Bruce Lee plays «really» Badminton !
Depuis la découverte du court-métrage australien : Bruce Lee played badminton too !, un short-film ambitionnant de dénoncer les stéréotypes racistes à l’égard des asiatiques ainsi qu’une forme de grossophobie intrafamiliale, une question nous turlupinait : le grand maître du Kung Fu avait-il aussi excellé en badminton, comme affirmait l’avoir googlisé le principal protagoniste du film.
Pourquoi pas ! Bruce n’a-t-il pas remporté, en 1958, le championnat de cha-cha-cha de Hong Kong [1] ! Alors si la danse de salon l'a inspiré, pourquoi n’aurait-il pas aussi excellé en bad… Pourquoi n'aurait-il pas passé outre les admonestations de son oncle qui, en 1950, dans The Kid, l’un de ses tout premiers rôles, alors qu’il n'avait que 10 ans, mettait en garde le délinquant en herbe qu’il jouait, en lui intimant de ne pas devenir un « bad guy »…
Pour dénouer ce mystère, nous nous sommes immergés dans l’univers Google, à la recherche d’indices susceptibles d’établir que « Petit Dragon » avait aussi déglingué du volant.
Plongée fructueuse puisque nous y avons découvert et harponné pas moins de deux documents subodorant, à défaut d’incontestablement prouver, que Bruce Lee Jun-Fan (son vrai blaze) aurait pu appartenir à la redoutée Triade des Badminton Players.
1er pièce à « conviction » :
Un hallucinant combat de drive. Un matraquage de frappes où la raquette est maniée avec l’affolante dextérité d’un nunchaku ! 25 secondes de pur badminton qui mettent en valeur l’époustouflante vivacité du « roi de la baston »
Malheureusement, n’ayant pu récupérer qu’un bout de péloche, nous sommes privés de l’issue de ce big fight entre deux badass - des durs à cuire [2]...
2ème document à charge :
Une séquence qui prouve indubitablement que Bruce était une bad-machine, mais aussi un dangereux psychopathe, un serial-cogneur, animé de pulsions de killer !
Après avoir déglingué son adversaire d’un coup de volant uppercuté dans sa caboche, il le zigouille à l’archaïque, le transformant, à défaut de sabre, en avaleur-de-raquette…
Âmes sensibles s’abstenir, la conclusion particulièrement gore pouvant choquer…
Fact Checking :
Quelque peu médusés et dubitatifs devant tant de violence de la part d’un badiste, nous avons confié à notre service de vérifications la lourde tâche d’investiguer sérieusement.
Leur réponse n’a pas tardé à fuser, réduisant à néant notre pseudo-découverte : « Fake, Deapfake ! Vaste trucage ! Arnaque ! Piperie ! », ce sont écriés nos experts, brandissant les vidéos originales de ces parodiques que les fans de Bruce n’auront certainement pas manqué de repérer :
- La première est, en effet, un détournement d’une scène culte du film Le jeu de la mort (Game of Death, 1978 [3]), où Bruce affronte Dan Inosanto (son partenaire d’entraînement) dans un affrontement au nunchaku resté légendaire ;
- La seconde détourne un combat de Jeet Kune Do, extrait de La Fureur de vaincre (Fist of Fury, 1972), entre Chen Zhen (Bruce Lee, qui ne manque pas de mordant) et Petrov (Robert Baker) qui lui sert de punching-ball.
Pour les amateurs de Wouyaaaaaaaaa et autres vocalises kung-fuesques :
[1] Cf. « Remembering Bruce Lee The Cha-cha Dancer », 27 novembre 2019.
[2] Malheureusement rien à voir avec des as du bad… In english, dans les années 1990, un « badass » était un « dur à cuire », « un mauvais garçon hyperviril. Depuis les années 2000, le terme (élogieux) s’est attaché à définir des femmes fortes et courageuses. » Les abonnés au journal Le Monde, peuvent consulter l’article de Zineb Dryf : « Les “badass”, des filles qui “en ont” ». Publié sur lemonde.fr, le 18avril 2018.
[3] Bruce Lee avait commencé à tourner ce film en 1972, puis l’avait interrompu pour se consacrer à Opération Dragon. Sa mort subite (à l’âge de 32 ans), laiss Le Jeu de la mort inachevé… Cinq ans plus tard, le tournage reprendra. Le scénario est remanié, et une doublure, jugée guère ressemblante par les spécialistes, est utilisée !