1877 : «Rentrée du cœur léger» par Gill
Ce portrait sarcastique, comme nous le verrons plus loin, a été publié dans le n°33 de La Lune Rousse du 22 juillet 1877, un hebdomadaire républicain satirique, fondé par le caricaturiste André Gill qui signe cette Rentrée du cœur léger [1].
Dans le premier numéro, 10 décembre 1876, Gill, son rédacteur-en-chef et administrateur, annonçait la raison d’être du journal : «Son ambition, la seule, est de rire au nez des sottises courantes, et, par le rire, de nous consoler de l’injustice, de nous venger du mal. — Ainsi soit-il !»
Le ton se révèlera rapidement bien plus provocateur, belliqueux et résolument anticlérical, qu’humoristique et burlesque. Aussi cette feuille de 4 pages, régulièrement en butte à une Censure alors particulièrement réactive et sourcilleuse, sera souvent condamnée à des amendes et ses dessins «refusés» (interdits de publication) [2].
Initialement publiées en première page, les caricatures de Gill occuperont à partir du n°10 la totalité de la double page centrale, ce qui en faisait de superbes posters de 50 sur 34 cm à placarder.
André Gill, « d’Artagnan du crayon » [3]
Gill est le pseudonyme «sonore et ailé» [4] de Louis-Alexandre Gosset de Guines (1840-1885), un personnage haut en verve et en couleur, célèbre pour la qualité et le mordant de «ses folles binettes» (Ernest d’Hervilly). Des caricatures «foncièrement personnalisée[s], fixée[s] sur des figures » de la scène culturelle : écrivains, journalistes, artistes, etc., et plus anecdotiquement personnalités politiques.
Dessinateur au «beau coup de crayon, franc, carré, gros et large», qualifié de Prince de la charge en 1867 par Ernest d’Hervilly [5], Gill a « révolutionné le dessin de presse », selon Pierre-Robert Leclercq qui lui consacre un érudit ouvrage [6].
«Trait commun à toutes [ses] caricatures : le grossissement du visage ; il tient un tiers, la moitié ou les deux tiers de la hauteur du dessin. […] Cette méthode des “grosses têtes”, de la disproportion violente, [dote ainsi le personnage] d’un masque en gros plan, où l’on peut accentuer tel ou tel détail de la “trogne” à construire», observe Roger Bellet dans un article qui analyse les caricatures de Gill parues de 1867 à 1869 [7]
« And. Gill, par X... »
Autoportrait de Gill, réalisé à la demande de son ami Polo
(François Polo, journaliste républicain, pamphlétaire, fondateur de l'hebdomadaire La Lune)
pour illustrer un poème de Ernest d'Hervilly qui lui est consacré
(voir reproduction en fin d'article).
Gill offre sa tête tel un décapité, accompagnée d'une ironique légende :
« Mon cher Polo, je n'aime pas la liberté, vous me demandez celle de publier mon portrait ;
je refuse net. »
La Lune, n° 80 du 15 septembre 1867 - Source de l'image : GallicaBnF
Bien qu’aussi illustrateur de romans (d’Alphonse Daudet, Émile Zola ou encore d’Edgar Poe, parmi les auteurs les plus renommés), mais aussi peintre, journaliste, poète, chansonnier et à ses heures essayiste, Gill se fit surtout connaître du «Tout-Paris», par les portraits-charge (ou portraits à charge) [8] qu’il publia dans le journal satirique La Lune (fondé en 1866). Journal dont il fut le principal collaborateur et qui vit ses ventes exploser (jusqu’à 40 000 exemplaires), en très grande partie grâce à ses dessins caustiques.
Interdit de parution en janvier 1868, La Lune renaîtra quelques jours après, avec les même rédacteurs et dessinateurs, sous le titre astucieux de L’Éclipse (26 janvier 1868), comme un pied de nez aux censeurs ! [9] Gill continuera d’y bâtir sa renommée de caricaturiste provocateur, insolent et réfractaire.
C’est dans L’Éclipse du 19 juillet 1874 qu’il croque la Censure en Madame Anastasie, sous les traits d’une vieille mégère, une concierge («l’œil de la police à l’époque») [10], binoclarde, laide et revêche, armée d’une énorme paire de ciseaux castrateurs, un hibou posé sur son épaule. Un dessin d’anthologie devenu « la personnification de la censure » [11] et la plus illustrative des ses représentations.
