Le Bad fait son cirque — Acte 2 : Ken Davidson et Hugh Forgie
Certains joueurs de bad aiment bien amuser la galerie, faire le show, en agrémentant leurs prestations de coups improbables, de trick shots waouh !, et autres facéties. Aux mains de prestidigi-badistes de haute volée, passés maître en imprévisible, la raquette se transforme alors en baguette magique, capable de sortir des coups fabuleux de son tamis, et accessoirement, pour quelques saltimbanques, en objet de jongleries.
Le jeu constitué de vivacités, de dextérités, de « tromperies », de frappes venues d’une autre planète, permet ces « fantaisies » et peut, que ce soit accidentellement ou volontairement, se révéler source de gags.
Ses déplacements, enchaînant glissés et bondissements, alternant légèreté et célérité, dans l’espoir de saisir un insolite objet de « plumes volantes » (« Flying Feathers »), à la fois élégant et fantasque, pour tantôt le caresser, tantôt le frapper, donnent à voir une virevoltante chorégraphie.
Rien d’étonnant que, dans les années 1930, un journaliste américain, commentant une des premières démonstrations de badminton, souligne qu’un champion de badminton doit allier l’agilité d’un danseur au tour de main d’un illusionniste : « If you want to be a badminton champion, you have to combine the dexterity of a dancer with the sleight of hand of a conjurer » ! (voir ci-après, première vidéo)
De la fin des années 1930 et à celle des années 1960, deux champions de renommée mondiale, devenus Outre-Manche des légendes, l’Écossais Ken Davidson et le Canadien Hugh Forgie, ont ainsi su jouer de leur prestance, de leur virtuosité et d’indéniables qualités de comédiens, pour exploiter les virtualités burlesques et funambulesques du jeu, captiver, amuser et faire rire aux quatre coins du monde.
Plus d’une trentaine d’années durant, ensemble, en solo ou avec l’aide d’un ou d’une complice leur donnant la réplique, ils ont ainsi assuré, à travers le monde, une promotion tout aussi spectaculaire que surprenante du badminton, marquant à jamais son histoire.
Les « badminton comedy shows » de deux Badminton Globetrotters [1]
Dans les années 1930, plusieurs joueurs professionnels, dont Ken Davidson et Hugh Forgie, suscitent l’intérêt des journaux américains qui consacrent des articles à un sport où les joueurs amusent la galerie en se renvoyant, par-dessus un filet, un «ridicule » objet (« a ridiculous looking object ») (Literary Digest, 2 novembre 1936).
Ken et Hugh disputèrent ainsi des « matchs » aussi distrayants que didactiques dans des salles de cinéma, devant plusieurs centaines de spectateurs [2]. Cette innovation dans le domaine du divertissement (« an Innovation in the Entertainment Field ») fut particulièrement appréciée du public.
Le badminton connait alors un succès certain. Plusieurs stars Hollywoodiennes de renommée internationale s’y adonnent (Harold Lloyd, Claudette Colbert, Boris Karloff, Ginger Rogers, Johnny Weismuller alias Tarzan). Joan Crawford (star emblématique de l’âge d’or d'Hollywood) était tellement accro au jeu, quelle y jouait en maillot de bain les jours de pluie !
Les players Davidson et Forgie apparaissent ainsi dans un court-métrage d’une quinzaine de minutes (date non précisée), produit par Frédéric Ullman, Jr et diffusé par la société «Pictoreel Sportscope », présentant ce « little game called badminton, a sort of pinky form of recreation ».
Dans ce documentaire, intitulé « Flying Feathers » – Les Plumes volantes –, les deux compères disputent un match de démonstration en 11 points [3], où chaque coup est commenté, les règles du jeu, au fur et à mesure, précisées et les qualités sportives requises soulignées.
Pour exceller dans ce « parlor pastime » (passe-temps de salon), il faut, selon le présentateur, se déplacer « with grace and speed », se montrer capable de tours de passe-passe (« sleight-of-hand »), être un « acrobatic dancer ».
En 1938, les deux artistes font le show dans une séquence filmée d’une quarantaine de secondes, intitulée « Badminton Fever » (La fièvre du badminton). Ken et Hugh donnent ici un spectacle de « badminton » burlesque, au New York's Hippodrome de Manhattan, alors considéré comme le plus grand des théâtres polyvalents. Ce lieu de divertissement, qui disposait de 500 places assises, accueillait régulièrement des rencontres de basket, des matchs de boxe et d’autres événements sportifs [4].
