Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Suivez-nous sur Facebook

 

Publié par Frédéric Baillette

    Pour prolonger en images le précédent article, «Sur les traces des volants royaux», nous présentons une galerie de tableaux de jeunes princes, seigneurs et autres enfants de l’aristocratie, de la noblesse ou de la haute bourgeoisie, portraiturés avec raquettes et volants.
   Des tableaux où alternent des raquettes cordées (présentes dès 1620), avec des palettes de bois (Prince de Nassau, vers 1630, et Dionys Eliasz, 1790) et nombre de batlledores (ces «battoirs» aux tamis constitués de parchemin ou de peau tannée, typiquement britanniques).
    Nous verrons dans un texte à venir, qu’à partir de la deuxième moitié du XIXème siècle, avec l’apparition de la photographie (nettement moins couteuses que ces œuvres d'art luxueuses, souvent réalisées par de grands maîtres), ce sera au tour des enfants des classes aisées, puis moyennes, voire populaires, de se faire tirer le portrait avec les instruments du jeu du volant (et non du badminton) et ce jusque dans les années 1930…

   Au début du XVIIème siècle, très certainement vers 1620, le peintre flamand Cornelis de Vos (1584-1651) peint ce superbe portrait en buste d'une jeune enfant empoignant avec détermination une raquette parfaitement cordée dont le manche semble revêtu de cuir entortillé (à la manière des grips actuels).

Portrait d'une fillette tenant une raquette, Cornelis de Vos, Vers 1620

Portrait d'une fillette tenant une raquette, Cornelis de Vos, Vers 1620

    Si le modèle n'a pas, à notre connaissance, été identifié, il s'agit très certainement de l'enfant d'une noble famille d'Anvers, ou tout au moins issu d'une classe privilégiée et fortunée de la haute société anversoise. Cornelis de Vos est, en effet, connu pour être l'un des principaux portraitistes de la société patricienne et des riches marchands d'Anvers, et pour avoir réalisé, au cours de la première moitié du XVIIème siècle, des commandes de portraits royaux (notamment d'Henri III, ainsi que d'Henry IV et de Marie de Médicis).

    La Fondation Roi Baudoin a publié, en 2006, un catalogue particulièrement instructif sur son œuvre, disponible sur calameo.com. Voir également l'article que lui consacre l'Encyclopédie en ligne Alcetron.
   

    Le second portrait présenté est simplement repéré comme étant celui du Prince de Nassau, sans plus de précision si ce n'est qu'il a été réalisé par le néerlandais Gerrit van Honthorst (1590-1656), donc, lui aussi, peint dans la première moitié du XVIIème siècle.
    Surnommé Gérard de la Nuit ou des Nuits (en raison de sa prédilection pour les scènes nocturnes faiblement éclairées), Honthorst réalisa notamment nombre de tableaux pour des rois et des reines, et devint, en 1633, peintre de Cour de Guillaume II d'Orange-Nassau.

Portrait du Prince ce Nassau, Attribué à Gerrit van Honthorst, début XVIIème

Portrait du Prince ce Nassau, Attribué à Gerrit van Honthorst, début XVIIème

    En prenant en compte la période d'activité du portraitiste et la forte ressemblance avec un tableau de Guillaume II enfant, réalisé en 1935 (à l'âge de 9 ans), le modèle est très certainement celui de Guillaume II de Nassau (1626-1650), alors âgé de 4-5 ans, futur Prince d'Orange (Principauté d’Orange, dans l’actuel Vaucluse, annexée en 1713 par louis XIV) et futur stathouder (gouverneur) de Hollande (fils de Frédéric-Henri de Nassau, 1584-1647).
    La raquette tenue par le jeune prince est une simple (presque rustique) palette de bois et le mini-volant dispose d'un «bouchon» rond et brillant. Deux instruments qui rappellent ceux avec lesquels Louis XIV, alors âgé d'environ 7 ans, est portraituré par Philippe de Campaigne, en 1650 (voir ICI).


    Quasiment un siècle plus tard, en 1733, le Prince August Kazimierz Sulkowski, âgé de 4 ans, est campé par le peintre hongrois Ádám Mányoki empoignant fermement une raquette et tenant un volant par ses plumettes. Il est le fils du prince polonais Aleksander Józef Sulkowski (1695-1762), lui même fils de Frédéric Auguste qui devint Roi de Pologne en 1697 sous le nom d'Auguste II le Fort.
    L'autrice polonaise d'ouvrages sur le badminton, Jadwiga Slawska Szalewicz, à qui appartient ce portrait (une copie de l'original, réalisée par un étudiant aux Beaux-Arts de Cracovie) précise qu'enfant le père du prince, Aleksander, aurait passé 7 ans à la cour de Louis XIV, où il est fort probable qu'il ait appris les règles du jeu du volant.

