet mais également à sa composition, puisque les volants étaient constitués d’un bouchon de liège et d’une jupe en plumes » [6].
    Selon M. Dorothy George (Catalogue of Political and Personal Satires in the British Museum, 1935), la Miss.. Shuttle-Cock de Sheridan aurait, inspiré quelques lignes du prologue rédigé par David Garrick à la comédie de R.B. Sheridan : « A Trip to Scarborough », jouée pour la première fois le 24 février 1977. Un passage où Garrick s’interroge sur les transformations du corps féminin : « Ladies may smile - are they not in the plot ? The bounds of nature have not they forgot ? Were they design'd to be, when put together, Made up, like shuttlecocks, of cork and feather ? » (« Les dames peuvent sourire – ne font-elles pas partie de l’intrigue ? N’ont-elles pas dépassé les bornes de la nature ? Étaient-elles conçues, pour être, une fois assemblées, constituées comme des volants de liège et de plumes ? »)

 


THE BUM SHOP. « Publish'd July 11th 1785 by S.W. Fores, no.3 Piccadilly — © The British Museum, Consultable Ici

« DERRIERE begs leave to submit to the attention of that most indulgent part of he Public the Ladies in general,
and more especially those to whom Nature in a slovenly moment has been niggardly in her distribution of certain
lovely Endowments, his much improved (aridæ nates) or DRIED BUMS so justly admired for their happy resemblance
to nature. DERRIERE flatters himself that he stands unrivalled in this fashionable article of female Invention,
he having spared neither pains nor expence in procuring every possible information on the subject,
ti render himself competent to the artfully supplying this necessary appendage of femele excellence.
»

 

The BACK-SIDE of a front Row, RS [Richard Brinsley Sheridan ?], Published by Matthew Darly, Londres, 1777
© The British Museum, Consultable Ici

 

    Pour avoir des « fesses parfaites », pratiquez le badminton !

    Ces « popotins en lièges » font partie de l’histoire des rembourrages, des « culs postiches » – encore appelés « hausse-culs », ou « tournures » —, conçus pour donner du volume aux fesses des dames, suppléer un manque de rondeur ou suivre les caprices de la mode. Ce Derrière fournissant astucieusement, à celles que la nature a, par négligence, chichement dotées, « l'appendice nécessaire à l'excellence féminine » (« this necessary appendage femele excellence »), selon le texte accompagnant The Bum Shop, une caricature, datant de 1785 (voir ci-dessus).
    Si la mode des « fesses en liège » a été de courte durée, disparaissait progressivement à partir de la fin des années 1780, celle des fesses ultra bombées, des popotins rebondis, pleins et galbés, associés à un ventre plat, corseté d'abdominaux, a récemment fait un retour en force sur les écrans des réseaux sociaux.

 

The Monster disappointed of his Afternoons Luncheon..
or Porridge-Potts preferable to Cork-Rumps.

« Pubd May 10th 1790. H. Humphrey,
N 18 Old Bond Str »

Londres, James Gillray, 1790
© The British Museum. Consultable Ici

 

   Les gros « bootys », les « fessiers généreux », portés par le monde du rap (et les stars de la télé-réalité), imposent leur volumes et leurs tremblements (boody-shakes). Les atours pommelés, les volumes callipyges, sont re-valorisés par le « body positive », mouvement prônant l'acceptation de soi,  le non-jugement, la bienveillance à l'égard de toutes les corporéités, et luttant, notamment, contre la grossophobie et les violences faites aux femmes.
    Nouveaux blasons d'un corps féminin revendicatif, les fessiers méritent d'être mis en évidence, libérés de tout complexes, que ce soit en les exhibant dans des Twerks dynamiques (qualifiés de frénétiques par leurs détracteurs), des « danses du ventilateur » (qui rappellent la « banana danse » de Joséphine Baker, des années 1925, affirmation de la beauté et de la sensualité noire), et/ou en les accentuant, par le port de mini shorts moulants et de maillots minimalistes (bikinis brésiliens, portés en mode string, « pour que ça rentre dans les fesses », et remontés haut sur les hanches, pour présenter des fesses sexy).
    Par delà l'amplification et les dérives liées au phénomène de mode, il faut souligner que le Twerk (contraction de Twist et de Jerk) puise ses racines dans des danses africaines ancestrales, qu'il est une mise en jeu et en spectacle d'une partie du corps fortement investie et érotisée par les fantasmes (masculins). Les flashmob (mobilisations éclair dans l'espace public) des danseuses du collectif Booty Therapy (thérapie par les fesses, toutes les fesses, quelles qu'elles soient), se présentent comme « une façon de se réapproprier son corps et de s'empouvoirer ». Si des femmes « se bougent les fesses »
[7], c'est pour « assumer [leur] féminité, se libérer en bougeant ses fesses et son bassin », tout envoyant valdinguer les conventions, comme précisé sur le site dédié à ce mouvement.

