Quand le Volant passe son Brevet
Cet article rassemble quatorze demandes de brevet d’invention [1], déposées entre 1855 et 1898, pour obtenir la «propriété industrielle» d’une innovation. Une autorisation garantissant au requérant le monopole de fabrication de son invention pendant une durée de 15 ans.
Tous ces brevets sont disponibles sur le site des Archives historiques de l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle). Un site que nous a fait découvrir Frédéric Descouturelle, secrétaire du Cercle Guimard, que nous remercions vivement ici. Cette association regroupe des passionnés de l’architecte et décorateur Hector Guimard (1867-1942) dont nous avions présenté une invention du père (René Guimard) : «Le jeu de Cylicione» (1969), dans «Jeux de lance et attrape volants».
Les brevets ici mentionnés proposent soit de nouveaux jouets utilisant des volants, soit présentent des améliorations à apporter aux instruments du jeu du volant, mais pas encore du badminton, dont aucune de ces archives ne fait mention. Ce qui ne veut pas dire qu’un ou autre des volants mis au point n’ait pas été utilisé (ou tout au moins testé) par quelques premiers «bamintonneurs» (le terme badiste ne fera sa première et timide apparition qu’en l’an 2000 [2]), notamment par des joueurs britanniques, pionniers en la matière, puisque deux brevets «d’invention étrangère», datés de 1892 et 1894, recourant à une «matière élastique» pour «perfectionner» la base des volants, ont été déposés par un anglais résident à Birmingham…
Les inventions, listées ci-dessous par date d'obtention, portent principalement sur des volants, annoncés comme plus solides, se déplumant moins vite, des volants plus réactifs, «répondant mieux aux coups de raquettes», des volants rebondissants, pour redynamiser le traditionnel jeu du volant, qui, en cette fin de siècle, perdait de son attrait, en le rendant plus agréable et intéressant.
Des volants utilisant, dès 1855, un nouveau matériau, le caoutchouc, pour confectionner sa base, sa «partie inférieure» ou encore son «corps» (le terme de bouchon n’était pas encore utilisé). Une plasticité qui s'étendra, en 1988, à l'ensemble du volant, avec l'apparition du tout premier spécimen intégralement en plastique, ou plus exactement en celluloïd !
Des volants tournant sur eux-mêmes toujours dans le même sens, garnis d'une collerette (une jupe) essentiellement composée de plumes prélevées sur la même aile des volatiles (la droite ou la gauche) !
Des volants originaux, plus jolis et fascinants.
Mais aussi des volants «magiques», revenant à leur point de départ, ou encore changeant instantanément de couleur à chaque frappe ! Des volants musicaux, émettant un tintement, un sifflement, peut-être quelques notes, par l’ajout de grelots, d’une anche (une lamelle vibrante), d’un chalumeau (un petit tuyau percé de trous, sorte de pipeau miniaturisé) ou encore d'une trompette ! Des volants-pétards comportant une amorce qui détonne au contact du sol et que la «déflagration» propulse «à une grand hauteur». Des volants «explosifs» qui, accessoirement, peuvent pétarader par l’ajout d’un «feu d’artifice»...
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Des volants-jouets qui ne sont plus envoyés par une raquette, mais lancés à la main (cas des volants-pétards), ou avec des «baguettes» en bois dont l’extrémité est équipée d’un crochet auquel suspendre le volant ou d’un «cornet» dans lequel le positionner. Et, plus surprenant, des volants éjectés par un fusil d’enfant, un «rifle-volant», sorte de tromblon au canon évasé propulsant un volant ad hoc grâce à un ressort à boudin !
Autant de lanceurs, plus ou moins sophistiqués, permettant aussi de rattraper le volant propulsé, pour peu qu'un partenaire de jeu dispose du même instrument.
Ces brevets d’invention, délivrés par le Ministère du Commerce (en vertu de la Loi du 5 juillet 1844), s’ouvrent tous par un mémoire descriptif détaillé, suivi la plupart du temps (mais pas toujours) d’un ou deux dessins explicatifs, pour se conclure par un abstract de quelques lignes (tous ces textes sont manuscrits, excepté pour le plus récent saisi à la machine à écrire).
Sous les titres ouvrant chaque paragraphe est mentionné le numéro d'enregistrement du brevet, avec un lien renvoyant aux documents originaux, disponibles aux Archives en ligne de l'INPI.
14 septembre 1855 : « Raquettes et Volants en caoutchouc »,
par le Sieur Lambert Jérôme (passementier à Paris)
Brevet n°24755
Dans son «mémoire descriptif», Jérôme Lambert, fabriquant d'articles tissés pour garnitures d'ameublement (passementerie), propose, tout d’abord, de remplacer les cordes de boyaux tendues qui garnissent les «raquettes pour volant» par du caoutchouc, «soit à l’état de fil, de lanière, ou de tissu» : du caoutchouc «à l'état de feuille». Le fil pouvant être soit intégralement en caoutchouc, soit constitué «de lin, de chanvre ou de coton enveloppés de caoutchouc à un état quelconque».