Selon, Dominique Jando, en 1938, le duo s’est également affiché au Roxy (ou Roxy Theatre), l’un des plus impressionnant cinéma-palace jamais construit en Amérique du Nord qui, outre la projection de films, proposait aux New-Yorkais de somptueux spectacles.
Dans sa notice qu’il consacre à Davidson dans son Encyclopédie du Badminton, Pat Davis indique qu’il jouait son humoristique sketch sept fois par jours, six jours par semaine « on the Roxy Circuit » et qu'il jouait également à Radio City et au London Coliseum [5].
La performance des deux amuseurs connut un tel succès qu'ils signèrent pour une tournée au Royaume-Uni. C’est ainsi qu’ils furent amenés, à la demande de la maison royale, à se produire devant le roi George VI et la reine Elisabeth d’Angleterre ! Cette « Royal Command Performance » a eut lieu au London Coliseum, le 9 novembre 1938 (Source : «List of Royal Variety Perfomances», Wikipedia)
Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale ayant contrecarré son projet de tournée européenne, Kenneth embarquera pour les États-Unis en tant que représentant d’une entreprise sportive (General Sportcraft LTD) avec l’intention de continuer son numéro de badminton.
En 1941, « Scotland’s Ken Davidson and Canada’s Hugh Forgie », présentés comme deux « greatest international champions »), apparaissent dans une séquence de 3 mn intitulée « Fast Work », produite par la « British Pathé ». Très certainement projetée dans la séquence réservée aux actualités cinématographiques, projetées dans les salles de cinéma en première partie.
Le style de Ken est qualifié d'éblouissant, flamboyant (« dazzling »).
Au filet, les deux complices se révèlent des « wizards » (des magiciens), leur touché est proprement « breathtaking » (stupéfiant).
Personnage affable, Ken devient rapidement l’un des principaux promoteurs du jeu. Avec Hugh Forgie, il réalise une tournée à travers les Etats-Unis, mettant en scène, jusqu’en 1943, des « badminton comedy shows » Le duo effectue des prestations qui, par leur maestria et leur complémentarité, épatent l’assistance et des chroniqueurs incrédules devant tant de maîtrise : «Vous ne croyez pas la moitié des choses que vous voyez… L'acte est construit autour de la formidable puissance de frappe de Forgie et de la finesse délicate de Davidson... tous deux se déchaînent sur le terrain comme des blitzkriegs de junior. Les placements de Davidson sont étranges ; les récupérations de Forgie sont incroyables... » [6]
Les parcours de ces « Missionnaires du badminton », comme les qualifie Bernard Adams, dans son Histoire du badminton (The Badminton Story) publiée en 1980 [7], ont ensuite divergé.
Ces deux Badminton Globetrotters, comme ils pourraient être qualifiés, tant ils ont spectacularisé le badminton à travers le monde, se sont ainsi produits sur scènes avec d’autres joueurs chevronnés, parfois aussi en solo et même, pour Forgie, sur des patins à glace !
Ken Davidson représentant du « Gladminton » !
Kenneth R. Davidson, joueur professionnel d’origine écossaise (mais aussi joueur de cricket réputé), émigre aux USA en 1935. Il se produit au Radio City Music-Hall de New York et au « El Capitan Theater » (sur Hollywood's Vine Street), dans le show de variétés de Ken Murray intitulée « Blackouts » (un spectacle de vaudeville intégrant acteurs, danseurs exotiques et comiques, chanteurs, imitateurs, acrobates, etc.).
Sur le programme de 1945, il est associé avec un dénommé Joe Watters, qui lui donne la réplique.
Accompagné du même partenaire, il apparaît également dans un court-métrage de 10mn, intitulé « Badminton », produit par la Métro Goldwyn-Mayer (MGM) et projeté sur les écrans en 1945. Selon le texte de présentation, les deux experts y font une démonstration de badminton, réalisant quelques « slick trick shots » (des coups astucieux), tandis que le gag man Ben Blue (nom de scène de Bellamy B. Birdbrain, un incontournable comique aux blagues ringardes, incarnant des personnages stupides et gaffeurs) tente maladroitement de construire un terrain de badminton dans une arrière-cour (Source : IMDbPro)
En 1951, Ken enchaîne « seul » ses pitreries, dans une parodie de quelques minutes, produit par une compagnie écossaise la « Scottish Instructional Films ». Cette pépite est consultable en intégralité sur le site de la National Library of Scotland.
Son titre, « Gladminton », pourrait se traduire par badminton heureux, joyeux, plaisant, amusant.