Fin 1876 la décision de la direction de L’Éclipse d’en réduire le format pour des raisons commerciales et pratiques ne lui convenant pas (Gill qui pense que son trait va y perdre «en netteté, donc en force »[12]), il décide de fonder La Lune Rousse.
Beau parleur, séducteur à l’imposante carrure, tout aussi généreux avec les miséreux qu’en amitié, Gill fréquentait les milieux bohèmes où il s’encanaillait avec ses amis Verlaine, Aristide Bruant… et devint une «figure en vue de la vie parisienne» (Aude Fauvel).
Lorsque les républicains arrivèrent au pouvoir, il arrêta ses caricatures et fit «ses adieux au dessin de presse» [13], estimant «avoir rempli sa mission de polémiste » [14], et se tourna vers la peinture (sans grand succès).
En 1881, sans doute affecté par le décès prématuré de son fils (âgé de quelques mois), il sera retrouvé errant et totalement désorienté dans la campagne du côté d’Angers, lors d’une virée en Belgique. Il semble alors avoir perdu l’esprit. Sujet à des « bouffées délirantes », il sera conduit au centre hospitalier de Saint-Anne, avant de rejoindre temporairement, puis définitivement la Maison de Charenton, un hospice pour aliénés situé à Saint-Maurice (Val-de-Marne). Il y mourra le 1er mai 1885, à l’âge de 45 ans, et y sera enterré (en octobre 1887, son corps sera transféré au cimetière du Père Lachaise) [15].
Lapin à Gill / Lapin Agile ! En 1879, André Gill peint l’enseigne du Cabaret des Assassins (un bistrot interlope situé sur la butte Montmartre) : un lapin communard, ceint d'une écharpe rouge « et sautant d’une casserole où il allait finir ses jours », s'en échappant joyeusement une bouteille de pinard à la main. |
Sur la piste de l’homme au « Cœur léger » !
Le personnage aux lunettes cerclées, affublé d'un léger strabisme, visage encadré d’imposantes rouflaquettes et croqué en habit d’académicien, qui fait rebondir un « cœur léger » sur une raquette d’enfant, nous a longtemps intrigué… Jusqu’au jour où la découverte de trois lignes rédigées à la plume, au bas d’une reproduction, nous éclaire.
Un nom, «Émile Olivier», suivi d’une cinglante apostrophe : «l’homme sinistre, vil comédien !....». Mention datée du «21 juillet 77», soit la veille de la parution de ce 33ème numéro de La Lune Rousse, qui laisse à penser que cette annotation est peut-être de la main même d’André Gill…
André Gill, « Rentrée du Cœur léger » (Détail), La Lune Rousse, n°33, 22 juillet 1877
Source de cette reproduction : Musée Carnavalet, Paris
Il s’agit effectivement d’Émile Ollivier (avec deux L et non un seul comme sur la légende manuscrite), un homme politique français qu’André Gill avait déjà caricaturé au moins à deux reprises sous des traits similaires, en Une de L’Éclipse du 16 février 1968, puis du 14 mars 1869 (voir ci-dessous), en accentuant son «regard bigle» [19]. Une coquetterie qui lui vaut d’écoper du sobriquet de «Louchard» [20].
Dans ce numéro, « Le cousin Jacques » (pseudonyme d'Ernest d’Hervilly) brocarde
« Le livre !... Le Livre !! Le Livre !!! de M.Ollivier » qu'il qualifie d'«obèse».
Un ouvrage fort copieux (plus de 400 pages) que vient de publier le «député à lunettes»,
où ce Marseillais (sa ville de naissance) règle ses comptes (fait sa lessive)
en faisant un usage immodéré du « Je » :
Le 19 janvier. Compte-rendu aux électeurs de la 3ème circonscription de la Seine.
Consultable en ligne sur le site Archive.org)
Avocat de formation, doté d’une éloquence et d'un talent d’orateur reconnu de tous, Émile Ollivier (1825-1913) fut un des grands ténors de la politique française et un auteur de nombreux ouvrages, notamment Démocratie et Liberté (1867).