Des raquettes qui, garnies de «cette manière», seraient «excessivement légères et d’une très grand élasticité».
Dans son innovante lancée, il propose également de substituer aux bouchons de liège des «culs de volant en caoutchouc», des culs «creux», emplis d’air, pour «une élasticité plus grande».
Une conception qui, comme nous le verrons plus loin, sera améliorée avec l’encellulement «d’air comprimé», rendant ce type de bouchon moins déformable.
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2 octobre 1863 – « Le Volant Captif »
par le Sieur Christophe Jacquot (mécanicien à Paris)
Brevet n° 60312
Ce volant prisonnier consiste «en une Rosette [une jupe] composée d’un noyau central [en matière quelconque d’une grande légèreté] autour duquel sont implantées des plumes ».
Un mouvement de rotation est communiqué à cette rosette «soit au moyen d’une cordelette élastique partant d’un manche que l’enfant dirige à la main, soit au moyen d’une poignée flexible ou à trompette [nous verrons plus loin ce qu’il en est de cet instrument de musique], qui augmente encore l’intérêt du jeu».
«Une douille en verre d traverse le noyau et reçoit elle-même un axe en verre c s’arrêtant contre la douille par une espèce de cordon.
De cet axe e part une cordelette en caoutchouc m, ou un cordonnet élastique dont l’autre extrémité vient s’arrêter à un manche f que l’enfant tient à la main.
L’enfant, qui veux se servir de ce jouet, le lance sans abandonner le manche f ; la rosette prend alors un mouvement de rotation tout en voltigeant au gré de l’enfant qui fait agir la poignée ; à la rotation de la rosette sur l’axe e se joint le balancement de ladite rosette et ce double effet gracieux est accompagné d’un son de grelots.» Des grelots (au nombre de 3 sur le dessin) suspendus au noyau :
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Il est aussi possible (comme est censé le montrer la figure 2), de supprimer «la cordelette élastique qui réunit la rosette à la poignée […] ; la rosette se monte [alors] directement sur le manche que tient l’enfant».
Au gling-gling des grelots pouvait aussi «se joindre le son d’une trompette»… :
« La poignée, que tient et dirige l’enfant, se compose d’une boule creuse élastique g qui se loge dans une demi-cuvette h.
Un tube à sifflet passe de la boule g et traverse la douille en verre d du noyau a.
Une embouchure de trompette l sert à maintenir la rosette sur le tube de la boule élastique, tout en permettant à cette rosette sa libre rotation.
L’enfant sans quitter la poignée, lance en avant le jouet, ce mouvement donne à la rosette une vive rotation qui est accompagnée du bruit des grelots et du son de la trompette que détermine en même temps la simple pression de la main sur la boule élastique.»
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Les illustrations en couleur sont empruntées à :
«Le coffre à jouets brevetés. Jeux et jouets (ré)inventés
au XIXème siècle pour tous les âges !»
2 février 1864 – « Volant ou Oiseau Magique »
par les Sieurs Tautain Gustave (mécanicien)
et Fabre Jean-Baptiste, Jules, Ernest (fabricant de jouets)
Brevet n° 61740
Oiseau magique car ce volant, après s’être écarté «d’une longueur démesurée», grâce au «mouvement circulaire et centrifuge qu’il exécute à la volonté de celui qui s’en sert […] ; revient seul à son point de départ» !
L’astuce réside dans le manche (en bois ou en métal) qui est «creusé de manière à recevoir un tube […] d’une longueur indéterminée», contenant un fil relié au volant.
Un fil qui, s’il est en caoutchouc, «peut avoir plusieurs fois la longueur du tube». Mais qui, s’il n’est qu’un fil ordinaire, doit être équipé d’ «un petit poids H [situé, sur le dessin, tout au bas de la poignée] plus lourd que l’oiseau ou le volant [ce qui] le force à revenir au bout du tube»… (un système dont le fonctionnement reste bien difficile à saisir et dont l’auteur gardera sans doute à jamais le secret – à moins qu’un exemplaire ne vienne à être découvert...).
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La «boule C» (le renflement) qui apparaît sous le volant (D) sert «de support au volant ou à l’oiseau».
Quant au volant (D) (l’inventeur parle très certainement de sa base), il est «fait en métal».
Les plumes sont fixées dans un «rond de bois ou de liège» (E) qui est serti à la base grâce à «la petite corniche E».
«Son poids, l’élégance de la forme et la belle couleur des plumes qui l’ornent, en font une invention toute nouvelle» ! Aussi, l’inventeur de cet Oiseau-magique, se réserve-t-il le droit de le vendre séparément et «de réclamer pour lui en cas de contrefaçons».