C’est à une partie d’humour, de rigolade, que nous invite ce one man (badminton) show.
Dans ce numéro clownesque, joué au Kelvin Hall de Glasgow, Davidson démontre tout son talent de comédien et de badiste. Débarquant sur scène (un court de badminton) en tenue d’ouvrier, portant bleu de travail et casquette, il ramasse un volant trainant au sol, puis fait mine de découvrir ce jeu. Il s’emmêle dans le filet, accumule les bourdes, avant de régaler le public de trois minutes de badminton burlesques.
Ses titubations, ses déambulations, les mimiques adressées, entre deux frappes, à la caméra emprunte au comique corporel du cinéma muet. Il y a à la fois du Charlot et surtout du Buster Keaton (cet « homme qui ne riait jamais ») dans sa démarche mécanique.
Bergson ne définissait-il pas le comique comme « du mécanique, plaqué sur du vivant » [8].
Au travers de cette pantomime, de ces « comedy tricks », le désinvolte Ken Davidson, « the Buster Keaton of the Badminton courts » [9], donne aussi à voir toute la palette de sa dextérité et de sa maîtrise technique. Sir George Alan Thomas, l’un des anglais les plus titrés aux All England Championships, le décrit comme un « artiste avec un beau poignet et un toucher de volant sûr et délicat » [10] .
N’est pas, en effet, clown qui veut. Il ne suffit pas d’enfiler un nez rouge pour provoquer l’hilarité, encore faut-il maîtriser l’art de la chute impromptue, du déplacement grotesque, du jonglage funambulesque. L'art de l’impeccable imperfection. Les plus grands clowns sont des athlètes, des bouffons lumineux, experts en singeries, capable d’enchaîner avec aisance et virtuosité des pirouettes grimaçantes et de faux-loupés d’anthologie !
Parallèlement à ces exhibitions, Ken Davidson continuera à entraîner et à enseigner le badminton. Il contribua activement à l’édification du badminton américain, et publiera, en 1953, avec Lealand R. Gustavson, un remarquable manuel d’entraînement, Winning Badminton (ouvrage, régulièrement réédité, considéré comme une des bibles du badminton) [11].
Il décèdera le 25 décembre 1954, le matin même de Noël, dans un tragique accident d’avion, lors d’un atterrissage à Prestwick (Écosse) (un seul survivant) [12]. Il rentrait de New York, après avoir réalisé une tournée en Malaisie, où il avait encadré l’équipe des États-Unis.
En 1955, The National Association a créé un prix en son honneur : « The USA Badminton Kenneth R. Davidson Memorial Award », décerné chaque année à un joueur ou une joueuse « qui illustre le mieux l'esprit sportif, l'intégrité et l'esprit de compétition » (« who best represents the sportsmanship, integrity and competitive spirit that Ken fostered in badminton players around the world »). En 2022, il a été remis au junior Adrian Mar, à l’occasion de l’U.S. Junior National Championship.
Hugh Forgie, as du Badminton sur glace !
Jeune, Hugh Forgie, né en Ontario (Canada), en 1912, avait pour ambition de devenir international de hockey sur glace. À 22 ans, il évoluait comme ailier gauche dans un club amateur, mais jugé trop petit pour espérer jouer en Ligue Nationale (LNH), il décida en 1934 de s’orienter vers le badminton.
Au début des années 1930, Il s'installe à New York, devient professionnel en 1935 et concourt aux niveaux national et international, tout en entraînant le New York Athletic Club (en 1936 est fondée l’American Badminton Association).
De 1941 à 1952, il détiendra le titre mondial de champion de badminton professionnel [13].
À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, Hugh Forgie, qui avait passé quelques années dans l’armée canadienne comme instructeur de culture physique, se reconvertit dans le show business [14]. Il crée un numéro de badminton comique, usant de ses talents exceptionnels de joueur pour épater les foules, tantôt grimé en vagabond, tantôt en Père Noël, ou encore en explorateur coiffé d’un casque colonial.
Il se produira à Paris au Moulin Rouge et au Cirque Médrano, au Radio City Music-Hall de New York, à l’Hôtel Savoy de Londres, dans les Jardins de la Villa Borghèse (Rome), mais aussi à Turin et même Tel Aviv.
En Amérique, il participera à cinq émissions du très prisé Ed Sullivan Show (des variétés télévisées, présentant danseurs, chiens savants, humoristes, magiciens, etc.), performera avec le mondialement célèbre Ringling Brothers Circus (ou Ringling Bros), et, durant plusieurs années, exécutera son sketch aux mi-temps des matchs des Harlem Globetrotters, ces mythiques basketteurs américains qui firent du basket une sensationnelle et retentissante attraction [15].