«Républicain de tradition et de conviction», il est souvent présenté comme «un honnête homme», épris de Liberté, un «antirévolutionnaire, croyant à l'ordre et à l'autorité, et à leur entente possible avec la liberté» - une «personnalité modérée, généreuse, ivre, parfois jusqu'à la naïveté, de concorde et de fraternité» [21].
Il est notamment connu pour avoir été en avril 1864, en tant que député républicain de la Seine, le rapporteur de la loi qui légalisa et dépénalisa le droit de grève [22].
Il se rapprochera progressivement de Napoléon III, persuadé que « Badinguet » (surnom satirique donné à l’Empereur - voir sur ce même blog : « Une Partie de Badinguet. Le voleur-Volant ») avait «deux grands desseins : la libération des peuples asservis et l'amélioration de la condition de la classe la plus pauvre» [23]. D’autoritaire, l’Empire prenait alors une tournure plus «libérale» [24].
Il devint ainsi, durant huit mois, de janvier à août 1870, le premier chef du cabinet de Napoléon III.
En juillet 1870, bien que pacifiste et hostile à toute entrée en guerre, il fut contraint d’annoncer la déclaration de guerre à la Prusse. Devant le Corps législatif, il utilisa alors une formule particulièrement maladroite, annonçant que cette guerre «nous l’acceptons le cœur léger» !
«Conscient du caractère malheureux de ses propos, il les corrigea immédiatement : “Je veux dire d’un cœur que le remords n’alourdit pas, d’un cœur confiant”. Mais le mal était fait.» [25] Cette «malheureuse» formule lui vaudra d’être cloué au pilori par tous ses ennemis, surtout après le désastre de Sedan (2 septembre 1870). Cuisante défaite qui entraînera la chute du Second Empire (et de son ministère), puis la proclamation de la République.
La formule «sera inlassablement reprochée à [Émile Ollivier], vite devenu un bouc émissaire commode» [26]. D'autant que son ralliement à l’Empire en avait fait la cible des caricaturistes républicains qui s’acharnèrent sur lui, le traitant de «serpent», de «Renégat Politique» et… désormais «de voleur au cœur léger » [27] !
Émile Ollivier était devenu pour tous ses détracteurs L'Homme au cœur léger ou L’homme du cœur léger !
Tenu pour responsable de l’humiliation subie par l’armée française, incité à «plier bagage» (voir illustration ci-dessous d'un Émile Ollivier croqué en infortuné pêcheur), Ollivier quittera la France pour l’Italie où il s’exilera jusqu’en octobre 1873, date de son retour dans sa cossue demeure, le château de la Moutte, située près de Saint-Tropez.
Le portrait moqueur d’André Gill, intitulé «Rentrée du cœur léger», date de juillet 1887, une période d’intenses tensions entre monarchistes et républicains, où Émile Ollivier tente une «Rentrée» en se présentant notamment à des élections législatives [28].
Le 16 janvier 1876, dans sa rubrique «Petites flèches», le journal satirique La Fronde se moque de ces infructueux efforts de retour sur la scène politique, en recourant à l'image du jeu du volant (une allusion qui a peut-être inspiré André Gill) :
Si Émile Ollivier est représenté vêtu d'une redingote verte d’académicien, tenant une dérisoire et ridicule raquette à la place de l’épée habituellement portée, c’est qu’en avril 1870, alors âgé de 45 ans, il avait été élu membre de l’Académie française (où il avait succédé à Lamartine).
En espérant que la devise latine, qu'il fit graver sur le fronton du château de la Moutte : Certa viriliter sustine patienter («Combats vaillamment, supporte patiemment»), permit à ce grand amoureux de la démocratie et de la liberté [29], d'affronter (d'un cœur léger) les caricatures parfois d'une grande virulence qui l'accablèrent et dont voici un florilège.
« Sans la démocratie, la liberté n'est qu'un privilège pour quelques-uns ;
Sans la liberté, la démocratie n'est qu'une oppression pour tous.
Je ne veux ni privilège, ni oppression. »
(Émile Ollivier, Démocratie et Liberté (1861-1867), Paris, Librairie Internationale, 1867, p. 90)
« Mon pauvre vieux, faux plier bagage, ça ne veut plus mordre ! »
Dessin de Edmond Lavrate, daté de 1870 - Source : GallicaBnF
« Les Candidats.