28 avril 1865 – « Balles Vollant et Vollants en caoutchouc »
Système Bourgeois (employé, Paris)
Brevet n° 67052
Partant du constat que le «Jeu de Vollant» [sic], «jeu agréable, délassement d’étude et de travail» préféré de la jeunesse, «recommandé par les Médecins, comme hygiénique […] n’a plus cet entrain d’autrefois», Ernest Bourgeois propose comme «stimulant» d’améliorer le «vollant».
Sa solution pour redynamiser un jeu qui s'essoufflerait réside dans la confection d’un «Vollant en Caoutchouc». Un volant qui «possède toute l’élasticité désirable [lui conférant] la propriété de pouvoir monter beaucoup plus haut que ses devanciers et de ne pas rester par terre lorsqu’il tombe, car les bonds que lui fait faire son élasticité permettent de le ressaisir facilement avec la raquette et par cela-même fait durer la partie aussi longtemps que l’on veut.»
Outre ce volant rebondissant qui désormais offre aux joueurs la possibilité de le jouer après qu’il ait touché le sol et de prolonger ainsi les échanges, notre inventeur a «pensé [à] confectionner une Balle Vollant qui nécessairement sera fort goûtée par les Jeunes Garçons [qui] se serviront de la main comme ils le font pour le Jeu de la balle ordinaire.»
Balles Volantes (pour jouer avec les mains) (fig. n° 1) et volants en caoutchouc (n°2 et 3) ne différent surtout que par les dimensions de leurs «bouchons» :
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20 Mai 1865 : « Volant joué dit “Volant-Magique” »
par le Sieur Baffi Jean-Baptiste
Brevet n° 67421
Un volant musical aux couleurs changeantes, annoncé «au même prix que les anciens volants, bien qu’il soit beaucoup plus flatteur et agréable à l’œil». La féérie de ce «genre de volant» réside dans sa «garniture [sa jupe, qui] a la propriété de se retourner à chaque coup de raquette, ce qui produit des changements de couleur instantanés et sans cesse répétés».
Le tour de passe-passe réside dans la structure du volant dont la jupe, non plus constituée de plumes mais «de petites lames de papier ou de métal [fixées] dans une collerette ou base de caoutchouc», a la particularité de se retourner immédiatement après chaque frappe.
Ce que nous appelons aujourd’hui le bouchon est constitué de deux extrémités symétriques, positionnées tête-bêche. Ladite collerette est placée au «milieu de la longueur du corps du volant» (de son «bouchon»).
Dès lors, «lorsque le volant s’élève par suite de l’impulsion que lui communique le coup de raquette, la garniture qui éprouve une assez forte résistance se retourne complètement, de sorte que si elle est peinte à l’extérieur et à l’intérieur de couleurs différentes, ces couleurs se changent à chaque coup, puisque ce qui se voyait à l’extérieur se voit après à l’intérieur.» Et vice-versa !
Ainsi, le volant magique change-t-il brusquement de couleur, pour peu que la frappe soit suffisamment franche pour que s’inverse le plumage de sa jupe, produisant «des changements de couleur intermittents et répétitifs».
Descriptif :
«La fig. 1 représente le volant en vue extérieure
La fig. 2 est une coupe verticale […].
La fig. 4 fait voir le plan vu en dessus et entièrement développé de la garniture.
Le corps principal du volant a le plus ordinairement en liège est taillé de manière à figurer deux troncs de cône assemblés par leurs sommets, les bases qui sont arrondies sont protégées par des plaques ou calottes métalliques b. Le tout est recouvert d’une peau mince ou simplement d’un papier d’une couleur quelconque.
Les plumes sont remplacées par des feuilles de papier ou de métal laminé très mince c dont les côtés c’ pénètrent dans une collerette d fermée de deux feuilles de caoutchouc.
Les feuilles sont collées sous la collerette […].
Lorsque la raquette frappe le volant […] les feuilles […] subissent une pression qui est assez forte pour les faire retourner immédiatement en pivotant […] sur le bord de la collerette en caoutchouc.
On doit comprendre que si les petites lames ou feuilles c sont diversement peintes, on obtiendra par le renversement alternatif de la garniture un effet sans cesse varié. »
Ce merveilleux volant est annoncé comme n’étant «pas plus lourd que ceux dont on fait actuellement usage». Il peut «être livré au commerce au même prix» et «expédié beaucoup plus facilement», car plus aisé à emballer. Il suffit alors d’«enlever les collerettes qui se replient sur elles-mêmes et tiennent pas conséquent peu de place».