Forgie interprétera son numéro de « badminton » devant le Président Richard Nixon, mais aussi des célébrités sportives et des stars du cinéma, comme Bing Crosby, Cary Grant ou encore Charlie Chaplin.
Dans une interview, Hugh se rappelle que Charlot, assistant à l’une de ses représentations (très certainement au cirque national Suisse Knie), en aurait pleuré de rire !
Forgie qui, dans sa jeunesse, avait envisagé une carrière d’hockeyeur retrouvera le chemin des patinoires et divertira des millions de personnes bouche-bée (« slack-jawed ») en réalisant son spectacle, baptisé pour l’occasion « Badminton on Ice », sur des patins à glace !
Il n’était toutefois pas le premier à avoir pratiqué du badminton sur patins. En 1909, des teenagers s’y étaient déjà adonnés à l’Olympia de Manchester, pour « the first time », mais des sur patins… à roulettes !
« Badminton, the latest game to be played on roller skates, in progress at Olympia,
Manchester, on Saturday, when it was introduced for the first time. »
(Source : The Manchester Evening News, 29 novembre 1909, p. 3)
En 1947, Forgie intégra la célèbre troupe des « Ice Capates » (un jeu de mot avec « escapade »…), un spectacle américain de danse sur glace itinérant (né en 1940) qui en était à sa 7ème édition [16]. Il fit alors équipe avec Stig Larson, « un brillant joueur du Connecticut [qui l’avait sollicité] pour des leçons de badminton. Surpris de l’habileté naturelle de Larson, le professeur demanda à son élève […] s’il savait patiner ». Ce qui était le cas, et le contrat fut signé avec le producteur de la tournée ! (Le Soleil, du 26 avril 1952)
Les deux compères apparaissent dans le programme du Ice Capades de 1949, avec un numéro intitulé « The Racket Guys ». En 1956, grimés en clowns, leur intervention est présentée sous le titre « Happy hoosie, the clown »… Selon l’année, ils « badminpatinent », pourrait-on dire, tour à tour déguisés en clowns, en cow-boys, ou l’un en officier de marine et l’autre en matelot !
Les titres donnés au numéro variant sans doute, au fil des éditions, en fonction des thèmes choisi et des personnages endossés.
Le journal québécois Le Soleil, du 26 avril 1952, qui conseillait cette attraction à ses lecteurs, concluait que ce match de badminton sur patin, l’un des clous du spectacle de cette 7ème édition des « Ice Cycles » (une déclinaison du Ice Capate), « vaut le prix d’admission à lui seul » ! [17]
Forgie se produira sur scène durant 13 ans, mettant en scène sa badminton comédie en Russie, en Australie, en Afrique (sans doute grâce à la mise au point d’une patinoire démontable), au Canada, aux États-Unis et dans quelques 260 villes européennes.
Il médusera les spectateurs en exécutant des « matchs » en solo, exécutant un « rounder in one », « tournant frénétiquement autour du filet sur des patins », passant alternativement d’un côté à l’autre du filet sans que le volant ne tombe sur la glace... !
En 1959, il quittera la glace après avoir participé à la 18ème édition, pour s’engager dans la voie du cabaret et des performances théâtrales sportives. Il fait alors équipe avec Marie Shirley (ancienne championne de l'équipe américaine de Uber Cup et entraîneur de badminton à L’Université du Massachusetts, Wellesley), avec qui il accompagnera les Harlem Globetrotters durant une tournée européenne.
Épaulé par sa « pretty » et « glamour » partenaire, il jouera devant les familles royales du Danemark et d’Angleterre. Le duo se produira devant Cary Grant, Gene Kelly, et autres stars d’Hollywood. Ils casseront la baraque, « brought down the house with their comedy in what has to be the greatest game on Earth », comme l'écrira le Washington Evening Star, 1973).
Forgie fera également quelques apparitions à la télévision avec son fils Reg (également champion du monde professionnel). (voir illustrations ci-dessous)
« World Pro champions Hugh Forgie and talented son Reg, with glamorous Shirley Marie,
put “Badminton on Ice” for millions ». Source : Pat Davis, Guiness Book of Badminton, 1983
Le 22 décembre 1963, Hugh et Shirley réaliseront une version de Noël pour le Ed Sullivan Show, intitulée « Santa Badminton ». Hugh, déguisé en Père Noël (« Santa Claus » aux USA), multiplie les guignoleries, et les pantomimes, jusqu’à se retrouver coiffé d’un monumental volant !