Nous avons entrepris une guerre idiote, fait périr 100 000 homme,
donné 2 provinces et 5 milliards à la Prusse,malgré ça j'ai encore
le toupet de me présenter à vos suffrages, avec mon cœur léger et la
main sur la conscience je vous dis : voulez-vous redoubler ? »
Dessin de Edmond Lavrate, datée de 1870 - Source : GallicaBnF
Estampe d'Hippolyte Mailly - Source Musée Carnavalet, Paris
Également disponible en Noir et Blanc sur GallicaBnF
« L'Homme au Cœur léger », par Gilbert-Martin
Le Don Quichotte, Bordeaux, n° 306, 30 avril 1880 - Source Gallica-BnF
Le dessin illustre un poème de Gilbert-Martin édité en page 3, portant le même titre :
« [...] Lui rougir d'opprobre et de rage ?
Le sang, après tous ses exploits,
Ne lui monte pas au visage...
Le sang lui reste sur les doigts.
En vain il frotte, lave, essuie ;
Ses efforts n'ont aucun succès,
Et partout où sa main s'appuie,
L'empreinte rouge reste après. [...] »
Bibliographie :
- Ancery Pierre, « Les fabuleux portraits-charge d’André Gill en Une de L’Éclipse », RetroNews, 22/05/2020 .
- Bellet Roger, « Trois années de caricatures d’André Gill : La Lune et L’Éclipse de 1867 et 1869 », in Philippe Régnier, Raimund Rütten, Ruth Jung, et al. (sous la direction de), La Caricature entre République et censure, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1996, pp. 357-362.
- Fauvel Aude, « Punition, dégénérescence ou malheur ? La Folie d’André Gill (1840-1885) », in Revue d’Histoire du XIXème siècle, n° 26-27, 2003, pp. 277-304. Disponible en ligne sur OpenEdition.
- Leclercq Pierre-Robert, André Gill. Les dessins de presse et la censure, Paris, Les Belles lettres, 2015.
- Thermeau Gérard-Michel, « Émile Olivier ou l’échec de l’Empire libéral », Contrepoint, 9 août 2020.
- Tolu Philippe, «Démocratie et liberté», in Anne Troisier de Diaz (Études réunies par), Regards sur Émile Ollivier, Paris, Éditins de la Sorbonne, 2021, pp. 123-158.
[1] Le premier numéro est paru le 10 décembre 1876 et le dernier le 21 décembre 1879.
L’ensemble des numéros de La Lune Rousse est disponible sur GallicaBnF.
[2] Pierre-Robert Leclercq, André Gill. Les dessins de presse et la censure, Paris, Les Belles lettres, 2015.
[3] « Sobriquet flatteur ; venu d’on ne sait qui et repris par tous », Pierre-Robert Leclercq, op. cit., p. 51.
[4] Voir le portrait de Félicien Champsaur, « André Gill », in Les Hommes d’Aujourd’hui, n° 10, 15 novembre 1878, p. 2.
Le choix de ce pseudonyme proviendrait du Gilles, nom donné à un tableau de Watteau que Louis Gosset appréciait tout particulièrement (Cf. Leclercq Pierre-Robert, André Gill. Les dessins de presse et la censure, Paris, Les Belles lettres, 2015, p. 21). Aujourd’hui cette peinture est connu sous le titre plus contemporain de « Pierrot ».
[5] Ernest d’Hervilly, « André Gill », La Lune, 15 septembre 1867, p. 2 (n° illustré par une auto-caricature de Gill).
[6] Pierre-Robert Leclercq, op. cit., p. 59
[7] Roger Bellet, « Trois années de caricatures d’André Gill : La Lune et L’Éclipse de 1867 à 1869 », in Philippe Régnier, Raimund Rütten, Ruth Jung, et al., La Caricature entre République et censure, Lyon, PUL, pp. 357-362.
[8] Ancery Pierre, « Les fabuleux portraits-charge d’André Gill en Une de L’Éclipse », RetroNews, 22/05/2020.
[9] Cf. « L’Éclipse », in Pierre-Robert Leclercq, op. cit., p. 67-79.
[10] Frédérique Roussel, « Censure Ciseaux d’Anastasie Communiqué », Libération, 20 août 2011.
[11] Pierre-Robert Leclercq, op. cit., p. 126-129.