Prince August Kazimierz Sulkowski, 1733 (copie réalisée par Sebastian Sly) – © Jadwiga Slawska Szalewicz

Prince August Kazimierz Sulkowski, 1733 (copie réalisée par Sebastian Sly) – © Jadwiga Slawska Szalewicz

    En 1740, apparaît le portrait d'un jeune homme distingué, issu de l'aristocratie, sans doute, réalisé par le peintre, illustrateur et graveur irlandais Nicholas Blakey (17..?-1758).
    La raquette est ici cordée et les deux volants sont de belle facture (tant celui que fait mine d'engager le garçonnet que celui gisant à ses pieds).

Tableau attribué à Nicholas Blakey, vers 1740 – Dim. : 147, 3 x 101, 6 cm.

Tableau attribué à Nicholas Blakey, vers 1740 – Dim. : 147, 3 x 101, 6 cm.

    Vers 1740-1742, le peintre britannique Francis Haymann (1707-1776) réalise le portrait de deux frères avec posés au sol un petit batlledore en bois plein et un volant.

«Portrait of two boys», Francis Haymann - Dim. : 368 x 279 mm. Localisation Gainborough's House - Sudbury, Grande-Bretagne

«Portrait of two boys», Francis Haymann - Dim. : 368 x 279 mm. Localisation Gainborough's House - Sudbury, Grande-Bretagne

    Vers 1746-1766 : Portrait de Benjamin Griffin Jossia Jackson.
    Nous n'avons trouvé aucune information sur le jeune homme figuré sur cette estampe dans une position de mise en jeu d'un volant, indiquant que cet amusement faisait certainement partie de ses distractions favorites et/ou de son éducation.
    Aucune information non plus sur l'artiste britannique mentionné, R. Donolson (ou Donalson), qui serait à l'origine du portrait, par ailleurs gravé par Richard Purcell (d'après les mentions figurant sous l'image).

«Portrait de Benjamin Griffin Jossia Jackson», gravé par Ricard Purcell, d'après R. Donolson, vers 1746-1766

«Portrait de Benjamin Griffin Jossia Jackson», gravé par Ricard Purcell, d'après R. Donolson, vers 1746-1766

    Le port d'une perruque blanche «poudrée et dotée de boucles horizontales sur les côtés» (comme portée au milieu du XVIIIème siècle par Louis XV) indique l'appartenance à une classe sociale aisée, si ce n'est à la (petite) noblesse. Ce nouveau type de perruques «plus petites, plus légères et confortables, mais aussi accessibles à une couche plus large de la société» (que l'ancienne «"perruque allongée", composée de cheveux frisés descendant jusqu'à la poitrine et aux hanches», à l'instar de l'imposante crinière bouclée de Louis XIV) était porté par «la bourgeoisie aisée des villes, parmi des fonctionnaires, médecins et hommes d'église» (1).
    Peut-être est-ce une perruque «à la Mousquetaire», l'une des «Perruques à face telles que la jeunesse les porte», présentées dans L'Enciclopédie [sic] perruquière, publiée en 1757, par le Coëffeur Beaumont (2) ?

   Nous avons très certainement affaire à un «young Gentleman», élevé à la maison par un précepteur ou un gouverneur de qualité, pour ne pas être exposé à «l'infection ambiante» des camarades d'école, comme prôné en 1693 par le philosophe britannique John Locke dans son célèbre traité de réflexions pédagogiques (Some thoughts concerning education)... (3). Pour Locke l'éducation d'un Garçon de bonne maison, «associant étroitement le physique et le mental», devait comporter une part de ludique et d'exercices en plein air pour être bénéfique à son épanouissement, à sa virilité et le préparer aux ambitions d'une bourgeoisie conquérante.
    Locke fut l'un des premiers à attirer l'attention de ses contemporains sur l'importance d'une «physical education» permettant de jouir d'une bonne constitution.
 

(1) Muriel Schlup, «Pouvoir et splendeur des perruques», Blog du National Museum, 2023.
(2) Beaumont, L'Enciclopédie perruquière. Ouvrage curieux à l'usage de toutes sortes de têtes, enrichi de figures en taille-douce, 1757, p. 26 (pour la citation) et figure 19 (pour la perruque à la Mousquetaire). Source BnF - Gallica, bibliothèque numérique.
(3) John Locke, Some troughts concerning education, Cambridge, University Press, 1889 (édition originale 1693), p. 49. Plus connu, en France, sous le titre de De l'Éducation des enfants.