Planche de décalcomanies Joséphine Backer, années 1930 © Musée National du Sport
    Quant aux fesses de celles qui cèdent au nouveau diktat corporel de la callipygie (soit « avoir de belles fesses harmonieusement arrondies »), leurs postérieurs ne sont plus constitués de lièges (bien qu’existent des pantalons et des culottes rembourrées), mais « remodelées » avec des « crèmes épanouissantes », et, moins soft, augmentées par des injections d’acide hyaluronique (supposées donner « un beau volume »), de silicone, ou de graisse : lipofilling (transfert de graisses autogènes, ou autologue, de « bonne qualité », de l’abdomen, des hanches ou des cuisses, vers les fesses), ou encore majorées par la pose d’implants (le Brazillian butt lift, comme l'appellent les chirurgiens américains).
    Toutefois, les femmes (mais aussi les hommes) qui souhaitent « améliorer [naturellement] la forme de leurs fesses », les bomber ou les super-bomber, sans recourir au bistouri de la « chirurgie volumatrice » ou à un « lifting spécial fesses » (le bodylift, qui les remonte et les retend), se tournent vers les exercices de fitness (cf. les conseils prodigués pat Valérie Orsoni, in Fesses bombées, Hugo New Life, 2021).
    Mais, pour acquérir plus de fermeté dans l'arrondi, ne devraient-elles pas plutôt s’adonner au badminton… une activité qui raffermit et galbe cuisses et fessiers, comme le précise la FFBaD sur son site, dans un paragraphe, un brin sexiste, consacré aux bienfaits d’un sport qui sollicite tout particulièrement le bas du corps, répondant donc pleinement aux attentes de la « jeune femme qui souhaite avoir des fesses et des jambes bien dessinées » :
« Tous les bienfaits du badminton », FFBaD 2021

 

     Ainsi la pratique (intensive) du bad permettrait de corriger les fesses plates, tombantes ou relâchées et d’arborer un « beau cul » ! La FFBaD aurait-elle cédé aux charmes de « l’effet boum-boum » (expression consacrée dans le milieu de la beauté pour désigner les « fesses XXL »), en décidant de surfer sur ce désir, sous-influence [8], des (jeunes) femmes de posséder des fesses hautes, toniques et rebondies ?
    En espérant donc que la mode (très versatile) ne remette pas bientôt les « beautés sans fesse » au goût du jour…

NOTES :
[1] Cf. « LA CARICATURE #8 - La mode des coiffures sous Marie-Antoinette », Chaîne YouTube SofiaVora. Disponible Ici.
[2] Le terme de pouf vient « du coussin que l’on posait au sommet de la tête des femmes et par-dessus lequel on dressait leurs cheveux ». Ibidem.
[3] Marie de Villermont, Histoire de la coiffure féminine, Paris Librairie Renouard, 1892, p. 665. (Disponible sur  Galica-BnF, en cliquant Ici). Pour une exhaustive énumération illustrée de ces stupéfiantes bizarreries, dépassant souvent l’entendement, cf. « La mode des poufs à la Cour de Marie-Antoinette », Blog Plume d’Histoire, Ici.
[4]
Cf. Coralie Philibert, « Excentricités capillaires à la veille de la Révolution », 11 mai 2020, Le Blog de Gallica, article consultable Ici.
[5] Cf.
« LA CARICATURE #9 - La mode au XVIIIème siècle - Robes, corsets et manchons », Chaîne YouTube SofiaVora. Consultable en cliquant Ici.
[6] Cf. « LA CARICATURE #8 - La mode des coiffures sous Marie-Antoinette », op.cit. Disponible Ici.
[7] Samantha Rouchard,
« Twerk : oui Sophia Aram, les fesses féministes se bougent les fesses », Libération, 29 novembre 2021, p. 21.
[8] Pour une réflexion sur l'artificialité/authenticité des désirs, leur inévitable mais pas inéluctable
construction sociale : Claude Coquelle, « Mes désirs sont-ils à moi ? », in Gestalt, n° 36, 2009/3, pp. 117-134. Article disponible en ligne sur CAIRN.Info : Ici

 

FOLLOWING the FASHION, James Gillray, Londres, 1794, © The British Museum, Consultable Ici
À gauche de l'image :
« St James's giving the TON, a Soul without a Body »
À droite : « CHEAPSIDE aping the MODE, a Body without a Soul »

 

Nouveau Journal de Modes
Robe à la fluxion de poitrine, des ateliers de Mlle Vanité

Charles Philipon, vers 1830-1831 — Lithographie coloriée, 35, 8 x 26, 8 cm
© Musée Carnavalet, Histoire de Paris. Consultable Ici.

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