[12] Pierre-Robert Leclercq, op. cit., p. 134.
[13] Cf. Pierre-Robert Leclercq, op. cit., p. 155
[14] Aude Fauvel, « Punition, dégénérescence ou malheur ? La Folie d’André Gill (1840-1885) », in Revue d’Histoire du XIXème siècle, n° 26-27, 2003, pp. 277-304. Disponible en ligne sur OpenEdition.
[15] Cf. Pierre-Robert Leclercq, op. cit., pp. 163-192.
Sur l'histoire de la Maison de Charenton, se reporter à : Jeanne Mesmin D'estienne, «La Maison de Charenton du XVIIème au XXème siècle : construction du discours sur l'asile», Revue d'Histoire de la Protection Sociale, 2008, n° 1, pp. 19-35. Disponible sur Cairn.Info.
[16] Cf. Véronique Gramfort, « Les crimes de Pantin : quand Troppmann défrayait la chronique », in Romantisme, n° 97 (« Le Fait divers »), 1977, pp. 17-30.
Gill publiera un portrait de Troppmann guillotiné à la Une de L’Éclipse du 23 janvier 1870, n° 105.
Selon Émile Goudeau qui publia ans le journal La Presse une chronique intitulée « Le cabaret des assassins » : « Ce titre mystérieux et redoutable venait sans doute d’un immense portrait de Troppmann et de quelques scènes funestes qui décorent macabrement les murs de cette auberge. » La Presse, n° 143, 25-26 mai 1885, p. 1.
[17] Pierre-Robert Leclercq, op. cit., p. 158.
[18] Émile Goudeau, « Chronique. Le cabaret des assassins », La Presse, n° 143, 25-26 mai 1885, p. 1.
[19] « Tout M. Ollivier est derrière ses lunettes. Le regard bigle [...] sans être désagréable, est des plus étranges. [...] Il semble que le reste de la personne de M. Ollivier est bigle. A ce point que le couleur de ses cheveux et de ses favoris paraît bigle et flotte entre le châtain clair et le noir. » Voir le portrait qu’en dresse Le Cousin Jacques dans L’Éclipse du 16 février 1868, p. 2.
[20] Cf. « L’Homme au cœur léger », un poème de Ch. Gilbert-Martin, publié dans Le Don Quichotte, Bordeaux, 30 avril 1880, p. 2.
[21] Jacqueline Piatier, « L’homme du "cœur léger" se défend pour la seconde fois à la barre de l’histoire », Le Monde, 28 janvier 1961.
[22] Cette loi, dite « loi Émile Ollivier » instaure le droit de grève, tout en le contenant dans d’étroites limites (interdiction d’entraver le travail des non-grévistes, pénalisation de tout acte de violence, interdiction des réunion publiques.) En 1870, il n’hésitera pas à envoyer la troupe contre des grévistes au Creusot (cf. Michel Noblecourt, «Napoléon III tolère le droit de grève», Le Monde, 23 mai 2014).
L’intégralité du texte du rapport présenté par Émile Ollivier devant le Corps législatif est disponible sur le site l’Assemblée Nationale : «Émile Ollivier (28 avril 1864)».
[23] Pierre Guiral, « Ollivier Émile (1825-1913) », Encyclopædia Universalis.fr.
[24] Voir de Éric Anceau, « De quoi l'empire libéral est-il le nom ? », in Histoire, Économie et Société, 2017, n° 3 (« Le "Second Empire" a-t-il existé ? », pp. 35-47. Disponible en ligne sur Cairn.Info.
[25] Gérard-Michel Thermeau, « Émile Olivier ou l’échec de l’Empire libéral », Contrepoint, 9 août 2020.
[26] B. Joly, « Fonds Émile Ollivier (1822-1945) », Archives Nationales, Pierrefitte-sur-Seine, 2001.
[27] Cf. Estampe d’Hippolyte Maily, publiée en 1870, où Émile Ollivier est caricaturé cloué au pilori.
[28] Voir « Crise du 16 mai 1877 ».
[29] Cf. Philippe Tolu, «Démocratie et liberté», in Anne Troisier de Diaz (Études réunies par), Regards sur Émile Ollivier, Paris, Éditins de la Sorbonne, 2021, pp. 123-158.