 

    Vers 1758-1760, le peintre américain John Singleton Copley (1738-1815), fils d'émigrant irlandais, réalise deux portraits d'enfants qui semblent se répondre. Des enfants posant avec des instruments de jeu identiques : un battledore au tamis réduit et un shuttlecock au bouchon rougeoyant.
    «Probablement, comme le note le commentateur du premier tableau, le fils ainé d'une riche et ambitieuse famille». La profusion d'accessoires, outre le battledore et le volant, un tricorne posé au sol, une rambarde en marbre ou en pierre et, en arrière-plan, un paysage vallonné où coule une rivière souligne les efforts de l'artiste «pour impressionner et flatter ses clients». En outre, l'attitude décontractée, dérivée de la posture antique, souligne la confiance en soi du modèle. Dans les esquisses initiales réalisées par Copley l'enfant était représenté tenant un livre, l'artiste a finalement opté pour une raquette et un volant, s'inspirant des portraits d'enfants aristocratiques réalisés par l'artiste anglais Francis Cotes avec cerfs-volants et battes de cricket (1).

(1) Cf. «John Singleton Copley. Portrait of a boy», The Museum of Fine Arts, Houston.

«Portrait of a boy», John Singleton Copley, Vers 1758-1760 – Dim. : 123, 4 x 92, 1 cm – © The Bayou Bend Collection, gift of Miss Ima Hogg

«Portrait of a boy», John Singleton Copley, Vers 1758-1760 – Dim. : 123, 4 x 92, 1 cm – © The Bayou Bend Collection, gift of Miss Ima Hogg

    Mise en scène et paysage similaires pour le second portrait, celui de Thomas Aston Coffin, réalisé vers 1757-1759. Si l'enfant (promis à une brillante carrière dans le British colonial service) porte une robe avec jupon, c'est que «jusqu'à l'âge de 8 ans environ, garçons et filles étaient alors habillés de la même façon». Le chapeau à plume (placé derrière les colombes), accessoire résolument masculin, permet d'éviter toute confusion de genre (1).

   Source du premier portrait : Wiikipedia Commons.
   Source du portrait de Thomas Aston Coffin, Munson.

(1) Cf. «Thomas of Thomas Aston Coffin» - Munson-Williams-Proctor Institute, Utica, New York.

«Portrait de Thomas Aston Coffin», John Singleton Copley, 1758 — Dim. : 141 x 116, 2 cm — © Musem Puchase

«Portrait de Thomas Aston Coffin», John Singleton Copley, 1758 — Dim. : 141 x 116, 2 cm — © Musem Puchase

    À la même époque (le tableau est non daté), le portraitiste allemand Philippe Mercier (1689-1760) qui fit une grande partie de sa carrière en Angleterre, réalise le portrait en pied d'un jeune aristocrate ou noble que nous n'avons pu identifier.
    Là encore, le modèle est placé dans l'attitude (même si elle est moins prononcée) d'un joueur qui s'apprête à engager une partie.

Portrait réalisé par Philip Mercier, XVIIIème siècle.

Portrait réalisé par Philip Mercier, XVIIIème siècle.

    En 1764, Frédéric-François, duc de Mecklembourg-Schwerin (1756-1837), alors âgé de 8 ans, est représenté tenant une raquette, avec à ses pieds un volant dont le bouchon translucide semble constitué de verre… indiquant la sophistication des volants royaux. Le joueur pose ici avec sa sœur Sophia Frederica (princesse héritière du Danemark et de Norvège).
    Le tableau a été réalisé par Georg David Matthieu, graveur et portraitiste allemand, qui a travaillé à la cour du Duc de Mecklembourg.
 

«Sophia Frederica et Frederic-François 1er, Duc de Mecklembourg-Schwerinet», par Georg David Matthieu, 1764

«Sophia Frederica et Frederic-François 1er, Duc de Mecklembourg-Schwerinet», par Georg David Matthieu, 1764

    1770 (Vers) – Portrait d'un enfant jouant au volant, auteur inconnu. Huile sur toile de 52 x 43,5cm, attribuée à l'École Allemande et proposée aux enchères en 2002 par la société de ventes Bailly-Pommery.
    On notera, outre le très beau et fuselé volant aux plumes colorées, la qualité de la petite raquette cordée de très belle facture. Un instrument de jeu qui ne semble pas fabriqué d'un seul tenant, comme le furent nombre de raquettes (le plus souvent une branche de frêne - pour sa souplesse - fendue en deux, recourbée à la vapeur et réunis pour constituée le manche), mais d'un bois recourbé en ovale, enchâssé et solidement fixé dans un robuste manche, sans doute gainé de cuir.