Pour « rendre [son] aspect [encore] plus agréable et plus flatteur», Jean Baptiste Baffi, qui a plus d’un tour dans son cerveau, envisage d’adapter «une anche [soit une lamelle qui vibre, comme utilisé dans les instruments à vent, clarinettes, saxophones] ou toute autre disposition équivalente capable de pouvoir produire un son musical à chaque coup de raquette».
3 juillet 1869, «Jeu de gobelets avec volants pour servir aux
récréations des enfants dans la chambre ou dans le jardin »
par le Sieur Guimard René (domicilié à Lyon).
Brevet n° 85945
Dans «Jeux de lance et d’attrape volant», nous avions déjà consacré un paragraphe à cet amusement présenté comme «très gracieux et attrayant pour les enfants, [convenant] parfaitement aux jeunes filles délicates dont la tenue laisse à désirer, en contribuant énergiquement au redressement de la tête et à l’effacement des épaules», comme le précisait la notice figurant sous le couvercle du coffret dans lequel il était vendu, sous le nom de «Jeu de Cylicione». Un passage abondamment illustré de photos des instruments de ce jeu dont quelques collectionneurs d’objets anciens possèdent de précieux exemplaires.
Nous reproduisons ici, quasi in extenso, le mémoire rédigé par son inventeur, René Guimard (père du célèbre architecte français Hector Guimard à qui l'ont doit notamment les décorations des entrées du métro parisien, chefs-d'œuvre de l'Art Nouveau).
Dans les premières lignes Guimard fait référence au «jeu de gobelet vertical» qu’il présente comme un jeu s’apparentant au bilboquet. Or les seules traces et illustrations que nous ayons trouvé de ce jeu (avec volant) l'apparentent plutôt a un «jeu de lance et attrape volant»…
«Ce nouveau jeu […] se joue comme le jeu de Raquette, c’est-à-dire qu’il s’agit simplement de lancer et de recevoir un volant avec un gobelet […] en faisant suivre au volant, une courbe la plus élevée possible.
Il a un immense avantage sur l’ancien jeu de gobelet vertical […] avec lequel on lançait une balle ou même un volant, mais en le faisant comme avec un bilboquet, c’est-à-dire verticalement, tandis qu’avec les dispositions nouvelles que nous donnons à ce nouveau jeu, il est facile de lancer un volant à une grande distance et de se le renvoyer mutuellement, comme avec une raquette.
La manière de jouer diffère donc complètement de l’ancien jeu, par la différence qu’il y a du bilboquet à la raquette.»
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Ce nouveau jeu, «d’une fabrication aussi simple qu’économique», se compose d’un gobelet ou cloche «incliné sur le manche, ce qui produit un gobelet coudé ou courbé […]. Destinés à recevoir et contenir les volants, ces gobelets peuvent être en métal, en bois ou autres matières non fragiles ». Ils sont fixés à un manche «simplement […], au moyen d’une vis, d’un boulon, de clous ou rivés, […] collés ou soudés».
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«Le Gobelet par rapport à la verticale du manche est posé à l’extrémité suivant une inclinaison qui peut varier à volonté, car l’essentiel pour pouvoir s’en servir facilement est que le Gobelet soit incliné dans la direction de la ligne courbe que décrit le volant.»
«Légende explicative» pour «l’intelligence des dessins» :
A – Gobelet ou cloche fixé à l’extrémité C. du Manche B. au moyen d’une vis D.
F – Ouverture du gobelet ou cloche destinée à recevoir et contenir le volant E.»
23 décembre 1873 – «Jeu de volant dit Volant aigrette»
(et « lanceur pourvu d ‘un anneau »)
par le Sieur Bègue Augustin (Paris)
Brevet n° 101558
Selon le descriptif qui accompagne la demande de brevet, le Volant-aigrette se distingue du volant ordinaire par «l’addition d’une aigrette (désigné aussi sous le nom de Crête ou Esprit) qui est planté dans le corps du volant à son extrémité supérieure, c’est-à-dire faisant suite à son axe longitudinal.
Cette aigrette peut être simple, c’est-à-dire formée d’une seule plume, ou composée, c’est-à-dire composée de plusieurs, comme, par exemple, celle qui représenterait le pistil d’une fleur entouré d’étamines, ou l’aigrette de certains oiseaux. Elle peut être formée par des plumes, dites de Vautour, plates ou tournées en queue de chat, ou par toute autre plume, comme aussi de toute autre matière.
Une aigrette quelconque plantée au bout d’un bouchon, par exemple, suffit pour constituer ce que j’appelle un Volant-aigrette.»
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Aucune représentation du volant-aigrette n'accompagnant le «mémoire descriptif» (l'illustration ci-dessus est empruntée à la designer berlinoise Sarah Illenberger), il est bien difficile de se représenter un tel volant qui pouvait prendre des formes variées, pouvait tournicoter ou pas, et figurer un animal...