En 1966, toujours accompagné de Shirley, il se produira dans Hippodrome, une émission de variété de la télévision britannique ayant pour décor une piste de cirque (Woody Allen y apparaîtra dans un sketch culte boxant contre un kangourou).
La vidéo (en couleur) est disponible en lecture sur le site Circopedia.
C’est de ce numéro dont s’inspirera largement dans les années 2010 le clown Bonbon (et sa partenaire Tiiana) – Voir l’article qui leur est consacré sur ce même blog : « Le bad fait son cirque – Acte 1 : Bonbon et Tiina ».
Selon les chroniqueurs, Hugh Forgie a présenté son show dans 26 pays (principalement USA, Canada et Europe) et donné quelques 20 000 représentations, que ce soit sur les scènes de music-halls, de cinémas, de théâtres, sur des pistes de cirques, dans des night-clubs, des stades, devant en moyenne 4 500 spectateurs !
Dans son Encyclopédie du Badminton, Pat Davis note que, durant la guerre, il a diverti des dizaines de milliers de troupes !
En 1985, âgé de 73 ans, il se retirera de la scène, et décèdera le 5 août 1993, peu après avoir célébré son 88ème anniversaire.
Ainsi, dans le milieu du XXème siècle, deux champions de badminton se sont convertis en amuseurs-publics pour faire connaître le badminton d’un très large public. Ces pionniers ont diffusé la culture bad à travers le monde. En jouant des matchs d’exhibitions relevant du loufoque, ils ont joué un incontournable, aussi inouï qu'inoubliable rôle dans la construction des représentations du badminton (tout au moins dans le monde anglo-saxon).
Remerciements à Jean-jacques Bergeret,
membre de la Commission Culture de la FFBaD,
pour sa précieuse aide à la traduction des sources anglaises
et à la recherche iconographique.
[2] « Watched two players bat a ridiculous looking object back and forth across a five foot net. Stroking the bird furiously off the forehand and backhand, dribbling delicate drop shots over the net. » cité par Diane Moore Hales, A history of Badminton in the United States.
[3] Un set se jouait alors en 11 points et, pour pouvoir marquer des points, les joueurs devaient d’abord remporter un échange et prendre ainsi le service à leur adversaire.
[4] « Ken Davidson and Hugh Forgey [sic] play a game of badminton at New York's Hippodrome. Various shots of Ken Davidson and Hugh Forgey [sic] playing badminton on an indoor court at the New York Hippodrome. The game has apparently only just become popular in America. A sedate group of people sit on rows of chairs and watch . » (présentation de Badminton Fever) )
5] Pat Davis, The Encyclopaedia of Badminton, United Kingdom, 1987, p. 34.
[7] Bernard Adams, The Badminton Story, Chapitre 4 : « Spreading the Badminton Gospel » [mot à mot : Diffuser l’Évangile du badminton que l’on pourrait traduire par « Les missionnaires du badminton »], 1980, pp. 66-79.
[8] Henri Bergson, Le Rire. Essai sur la signification du comique, Paris, Presses Universitaires de France, 1900.
[9] Bernard Adams, The Badminton Story, 1980, p. 94.
[10] Pat Davis, The Encyclopedia of Badminton, 1987, p. 34. George Alan Thomas : Champion anglais de badminton (l’un des plus titrés aux All England Championships – 21 titres de 1906 à 1928 – 4 en simple, 9 en double, 8 en mixte), mais également de tennis et d’échecs !
[11] Ken Davidson et Lealand R. Gustavson, Winning Badminton, New York, A.S. Barnes and Compagny, Hutchinson, 1953.
[12] Bob Ingraham, « Christmas tragedy at Prestwick (Part 4). Among the victims: Ken Davidson, badminton pro », 2013.
[13] Pat Davis, The Encyclopedia of Badminton, 1987, p. 59.
[14] Cf. « Les “Ice Cycles 1952” commencent lundi », Le Soleil, 26 avril 1952, p. 19.
[16 Leurs noms n’apparaissent pas dans les programmes des éditions précédent cette 7ème édition, datée de 1947, que nous avons pu consulter sur le site d'une association perpétuant à l’histoire des « Ice Capates ».
[17] « Les “Ice Cycles 1952” commencent lundi », Le Soleil, 26 avril 1952, p. 19.