    Remerciements à Thierry Bernard-Tambour (auteur, avec Yves Carlier, de Jeu des rois, roi des jeux. Le jeu de paume en France, Paris, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, 2001), pour nous avoir communiqué ce document peu connu.

«Enfant jouant au volant», vers 1770, École Allemande – © Bailly-Pommery

«Enfant jouant au volant», vers 1770, École Allemande – © Bailly-Pommery

    1771 : Frances Delaval (née en 1759) (plus tard Mrs Fenton Cawthorne) avec sa sœur Sarah Delaval (née en 1763, future comtesse de Tyrconnel - royaume gaélique d'Irlande -, puis maîtresse du Duc d'York, prince de sang royal).
    La famille Delaval est décrite comme étant riche et puissante. Les Delaval «sont surnommés par leurs contemporains les "Gais Delaval", essentiellement à cause des grandes fêtes qu'ils organisent dans leur résidence de Seaton Delaval Hall. [...] Le baron Delaval élève ses filles dans l'opulence.» (Source : «Sarah Delaval, comtesse de Tyrconnel (1763-1800)», septembre 2017).
    France, âgé de 12 ans, semble lisser un volant aux plumes (et au bouchon) effilées avant de le donner à sa petite sœur, âgée de 5 ans, comme si elle l'initiait à ce divertissement.

«Frances et Sarah Delaval with a shuttlecock and battledore», par William Bell, 1771 – Dim. : 236, 2 x 147, 3 cm – © National Trust, Seaton

«Frances et Sarah Delaval with a shuttlecock and battledore», par William Bell, 1771 – Dim. : 236, 2 x 147, 3 cm – © National Trust, Seaton

    Vers 1770-1775, portrait d'un jeune homme (probablement de la famille Crossfield), réalisé par le portraitiste anglais William Williams (1727-1791), qui a émigré en Amérique à l'âge de 20 ans.

    Source de l'image : «Portrait of a Boy, probably of the Crossfield Family», Met Museum. Également disponible sur Meisterdrucke.

«Portrait of a Boy, probably of the Crossfield Family», William Williams — Dim. 134, 7 x 91 cm — © Victor Wilbour Memorial Fund, 1965

«Portrait of a Boy, probably of the Crossfield Family», William Williams — Dim. 134, 7 x 91 cm — © Victor Wilbour Memorial Fund, 1965

    La même année 1764, le fils unique de l’homme d’état Henry Bilson-Legge (Chancelier de l’Échiquier), Henry Stawell Bilson-Legge (2ème baron Stawell) (1757-1820) – âgé de 7 ans –, est représenté avec un volant superbement emplumé, tenant son battledore sous le bras, comme s'il paradait. Une raquette sophistiquée, gainée de cuir. Un instrument qui rappelle la timbale, utilisée en France fin 17 ème début 18ème, dont le son «plaît davantage que celui de la palette», comme le notait Pierre Richelet dans son Dictionnaire françois, de 1706 (1).
   Le tableau est attribué à Adrien Carpentiers (1739-1778), dessinateur et peintre spécialisé dans le portrait, actif en Angleterre.

(1) Pierre Richelet, Dictionnaire françois, contenant généralement tous les mots tant vieux que nouveaux et plusieurs Remarques sur la Langue Françoise , 1706, p. 816. Source : BnF - Gallica, bibliothèque numérique.

«Henry Stawell Bilson-Legge», par Adrien Carpentiers, 1764 – Dim. : 71 x 61 cm – © National Trust

«Henry Stawell Bilson-Legge», par Adrien Carpentiers, 1764 – Dim. : 71 x 61 cm – © National Trust

    Vers 1790, le jeune Kenneth Dixon, un angélique blondinet, né en 1782 (et décédé en 1814, d’un accident de transport), est peint par Henry William Beechey (1753-1839), jouant au volant dans un décor champêtre. Il est alors âgé d’une huitaine d’années. Ce superbe «cliché» saisit sur le vif, dans une attitude dynamique, a fait l’objet d’une analyse approfondie dans un précédent article, publié en août 2022 : «“Air Shuttlecock” : En plein dans l’Émile (de Rousseau».