Un jouet qui pouvait être envoyé et récupéré par un lanceur disposant d'un «petit anneau» :
«Le volant-aigrette, précise Augustin Bègue, comprend plusieurs séries de jeux : ceux qui tournent, et ceux qui ne tournent pas.
Ceux qui tournent se composent généralement de huit plumes ; ceux qui ne tournent pas dont le nombre de plumes varie, représentent généralement des fleurs ou des animaux (insectes, oiseaux, poissons) .
Les huit plumes de la première série dont la longueur et la coupe peuvent varier à l’infini, sont placées autour du corps, au milieu de la longueur ou à son extrémité supérieure, en collerette ou de façon à former entonnoir.
L’extrémité des plumes est quelque fois retourné en dehors, d’autrefois en dedans, ou même tout-à-fait droites.
Ces différentes espèces de volants peuvent se lancer à la main ou avec les raquettes connues, et aussi avec un lanceur et un récepteur de mon invention, dont je donne plus loin la description, et qui font tous deux parties accessoires de ces jeux.
Les plumes d’un même volant sont toutes inclinées sous un même angle, soit 30 degrés environ avec la perpendiculaire à l’axe du corps du volant.
Les plumes des volants qui tournent sont choisies de même nature pour un même volant ; Je veux dire que je n’emploie pas indifféremment pour un même volant des plumes destres [droites] et des plumes gauches : c’est tout l’un ou tout l’autre.
Les volants destinés à être lancés avec le lanceur sont pourvus d’un anneau en fil de fer ou de laiton placé à la base du corps ; c’est par là qu’on les accroche pour les lancer.
Le lanceur se compose d’un manche en bois de 30 centimètres de long environ, muni à son extrémité d’un fil de fer ou de laiton légèrement recourbé pour pouvoir accrocher l’anneau et lancer le volant.
Le récepteur se compose d’un manche de 20 centimètres environ, muni à son extrémité d’un petit cercle en fil de fer ou de laiton de 06 à 08 centimètres de diamètre, pour pouvoir recevoir le volant qui à cause de l’évasement de ses plumes ne peut le traverser. En l’accrochant par l’anneau avec le lanceur et le tirant un peu fort, on le fait traverser [ ?] et on peut le lancer de nouveau.
Le corps du volant peut-être en liège, en bois ou de toute autre matière, et recouvert en peau, en velours, en soie ou de toute autre étoffe ou matière quelconque.»
13 février 1875 – «Volant-pétard, avec ou sans feu d’artifice »
par les Sieurs Richard Frères (fabricants d’articles de Paris)
Brevet n° 106818
Le Volant-pétard est un nouveau jouet d’intérieur et d’extérieur «constitué par un volant quelconque», avec à son sommet «un petit bloc métallique destiné à constituer un piston ou un marteau et à faire toujours retomber le volant la pointe en bas». Un détonateur sur lequel s’adapte «une capsule chargée de fulminate». Soit un composé chimique (à base de mercure) explosant facilement sous l’effet d’un choc (ou lorsqu’il est chauffé).
Ainsi lorsque le volant lancé «dans l’espace […] retombe sur le sol, le choc amène la déflagration automatique. Celle-ci a pour effet de générer des gaz qui, agissant sur le piston font remonter verticalement le volant à une hauteur plus ou moins grande.
Les capsules peuvent être des capsules ordinaires dont le culot sera chaque fois perdu.
Ou bien elles peuvent être formées de dés métalliques chargés d’une pastille de fulminate et alors servir plusieurs fois.
La pastille de fulminate indépendante constituant la charge s’insère entre le piston et le fond du dé. Ce dernier peut-être plein ou percé d’un ou plusieurs trous, dans le premier cas la trajectoire du volant sera plus développée puisque tous les gaz de la déflagration seront employés pour le soulever.
La capsule peut être attachée au piston par un emmanchement à bayonnette [sic] ou autre moyen permettant le jeu nécessaire pour amener la déflagration.
Le volant est un cornet en papier simple ou autres matière, empenné ou non, ornementé tel qu’on le désire. Quand il est empenné, il prend une giration dans ses mouvements de montée et de descente. Nous pouvons aussi dans le cornet mettre un feu d’artifice qui s’allumera par la déflagration et produira des effets variés. Dans ce système le piston sera alors perforé et servira de conduit pour l’inflammation de la composition fusante quelconque garnissant le cornet.»
Mais pour se «faire comprendre» rien de mieux qu’un dessin et une série d’annotations dont nous avons retenu les plus essentielles :
«La fig. 1 : montre une vue en élévation du volant-pétard empenné.
La fig. 2 montre une coupe verticale […] muni de la capsule métallique avec amorce.
La fig 3 montre une vue en élévation du Volant-Pétard non empenné et muni d’une capsule se fixant par emmanchement à bayonnette.
