Golfington, why not !
Un cocktail so British bien secoué, pythonesque [1] mélange de golf et de badminton, le tout relevé d’un zeste de Goldfinger, pour le Bond-appeal de la sonorité. Hommage à Sean Connery, alias 007, qui, à en croire, une archive photographique (bidonnée), s’essaya à cette funny discipline sur le tournage d'une mission où James s'attaquait au perfide milliardaire Goldfinger (film culte sorti en 1964).
Le gameplay est, of course, similaire à celui du golf, les raquettes de bad faisant office de clubs et les volants de balles… Mais, et c’est là où l’affaire se corse, faute de fairways et de green strictement définis, les architectes des parcours s’ingénient à mettre à profit les particularités de l’environnement immédiat !
C’est ainsi qu’un sous-bois, un lieu-dit, un jardin, mais aussi une ferme (rénovée) et ses dépendances, une gentilhommière, peuvent, avec beaucoup d’imagination et de loufoquerie maîtrisée se métamorphoser en un parcours de Golffington.
Le jeu a, en effet, l’avantage de pouvoir se pratiquer aussi bien en extérieur qu’en intérieur, voire même combiner astucieusement les deux espaces : débuter dans une mansarde, puis au terme de quelques circonvolutions déboucher sur une loggia et de là s'élancer dans la campagne alentours, pour serpenter à travers bosquets et taillis, via des chemins tortueux emplis de saveurs buissonnières.
Le « Golfinton de la Porcelaine », ainsi appelé car situé à côté de Limoges (plus précisément à Busserole), débute dans une cour, s’introduit ensuite rapidement dans l’intérieur d’une ancestrale bâtisse, traverse la longue salle à manger, emprunte un antique escalier, se faufile « into the dark » dans un labyrinthe de corridors étriqués menant à une chambre à coucher, avant de faire un détour dans la commune salle de bain…
La discipline possède ses étapes mythiques qui ont accueilli l’annuel Superstar Open.
L’édition 2016, dite de La Course de l’Ours, s’est ainsi tenue dans un cadre chargé d’histoire, en Ariège, contrée des hérétiques Cathares qui, selon une légende hautement golfintonnesque, pratiquaient déjà une antique version du jeu, entre deux persécutions…
[1] En référence à l'humour absurde la troupe des Monty Python qui sévit à partir des années soixante-dix dans la série britannique « Monty Python Flying Circus », puis déclinèrent trois films burlesques à l’humour complètement déjanté (Sacré Graal, La Vie de Brian et Le Sens de la vie).
Les « trous », ces cibles où loger son volant, sont dès-lors fort variés. Ils peuvent être naturels (natural targets), artificiels et farfelus : entrelacs de racines, excavation d’un tronc d’arbre coupé, souche d’arbre, vasque d’une fontaine abandonnée, mais aussi, more amazing, panier à pinces à linge, couvercle d’un jacuzzi, bac à fleur, four à pain, ou encore épuisette, coffre (grand ouvert) d’une Renault 4L et, why not, le fond d’un bidet (ce confident des dames [2] !
À défaut de trou des cerceaux posés au sol font le job.
Les parcours peuvent se révéler piégeux, comporter des obstacles à franchir (fossé, épais taillis, cours d’eaux, piscines de jardins), autant de Bunkers qui pénalisent le joueur en l’obligeant à jouer un coup particulièrement difficile pour tenter de s’en extraire !
Le circuit peut emprunter des passages étroits (un sentier bordé d’épineux), contraindre à faire passer le volant dans le V formé par deux arbres et comprendre des zones hors-limites, renvoyant au Tee de départ le malhabile qui y expédie son volant.
Aussi, par soucis d'informer les participants des surprises et éventuels guet-apens qui les attendent, les parcours font l’objet d’une présentation détaillée où chaque trou est précisément identifiés sur une map.
Soucieux de peaufiner les détails, nos Golfingtonistes ont récemment conçu une Appli pour mobiles (iPhone et Android), permettant de télécharger parcours, règlements et feuilles de scores !
Pour accentuer la convivialité, une partie se joue par équipes de 2 ou de 4. Avant de commencer, chaque joueur prend soin de marquer son volant en apposant un signe distinctif sur le bouchon. Notons une règle d’importance, afin d'éviter toute contestation : lors de la frappe, la tête de raquette doit toujours être placée sous le coude (pour les amateurs, un « règlement » est disponible en cliquant ICI, ainsi qu’une vidéo : How to play Golfington).
Les performances sont enregistrées au fur et à mesure sur une feuille ad hoc. À la fin de la journée, un trophée ou un diplôme est remis aux vainqueurs et le prix de la best dressed est attribué à la tenue la plus excentrique, avant de passer à la Refresments Area prendre a well-earned drink et, entre deux toasts, faire une post-game analysis.
Les vidéos de Golfington offrent surtout l’occasion de découvrir divers arrière-pays et de faire le tour du (ou des) propriétaire(s) d’anciennes demeures transformées en friendly maisons de campagne par des bandes d’english copains. Visites guidées de leur french et campagnarde propriété avec private piscine, dans une desquelles flotte le corps dénudé… d’une rose poupée gonflable abandonnée ! (Cf. end of the « Parcours de Golfington d’Aveyron »)
Pour plus d’informations, nous ne pouvons que vous conseiller le très officiel site Golfington.com, dédié à un plaisant sport d’évidence promis à un bel avenir… N’oublions pas que ce sont des d'aristocrates anglais en villégiature dans la balnéaire cité de Dieppe, la « franco-britannique », qui, à la toute fin du XIXème siècle, ont initié l’implantation et la diffusion du badminton en France [3] .
[2] Voir Fanny Beaupré et Roger-Henri Guerrand, Le Confident des Dames. Le bidet du XVIIIème au XXXème siècle : histoire d'une intimité, Paris Éditions de La Découverte, 1997.
[3] Voir, par exemple, Jean-Yves Guillain, « Dieppe, ville-phare du badminton d’Europe Continentale (1898-1914) », Annales de NormandIe, année 2003, n° 53-2, pp. 147-158. Disponible sur le site Persée.