«Kenneth Dixon», par Henry William Beechey, vers 1790 – Dim. : 135 x 100 cm – Musée National d'Art de Copenhague

«Kenneth Dixon», par Henry William Beechey, vers 1790 – Dim. : 135 x 100 cm – Musée National d'Art de Copenhague

    En 1790, le peintre néerlandais Dionys Van Nijmegen, alors âgé de 86 ans, réalise le portrait de son petit-fils de 11 ans, Dionys Eliasz (futur médecin). L'enfant tient une palette au pourtour garni de fanfreluches, et présente, tel un trophée, un robuste et luxueux volant, constitué de solides plumes colorées insérées dans un bouchon cerclé de cuir.
    Source de l'image : Rijksmuseum collection.

Dionys Eliasz peint par son grand-père Dionys Van Nijmegen, 1790 - © Rijks Museum Collection

Dionys Eliasz peint par son grand-père Dionys Van Nijmegen, 1790 - © Rijks Museum Collection

    Vers 1800, tableau réalisé par le peintre britannique Richard Morton Paye (1750-1821). Modèle non identifié.

Tableau de Richard Morton Paye – Dim. : 125, 75 x 99, 5 cm

Tableau de Richard Morton Paye – Dim. : 125, 75 x 99, 5 cm

    En 1806, le peintre belge François Joseph Octave van der Donckt (1757-1813) réalise le portrait de sa nièce, Sylvie de la Rue, qui pose avec un carlin, une race de chien importée de Chine, alors populaire en Europe.
    Ici, aucune raquette mais un volant multicolore, particulièrement soigné, au sol délaissé. Nous verrons dans un prochain article comment, au XIXème siècle, l'abandon du jeu du volant par les jeunes filles signalait leur sortie du monde de l'enfance et de l'innocence (cf. «Le volant, un jeu de pucelle ?»).

    Tableau téléchargeable en haute définition sur Wikimedia Commons

«Sylvie de la Rue», François van der Donckt, 1806 – © Groeninge Museum, Bruges – Dim. : 120, 2 x 89, 3 cm.

«Sylvie de la Rue», François van der Donckt, 1806 – © Groeninge Museum, Bruges – Dim. : 120, 2 x 89, 3 cm.

École Française XIXème siècle :
Portrait non daté, artiste non précisé (ou inconnu).

«L'Enfant au volant», École française du XIXème siècle – Huile sur toile – Dim. 52 x 43 cm

«L'Enfant au volant», École française du XIXème siècle – Huile sur toile – Dim. 52 x 43 cm

   En 1825, le portraitiste russe Alexandre Varnek (ou Warnek) peint le jeune Nikolai Alekseevich Tomilov (1814-1858), âgé de onze ans, avec une raquette impeccablement cordée.
    Il est le fils de Alexei Romanovitch Tomilov, un grand propriétaire foncier, mécène des arts, célèbre pour sa philanthropie, et de Varvara Andreevna Melgunova de noble descendance.
    Entré jeune dans l'armée, Nikolai Tomilov accèdera au grade de colonel de la garde.

    Source de l'image : Wikimedia Commons.
    Pour les russophones : Vladimir Varnek, «Portraits des enfants de A. R. Tomilov», 2022.

«Nikolai Alekseevich Tomilov», par Alexandre Varnek, 1825 – Dim. : 63 x 51 cm

«Nikolai Alekseevich Tomilov», par Alexandre Varnek, 1825 – Dim. : 63 x 51 cm

    Nous terminons cet inventaire par un tableau du XIXème de deux sœurs (non identifiées, tout comme son auteur, artiste britannique) posant avec leurs jeux favoris (battledore à long manche et volant, au sol, pour la plus grande, cerceau pour la plus petite) sur le perron d'une riche demeure ouvrant sur un parc.

Portrait de deux sœurs avec raquette, volant et cerceau, XIXème siècle – Dim. 67, 3 x 54 cm – © Mutual Art

Portrait de deux sœurs avec raquette, volant et cerceau, XIXème siècle – Dim. 67, 3 x 54 cm – © Mutual Art

    Nous retrouverons ce même type de mise en scène et de poses, avec les mêmes objets ludiques, dans les portraits photographiques d'enfants et d'adolescent.e.s qui se multiplieront à partir du milieu du XIXème siècle et jusque dans les années trente.
    Une collection de clichés à retrouver dans «Portraits photographiques avec raquettes et volants (1860-1921)» et dans «Portraits photographiques avec raquettes (mais sans volants)», donc voici l'une des images «exposée» :

Photographie non datée (fin XIXème), mention imprimée au verso : L. Fragney / Photographe / au Palais Granvelle / Besançon

Photographie non datée (fin XIXème), mention imprimée au verso : L. Fragney / Photographe / au Palais Granvelle / Besançon

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article