La fig. 4 montre la feuille de papier, carton ou autre matière devant former le corps du volant […]»
Les fig. 5 à 8 montrent des vues (extérieures ou en coupe verticale) de différentes capsules.
À la base du volant-pétard de la fig. 2 est représenté le bloc métallique b qui en «faisant marteau sur le piston [déclenche], par son choc sur la capsule l’explosion de l’amorce c. […]
Dans la fig. 2 le volant-pétard est représenté avec une pelote g dans laquelle sont implantées des plumes h servant à donner au volant-pétard un mouvement giratoire.
La pelote g par l’effet de la déflagration peut seule s’élever, le cornet sert alors de réservoir de pression.»
19 octobre 1876 – « Jouet mécanique dit Rifle-Volant »
par le Sieur Davoust Edmond (fabricant de toiles cirées)
Brevet n° 115084
Un jouet mécanique dit «Rifle-volant», ainsi nommé «parce qu’il permet de lancer un volant par l’action du tir» (un rifle est une carabine anglaise à long canon rayé. L’anglicisme désigne le plus souvent un fusil de petit calibre ou un pistolet au canon allongé).
«Il se compose d’un fusil ou pistolet construit sur le modèle des armes d’enfants, pouvant recevoir à l’extrémité du canon, par un mouvement de bayonnette [sic], une coupe ou cornet en métal ou en toile métallique dans laquelle se place le volant à lancer.»
Dans le canon, un ressort à boudin s’enroule autour d’une tige se terminant par un piston. Un piston qui, une fois le ressort comprimé libéré en actionnant la gâchette, comme «il excède un peu l’extrémité du canon, […] chasse vigoureusement le volant» posé sur la coupe (ou cornet) fixé par une baïonnette à l’extrémité du canon.
Un cône qui «sert [également] à recevoir un volant lancé», si le partenaire de jeu qui fait face est également «armé» d’un Rifle-volant.
Ce fusil et ce pistolet d’enfant, disposant «d’une coupe à l’extrémité du canon pour contenir le volant à lancer et à recevoir» (ou tout «objet quelconque»), entre dans la grande famille des «Jeux de lance et attrape volants» présentés dans un récent texte sur le blog La Vie du Volant.
19 août 1885 – « Volant-jouet à amorce »
par le Sieur Loyal Antoine (fabricant de jouets à Paris)
Brevet n° 170735
Une «amorce détonnante» est placée au fond d’un «petit récipient en forme de dé», un «godet cylindrique». L’explosion qui «se produit par le choc de l’ensemble du système sur le sol» ou lorsqu’il «rencontre un corps dur» (il pouvait donc être projeté, par exemple, contre un mur).
Ici, le volant n’est pas lancé avec une raquette mais avec la main en le tenant «verticalement les plumes en haut. [...] Lorsqu’il frappe le sol […] la déflagration soulève et projette en l’air le bouchon et le volant monte à une grande hauteur.»
Il est également possible de fixer au bouchon un parachute, plutôt que des plumes, ou «un oiseau à ailes articulées qui s’élèverait les ailes rabattues, et qui redescendrait en planant, les ailes tenues ouvertes», ou «tout autre sujet, animé ou non».
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Fig. 1 : «Le ruban b sert à tenir plus facilement [le] récipient A pour y introduire le bouchon B […] ici supposé en métal [dans lequel] sont engagées les tiges de plumes p qui constituent le volant .»
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3 septembre 1888 – « Jeu de volant en celluloïd »
par le Sieur Charpentier (Louis Auguste)
Brevet n° 192744
On trouve ici le dépassement de l'idée formulée, en 1855, par Jérôme Lambert concernant des «Raquettes et Volants en caoutchouc» (voir plus haut). En effet, outre d'utiliser le celluloïd, matière récemment mise au point, aujourd'hui considérée comme la toute première matière plastique (brevet d'exploitation déposé en 1870), Louis-Auguste Charpentier semble bien avoir produit le tout premier volant entièrement en plastique ! Si la base (le bouchon) est matricée, c'est-à-dire obtenu par compression du celluloïd dans une matrice, les plumes le sont par «estampage ou gauffrage», soit façonnées en recourant à un moule permettant d'obtenir des motifs en reliefs :
«Jusqu'à présent, écrit dans sa présentation ce précurseur, les jeux de volants qui comprennent la raquette et le volant proprement dit sont obtenus en peau pour le volant et en ficelle ou corde à boyau tressée pour la raquette ou encore en peau tendue quand la raquette est remplacée par un tambourin.
Comme le celluloïd se prête très bien à l'obtention de ces articles j’ai eu l’idée de l’employer soit en feuille pour raquette ou le tambourin, soit en l’estampant pour le volant.
Pour le volant la tête est matricée et les plumes sont obtenues soit pas estampage ou gauffrage et sont ensuite décorées à jour ou en plein.»
Et de conclure, prophétique sur la robustesse et la durabilité de tels volants : le celluloïd se révèle «plus élastique que les matières ordinairement employées […] et il offre au point de vue de la durée des avantages qui n’ont jamais été obtenus»!
2 novembre 1892 – « Perfectionnement aux volants pour jeux de raquettes »
par le Sieur Allen Caleb Josiab – Une « Invention étrangère »
Brevet anglais, expirant le 16 août 1906
Brevet n° 225346
À nouveau un volant dont «la base ou partie inférieure» est «entièrement ou en partie [constituée] d’une matière élastique convenable [plutôt du caoutchouc] renfermant une cavité intérieure ou chambre à air hermétiquement fermée substantiellement dans le but décrit ci-dessous».
«Des volants répondant mieux aux coups de la raquette et s’envolant au moindre contact avec celle-ci.»
À défaut de caoutchouc «pour en composer entièrement cette partie du volant», du bois de liège ou de «quelque autre matière convenable et légère» peut être employé «pour former la partie supérieure de la base du volant, dans laquelle on plante des plumes, tandis que la partie inférieure qui entoure la cavité est composée dans tous les cas d’une matière plastique comme le caoutchouc […].
Cette base élastique creuse constitue un coussin pneumatique qui augmente considérablement le rebondissement du jouet donnant ainsi un maximum de plaisir pour un minimum d’effort. De plus on prévient de cette manière des vibrations et par suite des pertes de plumes.»
«La fig. 1 représente un volant construit suivant cette invention et dans lequel la base a est composée entièrement de caoutchouc […] munie d’une cavité centrale ou d’une chambre à air b hermétiquement fermée. […]
Dans la fig. 2, les plumes c sont introduites dans des trous percés dans un disque en bois […] introduit dans l’extrémité ouverte d’un godet ou coupe en caoutchouc ou en quelqu’autre matière plastique a, de manière à former intérieurement une chambre à air ou cavité hermétiquement close b.»
Le godet a «est fixé au disque d par un fil ou lien e [ou] si l’on préfère ces deux parties pourront être fixées l’une sur l’autre au moyen d’un ciment convenable », voire les deux simultanément.
28 novembre 1895, « Perfectionnements apportés aux volants »
par le Sieur Allen Caleb Josiah (demeurant à Birmingham – Harwick, Angleterre)
Brevet n° 243202
Deux ans après le perfectionnement vu précédemment, le même inventeur britannique, Caleb Josiah Allen, dépose une nouvelle demande de brevet, pour, cette fois-ci, l’invention d’un volant aux pouvoirs rebondissants (et accessoirement musicaux), avec lequel «obtenir le même rebondissement à l’aide de la raquette que l’on trouve avec les balles du jeu de paume».
La «partie inférieure du volant est entièrement en caoutchouc ou en autre matière élastique convenable […] recouverte de drap». Elle prend la forme d’une «balle». Non pas une balle pleine, mais une balle emplie d’air, «comprenant une chambre à air ou cavité centrale».
Toutefois, «quand pour des raisons d’économie» ou autres, ces matériaux élastiques ne pourront être employés, pour réaliser «la construction de la partie supérieure du volant on emploiera le métal, le bois, le liège […] dans laquelle on enfoncera les plumes, la partie inférieure du volant susdite, étant dans tous les cas, formée de caoutchouc ou d’autre matière élastique rebondissante». De telle manière que cette «base creuse se comporte comme une balle à air ordinaire tout en lui donnant au moyen de la couverture de drap […] de la force et de la résistance et en augmentant ainsi l’élan de ce jouet qui sera désormais agréable.»
Les plumes, «fermement assujetties à l’aide de ciment» n’auront plus besoin d’être liées et «on évite[ra] ainsi de les perdre».
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Les plumes «sont introduites dans un disque ou une couronne de métal ou d’autre matière qui embrasse un collet de la partie supérieure de la balle A, tandis que les plumes sont cimentées dans la couronne en les rendant ainsi inamovibles et empêchant qu’on puisse les arracher .
Dans la fig. 2, les plumes C sont introduites dans les ouvertures pratiquées dans un disque ou de métal ou autre matière convenable D. La base est étirée sous forme de rainure E afin que ses bords puissent pénétrer dans la gorge de ladite couronne ou disque D qui est assujettie, le cas échéant au moyen d’un ciment quelconque.»
Enfin, une fantaisie peut être introduite pour rendre le jouet plus attractif, en le faisant chanter, lui donnant une «attache musicale». Pour cela il suffit d'y suspendre ou d'y introduire «une clochette, un sifflet ou un chalumeau»...
9 mars 1898 – « Nouveau Volant-articulé »
par le Sieur Jules Penel
Brevet n° 275780
Tout comme le «riffle-volant» (précédemment vu), ce nouveau jouet inventé «pour remplacer la raquette» rejoint la famille de la dizaine de jeux de lancer-rattraper un volant, que nous avions inventoriés dans «Jeux de lance et attrape volants».
Il tient à la fois du «rifle volant» par son système de ressort à boudin qui donne «l’impulsion pour lancer le volant» et du «volant au cornet» ou encore du «jeu de Cylicione» (1869). Jeux consistant à lancer un volant, au préalable positionné dans une cloche ou un cornet (fixé à l’extrémité d’une baguette), en direction d’un partenaire qui tente de le récupérer dans un réceptacle identique, sorte d’entonnoir, encore appelé gobelet.
Mais dans ce jeu d’habileté en vis-à-vis (consistant à échanger avec un partenaire), le volant n’est plus ici expédié d’un vif coup de poignet, mais éjecté par «tromblon», en appuyant sur «la détente qui tient l’appareil armé» :
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Même si, dans son descriptif, Jules Penel n’en dit rien, il est évident que, par analogie avec les jeux précédemment cités (qui d’évidence l’ont inspiré), ce lanceur de volant devait également permettre de tenter de le rattraper dans le canon évasé du «tromblon».
14 octobre 1898 – « Volant pour jeu de raquette »
par le Sieur Besançon Julien (Joinville-Le-Pont)
Brevet n° : 281383
Le bouchon de ce volant est formé d’une «poire en caoutchouc» renfermant de l’air comprimé. Un «réservoir» qui est rendu étanche par une «fermeture hermétique quelconque empêchant [ainsi] la sortie de l’air sous le choc de la raquette.»
Une «capsule de préférence métallique» («C» sur la coupe longitudinale ci-dessous) enserre la partie haute du réservoir (A) obturée par un «disque» (B) (sans doute en liège) dans lequel sont insérées les plumes.
Sous l’effet de l’air comprimé l’enveloppe en caoutchouc est mise sous tension. Ce «qui, sous l’action du coup de raquette, donnera au volant une force de propulsion bien plus considérable qu’aux volants ordinaires».
Un volant dont l’inventeur signale la moindre indéformabilité, la robustesse (son inusabilité) et l’esthétique (voir ci-dessous le texte accompagnant l’illustration) :
Sur le dessin qui exemplifie un « système » dont l’inventeur revendique la primeur :
« A est la poire en caoutchouc
B est le disque auquel sont fixées les plumes
C est une capsule […] de préférence métallique, construite de façon à serrer les bords supérieurs du caoutchouc contre le disque B.
Le pourtour de ce dernier peut être cylindrique, soit conique simple (voir fig. 2) ou conique double (fig. 3), mais de toute façon, le joint sera rendu étanche par une colle ou un enduit quelconque, fixant en même temps les différentes pièces l’une à l’autre.
«En introduisant le disque dans la poire, l’air se comprime et produit une tension du caoutchouc, qui, sous l’action du coup de raquette, donnera au volant une force de propulsion bien plus considérable qu’aux volants ordinaires. L’air comprimé ne pouvant sortir de la poire, le caoutchouc ne se déformera plus autant et le volant conservera toujours sa même force d’élasticité.
Comme autres avantages de ce nouveau volant, je signale son inusabilité, sa régularité de fabrication et son esthétique.»
Cette plongée dans les archives de l'Institut National de la Propriété Industrielle met en lumière l'ingéniosité de commerçants et de particuliers, certes aiguillonnée par des perspectives d'exploitation financières, cherchant à tirer parti de l'engouement des enfants (et des adultes) du XIXème siècle pour les jeux de volant (et peut-être, pour les plus récents, de la passion frémissante pour le badminton), en commercialisant de nouveaux jouets ou en proposant des innovations techniques, dont certaines peuvent être considérées comme les premiers jalons de l'histoire de la conception des volants contemporains. Une histoire qui reste à précisément documenter...
[1] ↑ Terme officiellement apparu en 1791, suite à l’abolition du système des privilèges royaux ou patentes accordées par l’Ancien Régime.
[2] ↑ Dans l’éditorial du n° 5 de France Badminton, où Olivier Bime (CTN de la Fédération Française de Badminton) proposera cette définition : «Badiste : joueur (euse) de badminton». Un terme qui infusera, sera progressivement adopté par les compétiteurs jusqu’à être, tout récemment, consacré par un collège d'experts travaillant à l'enrichissement de la culture française (France Terme) suivi d'une parution au Journal Officiel du 27 novembre 2024, antichambre de sa prochaine entrée dans les dictionnaires. Un travail de reconnaissance porté par La Commission Culture de la FFBad, conduit en 2024 par son Responsable Bruno Lafitte.
Voir aussi la plaquette «Parlez-vous Badminton», publiée par le Collège Terminologie et Langue Français», téléchargeable au format pdf en cliquant ICI.